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24/07/2010

La Citerne Basilique, cathédrale souterraine...

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(Istanbul, mai 2010)

Il est parfois un peu compliqué de s'y retrouver entre Byzance et Constantinople, et plus encore quant aux vestiges qui nous sont parvenus de cette époque

Pour être concis (!), disons que la cité s'appelle Byzance de 667 avant JC à 330 après JC, date à laquelle l'empereur romain Constantin Ier choisit d'en faire la capitale de son empire (L'unité de cet empire prendra fin en 395, à la mort de Théodose Ier et le partage du "monde romain" entre ses deux fils, Honorius et Arcadius. C'est ce dernier qui deviendra, à 18 ans, le premier Empereur romain d'Orient...

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(L'Empire romain en 395)

Depuis le 17ème siècle, c'est sous le terme "d'Empire Byzantin" que lon dénomera l'Empire romain d'Orient, et ce jusqu'à la prise de Constantinople par les ottomans en 1453.  

Des constructions majeures encore visibles dans l'Istanbul d'aujourd'hui, aucune n'est antérieure à 330, sauf peut-être l'Acqueduc de Valens dont la construction commença en 328 (!)

Les tremblements de terre et les incendies ont eux aussi passablement changé le visage de la cité. En 532, une révolte politique majeure (la Sédition Nika) marque un de ces tournants décisifs : Le trône de Justinien vacille et la ville, en proie aux flammes pendant trois jours, sera pratiquement rayée de la carte.

L'Empereur, en grande partie grace à l'énergie de son épouse Théodora, gardera finalement la main, et n'aura de cesse de reconstruire, à nouveau, sa capitale... C'est de cette époque que date la "troisième version" de la Basilique Sainte-Sophie, mais aussi celle du bâtiment qui nous interesse présentement...

En effet, à l'emplacement précis de la Citerne Basilique que nous pouvons visiter de nos jours, s'élevait une ...basilique : Non pas une basilique "religieuse", mais une basilique "civile" comme il en existait dans toute les villes romaines. Le bâtiment, généralement rectangulaire, couvert d'un toit supporté par de nombreuses colonnes était un peu comme une halle ou un marché couvert, et il s'y déroulait diverses activités de la cité.

En lieu et place de la basilique originelle, détruite par l'incendie de 532, Justinien décida de construire la plus grande citerne souterraine de la ville. C'est probablement, avec la Sainte-Sophie, l'une des plus impressionnantes réalisations de son règne.

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(Le plan de la citerne, avec ses 336 colonnes avec, à l'extrème droite, l'escalier de 54 marches qui y mène !)

Les superlatifs manquent à l'évocation de l'ouvrage, et l'on pourrait se noyer (!) devant les chiffres : 138 mètres de long sur 64 de large (soit plus qu'un terrain de football !) . Les arcs et les voutes en briques sont soutenus par 336 colonnes monolithiques (28 rangées de 12) de 8 mètres de haut. La contenance du bassin est d'environ 78 000m3 (soit 78 millions de litres d'eau ou 26 piscines olympiques !!!).

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(Une des colonnes "disparates" : Selon les sources, on décrit le motif comme étant l'écorce d'un arbre ou bien des larmes d'esclaves ayant souffert durant la construction de l'édifice...)

Malgré une merveilleuse homogénéité de l'ensemble, on se rend vite compte que les colonnes n'ont pas toutes la même origine, certaines étant de marbre d'autre de granit. De même pour les chapiteaux, corinthiens ou doriques, c'est selon : Il y a évidemment eu là, habitude dèjà millénaire, un sérieux travail de récupération !

Devant les risques d'affaissement, certaines parties de la citerne ont également été, au cours des derniers siècles, définitivement maçonnées...

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(Istanbul, mai 2010)

Il n'empêche qu'une fois descendu les marches qui mènent à ce joyau, l'impresssion est saissisante ; et malgré ce que j'ai pu lire ici et là, ce n'est pas tant le fond sonore (de musique classique) qui m'ait le plus gêné, mais bien l'assourdissant défilé de touristes, peu enclin à apprécier l'atmosphère presque mystique de ce palais englouti... 

Tout à l'opposé de l'entrée de la citerne on trouve ces deux colonnes qui ont pour base des têtes de Méduse (l'une des trois Gorgones, et la seule à être mortelle). Bien que personne ne connaisse précisément leur histoire, le fait que ces têtes soient toutes deux renversées indiquent à tout le moins une raison ésotérique à leur présence ici...

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(Citerne Basilique, Istanbul, mai 2010)
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La Citerne a été oubliée pendant des siècles, les Ottomans préfèrant l'eau courante à l'eau "croupissante".

Débarrassée de 50 000 tonnes de boue puis réaménagée à partir de 1985, elle fut ouverte au public en 1987...

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(Les poissons, bien souvent des carpes, étaient les meilleurs témoins de la qualité de l'eau. Ils nagent aujourd'hui pour distraire le touriste qui, comme malheureusement un peu partout autour du Monde, jette sa monnaie dans le fond du bassin...)

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