14/07/2011
Boukhara (III et fin)
On pourrait passer des jours à Boukhara, tant la ville est riche de monuments. Si l'Unesco a classé en 1993 l'ensemble du centre historique, c'est avant tout parce que l'institution considère que c'est là l'exemple le plus complet d'architecture médiévale de toute l'Asie centrale.
Il ne faut pourtant pas limiter l'histoire glorieuse de la ville au seul Moyen-âge : En 1848, elle comptait encore au moins 38 caravansérails, 6 arcades commerçantes, 16 bains publics et 45 bazars.
Boukhara était également le premier centre de théologie musulmane du Proche Orient avec 200 mosquées et plus de 100 madrasas !
La Mosquée Bolo-Khaouz fait face à l'entrée de la Forterresse de l'Emir (l'Ark). Entre ces deux monuments se trouve la Place du Registan, qui était jusqu'au début du 20ème siècle l'une des plus vivantes de la ville.
Le vendredi, lorsque l'Emir se rendait à la prière, on étalait sous ses pieds 150 mètres de tapis entre l'Ark et la mosquée !
Si la mosquée que nous découvrons aujourd'hui date de 1712, le bassin, lui, est du 16ème siècle. L'iwan, haut de 12 mètres est assurément l'un des plus élégant de Boukhara. Remanié au 19ème siècle, il doit son allure aérienne à l'étonnante finesse des vingt piliers qui le supporte...
(Boukhara, Ouzbékistan, juin 2011)
Le mihrab de la Mosquée Bolo-Khaouz
L'entrée du "Palais de la lune et des étoiles"
En visitant la résidence d'été de l'Emir (à 6km de l'Ark), j'ai tout de suite pensé au Palais de Dolmabahce d'Istanbul
Si la demeure d'été du khan de Boukhara apparaît bien pâle et minuscule comparé à l'imposant palais des puissants sultans de Constantinople, ils renvoient tous deux à cette époque, au milieu du 19ème, où les maîtres des pays de traditions arabes vont rapporter d'occident de nouveaux modèles architecturaux... et surtout plus de confort!
A Boukhara, cela donne un étrange mélange entre le style russe et les traditionnels motifs d'Asie centrale ! Les iwans se mélent au façades classiques, les cheminées en faience aux mozaïques de verre et les vases de Chine aux bronzes russes. Enfin, jamais trés loin des salles d'apparat ou des appartements privés, on retrouve l'inévitable harem...
En Ouzbékistan, nombre de monuments historiques et de musées tiennent aussi lieu de vente de produits artisanaux. Quant aux gardiens (ou gardiennes), c'est la "coolitude" à tous les étages !
Il ne reste aujourd'hui qu'une infime partie des 6 hectares de jardins qui entouraient jadis le palais.
Le Mausolée Samani, qui date du 10ème siècle, est sans nul doute l'un des plus précieux monuments de Boukhara... et l'un des plus anciens du monde musulman !
Enfoui pendant des siècles sous les sables du désert, il a été remis au jour, pratiquement intact, dans les années 30.
Constitué uniquement de briques cuites assemblées avec un mélange de jaune d'oeuf et de lait de chamelle (!), il a été conçu comme une représentation symbolique (et largement zoroastrienne) de l'univers.
Le Mazar Chachma Ayoub (14ème siècle) est le seul bâtiment à Boukhara qui date de l'époque de Tamerlan. Il abrite l'une des nombreuses source sacrée attribuée au Prophète Job.
La Madrasa Abdullah Khan
Nous finirons cette petite visite de Boukhara par les "kosh madrasas" appelées également "fausses jumelles". L'intérêt majeur de ces deux bâtiments construits par Abdullah Khan en 1566 et 1588 est qu'ils sont légèrement excentrés par rapport au centre ville et donc oubliés des touristes trop pressés (et de fait par les marchands qui leur collent au train) !
C'est l'une des rares fois, ou, totalement libre, nous pourrons déambuler à travers les étages déserts (jusqu'au toit-terrasse), et découvrir ainsi les cellules des étudiants dans leur jus originel
(Boukhara, Ouzbékistan, juin 2011)
09:26 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
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