Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/07/2010

L'Obélisque de Thoutmôsis III (et accessoirement de Théodose I)

01.JPG

(Istanbul, mai 2010)

Les curieux qui auront parcouru quelque peu le précédent blog de mes quatre années passées en Egypte n'en douteront point : Je peux difficilement passer près d'un obélisque sans chercher à en savoir plus !

Si tant est qu'il soit en provenance d'Egypte, et plus encore d'avant la période Romaine !

On en décompte, dans ce cercle très fermé une petite cinquantaine, dont seulement 35 sont formellement identifiés. Sur ces 35, la moitié , soit 18, sont partis "agrémenter", dès le premier siècle, les places et les jardins de grandes capitales occidentales : 10 se trouvent en Italie (en majorité à Rome), 4 en Grande-Bretagne, 1 à Central Park, devant le Métropolitan de New York (l'Obélisque de Washington, haut de 169m est, lui, en maçonnerie et n'a rien "d'Egyptien" !), puis celui de Louxor, Place de la Concorde, et un autre (tout petit) à Poznan en Pologne (mais qui semble appartenir à Berlin !?)

Et enfin, celui qui nous interesse aujourd'hui...

02.JPG
(Istanbul, mai 2010)

Au premier abord, il semble différent de ceux que j'ai eu l'occasion d'admirer : Les hiéroglyphes s'arrêtent nets à la base du fût et il est, plus étrange encore, soutenu par quatre cales en bronze qui répondent au quatre cubes en porphyre à la base du socle en marbre blanc, ...qui est lui de facture assurément romaine !!!

De toute évidence il manque ici la partie inférieure de l'obélisque originel, et les avis divergent parfois quant à son histoire mouvementée. 

Des deux notes du Centre Franco-Egyptien d'Etude des Temples de Karnak (voir en bas de page), dont les conclusions me paraissent les plus sérieuses, il ressort :

1) que l'obélisque était de toute évidence "entier" depuis son abattage jusqu'à son arrivée à Alexandrie

2) qu'il est resté en soufrance de longues années, quelque part sur une plage alexandrine

3) qu'il a peut-être été brisé, mais c'est peu probable, au cours de son transport jusqu'à Constantinople

4) que le monolite s'est plus vraisemblablement scindé en deux lors de sa (ou de ses) tentative(s) d'érection(s)

5) qu'après cet incident, la base de l'obélisque (les 9 mètres restants) a peut-être été dressée, elle aussi, quelque part en ville. Quoi qu'il en soit, on en a jamais depuis retrouvé la trace...

04.jpg
(C'est l'obélisque de gauche...)
04b.jpg

Quant à ses origines, les spécialistes sont pour le coup tous d'accord : L'obélisque se dressait 14 siècles avant JC au sud du VII pylône du Grand Temple de Karnak (dans l'actuelle ville de Louxor en Egypte). Il fait parti de la paire dressée là sous le règne de Thoutmôsis III, Pharaon de la XVIIIème dynastie.

Thoutmôsis III attendit longtemps avant de pouvoir règner : En effet sa belle-mère, la célèbre Hatchepsout, s'octroya la Régence pendant une bonne vingtaine d'années ! A la mort de cette dernière, il reprit les rênes du pouvoir et entreprit de si nombreuses campagnes qu'un égyptologue américain l'avait surnommé le "Napoléon de l'Egypte antique".

C'est d'ailleurs l'une de ces campagnes (contre le le Royaume de Mitanni, au nord de l'actuelle Syrie) qui est racontée sur les quatre faces du fameux monument... 

Cet obélisque, comme tous ses semblables de Karnak, provient des fameuses carrières de granit rose d'Assouan (l'antique Syène), à quelque 200km au sud d'où il fut érigé pour la première fois !

C'est sous le règne de Constantin I qu'il fût abattu (vers 330 ap. JC), sous celui de son fils Constance II qu'il remonta le Nil et peut-être traversa la méditerannée et enfin sous celui de Théodose I (vers 390 ap. JC) que sa partie supérieure prit place, définitivement, au centre du Circus Maximus de Constantinople !

Des 29 mètres (sa taille à l'origine) seul un peu moins de 20 mètres sont aujourd'hui offerts à notre curiosité...

03.jpg
(Istanbul, mai 2010)

Sur les bas-reliefs du piédestal en marbre, on découvre Théodose I, entouré de sa cour, remettant une courone de laurier au vainqueur (de la course de char ?), mais aussi les spectateurs, les musiciens et les danseurs ou bien encore la représentation du transport de l'obélisque jusque là... 

03b.jpg
(Istanbul, mai 2010)

Note du Centre Franco-Egyptien d'Etude des Temples de Karnak (CFEETK) à propos du transport de l'obélisque...

Note du même CFEETK quant à la dimension initiale de ce dernier

Les commentaires sont fermés.