25/03/2012
L'expérience du village Akha
Guerrier Akha ;)
De nombreux treks sont proposés depuis Phongsali et Boun Tai. Celui que nous choisirons durera deux jours, avec une nuit dans un village Akha.
Il nous faudra plus de six heures de marche pour atteindre le village haut perché sur une crête. Nous nous arrêterons pour un déjeuner frugal (pousses de bambou, oeufs, poisson et riz gluant) au bord de la rivière. Des feuilles de bananier nous serviront de nappe...
C'est une incroyable expérience que nous avons vécu là ; comme un retour dans le passé. Peu importe d'ailleurs que ce village perdu soit peuplé d'Akha ou bien d'une autre ethnie : plus encore que les costumes, qui sont particuliers à chacune d'entre elles, c'est d'abord le "style" de vie commun à toutes qui nous interpelle.
Le village est difficilement accessible ; j'entends par là qu'on ne trouve ni route ni piste avant plusieurs heures de marche ; il n'y a aucun engin motorisé ; un seul groupe électrogène fonctionne quelques heures le soir, mais uniquement dans une seule des maisons du village, à tour de rôle.
Les maisons, toutes de bois (et parfois un peu de tôle), sont distribuées sans aucun plan. Les animaux (vaches, buffles, porc et poules) vaquent partout autours en totale liberté.Il n'y a aucune cultures aux abords des habitations.
Il n'y a pas non plus de point d'eau. Il faut donc aller la chercher un peu plus loin. La seule source que l'on ai vu ressemblait plus à une flaque de boue. Nous sommes à la saison sêche et il est clair que l'eau devient à cette période (et en altitude) une denrée rare. Ce sera d'ailleurs la seule fois où nous trouverons des enfants un peu "pouilleux", ce qui n'est jamais le cas dans les vallées, au bord des torrents et des rivières...
L'école
Une femme rapporte de l'eau au village...
Les jeunes garçons, malgré une petite appréhension, sont les seuls à se prêter au jeu des photos.
Un vieil homme travaille le métal avec de bien modestes outils ! Le "four" est creusé à même la colline et le soufflet (à droite) est un piston calé dans un tronc évidé.
(Village Akha, Nord Laos, février 2012)
Dans l'habitation au sol en terre battue, on trouve un coin cuisine où le feu brûle jour et nuit ; tout est noir de suie. Le reste de la pièce est un grand espace plutôt vide autour duquel sont distribuées les "chambres", séparée par de frêles cloisons qui n'offrent aucune intimité. Les meubles sont quasi innexistants, si ce n'est une malle ou une étagère ici et là. Pour s'assoir, seulement quelques tabourets d'une vingtaine de centimètres de haut !
Seule concession à la modernité, une antique télé dont on se demande bien ce qu'elle peut capter... quand elle est branchée !
Les échanges avec les habitants seront malheureusement des plus limités : Notre jeune guide n'est en effet pas très au fait des us et coutumes de cette ethnie, et a donc bien du mal à répondre (dans un anglais très limité) à nos nombreuses questions.
Il avait aussi, en fait, beaucoup de difficulté à comprendre la langue de nos hôtes !
Le dîner sera, comme le déjeuner, assez frugal et sans viande. Le chef du village, à qui nous avons remis quelques présents, nous offrira par contre de nombreuses rasades de lao-lao, l'alcool traditionnel fabriqué à base de riz gluant fermenté.
Les photos sont prises au flash, car il n'y a qu'une petite lampe à huile pour éclairer toute la pièce plongée jour et nuit dans la pénombre...
Le coin cuisine
A l'extrème gauche, l'entrée (sans porte !) de notre coin "chambre".
Allongés côte à côte tous les quatres comme des sardines, presque à même le sol, c'est peu dire que notre nuit fut peu réparatrice ! C'est bête, car neuf heures de marche nous attendaient pour rejoindre Phongsali !
En déambulant dans le village, nous rencontrerons de nombreuses femmes et jeunes filles, toutes vétues de leur tenue traditionnelle. Sans que nous en ayons compris (réellement) la raison, elles refuseront toutes de se faire photographier et ces quelques image sont, comme qui dirait, volées...
Une soupe comme petit-déjeuner...
Le jour est à peine levé que les femmes sont déjà de corvée !
(Village Akha, Nord Laos, février 2012)
Ces femmes partaient travailler aux champs, pieds nus sur les sentiers rocailleux. A la vue de mon appareil photo, elles ont vite disparu...
(Village Akha, Nord Laos, février 2012)
20:33 Publié dans Laos, Laos -Cambodge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laos, akha, village, phongsali
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