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18/07/2010

La Colonne Serpentine

Bien qu'amputé de plus d'un tiers de sa hauteur, l'Obelisque de Théodose I a vraiment fière allure comparé à la Colonne Serpentine qui, elle aussi, trônait sur la spina, au centre de l'antique Hippodrome de Contantinople... 

J'imagine aisément le nombre de touriste dédaigneux devant le triste morceau de métal !

Mais il en va des choses comme des Etres : On gagne à y creuser un peu plus ! (Je ne pouvais en outre me résoudre à croire que l'Empereur Constantin, l'homme le plus puissant de son époque, se soit entiché par hasard de ce qui semble n'être au premier abord qu'une maigre relique).

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(Tout comme les deux obélisques voisins, la colonne repose sur le sol de l'ancien hyppodrome, trois mètres environ en dessous de l'actuelle place At Meydani. Istanbul, mai 2010) 

C'est à l'issue d'une bataille contre les Perses à Platées (en 479 avant JC) que les 31 cités-état grecques victorieuses offrirent à Apollon cette offrande figurant le corps de trois serpents dont les têtes supportaient un trépied d'or. Cet or représentait la dîme (soit le dixième) du trésor prit aux Perses.

C'est en partie grâce aux noms de ces 31 cités gravés à la base de la colonne de bronze que l'on a pu identifier avec certitude l'origine et l'histoire de cette dernière...

Le monument, haut d'environ 9 mètres, se dressait à l'origine devant l'autel d'Apollon, à Delphes.

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(Reconstitution de la colonne et du trépied)

Quelques dizaines d'années plus tard, le trépied en or était fondu afin de payer les mercenaires d'une nouvelle expédition...

Lorsque Constantin fonda sa nouvelle capitale, Constantinople, il l'orna de divers "monuments" provenant de ces sanctuaires païens. La colonne qu'on lui rapporta en 326 n'avait donc plus son trépied en or mais encore, et pour longtemps, toutes ses têtes, comme on le découvre sur cette miniature ottomane de 1582.

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Les têtes disparurent donc au cours des siècles suivants : L'hypothèse la plus souvent avancée renvoie à la crainte des chrétiens, puis des musulmans, devant ce symbole païens qui leur évoquait sans doute le démon.

En 1848, lors de fouilles autour de la Basilique Sainte-Sophie, l'architecte Fossati récupéra par hasard la mâchoire supérieure de l'une d'entre elles, que l'on peut à présent admirer au Musée archéologique d'Istanbul.

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