30/01/2011
Trinidad, la belle endormie
Trinidad se love dans la Vallée des Ingénios, une large bande de terre fertile cernée d'un côté par le massif de L'Escambray et de l'autre par la Mer des Caraïbes (ici au fond).
Cette vallée, jadis paradis de la canne à sucre, comptait au début du 19éme siècle plus de cinquante sucreries !
Trinidad, on l'aime... ou alors un peu moins.
D'aucun lui reproche sa léthargie un peu hors du temps, ce que j'ai justement adoré !
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, nous ne sommes pas là dans une sorte de Disneyland aménagé uniquement pour les touristes, mais bien dans une authentique petite ville de la province de Sancti Spíritus, habitée par près de 50 000 habitants.
Fondée en l'an 1514 par le conquistador espagnol Diego Velázquez de Cuéllar, Trinidad sera prospère et puissante tout au long des 17ème et 18ème siècles, avant de subir au milieu du 19ème un vertigineux déclin suite à la chute de son monopole de la culture sucrière ; et tout ça à cause (en partie) de Napoléon Ier !
Je m'explique : Suite à la mise en place en 1806 du Blocus continental destiné à ruiner l'Angleterre, les français éprouvaient des difficultés à rapporter du sucre des Antilles. L'Empereur impulsa alors des recherches pour aboutir, dès 1811, à la mise au point (par Benjamin Delessert) de l'extraction "industrielle" du sucre de betterave.
Cette production, qui s'étendit vite au reste de l'Europe, brisa d'un coup l'expansion de la canne à sucre dans de nombreuses régions d'Amérique, dont Cuba. (Pour la petite histoire, notons que la France est toujours à ce jour le premier producteur mondial de betterave sucrière, devant les Etats-Unis !)
Trinidad, située à cinq kilomètres des côtes, avait de plus fait un très mauvais choix géostratégique : sans un port pour assurer le bon écoulement de ses marchandises, quelles qu'elles soient, elle s'est alors vite fait surpasser par Cienfuegos (et sa magnifique baie), distante de quelques dizaines de kilomètres !
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Une des quatorze croix du "chemin de croix"
La Plaza Mayor
Eglise de la Sainte Trinité, Plaza Mayor.
A gauche : L'église du couvent Saint-François-d 'Assise
A droite : La Plaza Mayor, avec en second plan la tour du Musée historique
La belle endormie resta alors durant des décennies loin des chemins du développement économique jusqu'à ce que l'Unesco, la classant en 1988, lui redonne un nouveau souffle de vie.
Aujourd'hui, tout est sous contrôle : pas de voitures au centre-ville, sauf les anciennes, pour le cliché ! ; pratiquement pas de panneaux publicitaires ni de magasins disgracieux. De nombreuses rues sont encore pavées de galets d'origine et la plupart des façades sont régulièrement ripolinées ; beaucoup de moyens sont également consacrés à la restauration des maisons centenaires et à la création de nouveaux musées.
Le soir venu la ville, à peine éclairée, s'éteint doucement, bercée par la musique de quelques orchestres que l'on entend ici ou là...
A Gauche : L'entrée du cimetière "colonial". A droite : La mairie sur la place Céspedes
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Orchestre dans la rue... et à la Casa de la Trova (la trova est la chanson du "trovador", le troubadour...)
19:02 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage à cuba
Commentaires
super on revie notre voyage au fil de ton travail !un tout petit reproche mais tu mas dit ne pas aimer les photographier cela manque de personnages locaux
je vais t'en envoyer qquns par picasa
continue nous attendons la suite avec impatience
alain
Écrit par : sabine et alain | 31/01/2011
Soyons clair, j'aime au contraire photographier les gens ....mais j'aime beaucoup moins avoir l'impression de (parfois) "voler" la photo.
Je fonctionne malheureusement comme cela : J'ai besoin de temps et d'une certaine forme de complicité pour me sentir en droit de déclencher !
Et ce ne sont pas nos (trop rapides) étapes qui peuvent nous offrir ce "temps"....
Écrit par : pat l'expat | 31/01/2011
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