19/02/2009
Bonzes, moines, nonnes et novices...
Je ne peux décemment pas écrire 30 articles sur la Birmanie sans qu'au moins l'un d'entre eux ne soit consacrés aux moines.
Ce n'est pas facile, car on parle cette fois d'hommes (et de foi) et pas seulement de l'âge des stûpas ou des sourires béats de bouddhas.
Ce n'est pas une tâche aisée, car au delà des images factuelles (moines faisant l'aumône dans la rue ou déjeunant par centaines dans des monastères), il est clair que le "touriste moyen" (que je suis) ne peut avoir qu'une image assez incomplète de la réalité.
Les moines furent en premières lignes lors des manifestations de l'automne 2007 et ils payèrent un lourd tribu au cours des repressions qui s'ensuivirent. Ils manifestaient en premier lieu, comme la population, contre la vie chère, et quand on sait que leur subsistance provient à 100% des dons des fidèles, on peut comprendre qu'ils se sentaient concernés !
En effet, le moine ne posséde rien, si ce n'est quelques pièces de tissus, un bol à aumône et quelques livres. Ses repas quotidiens, son enseignement et le gîte sont pourvus par le monastère et financés totalement par des dons privés. C'est donc ainsi plus d'un demi-million de personnes qui échappe à la sphère "publique et économique" classique. Soit au moins un birman sur dix !!!
Il est difficile de compter "les troupes", mais on peut gager que dans ce pays ou la vie est parfois si difficile, les vocations voient le jours de façon peut-être exponentielle : Un fils qui entre au monastère, c'est une bouche en moins à nourrir (sachant que l'enfant pourra facilement en sortir quelques années plus tard, si il le souhaite...)
J'ai été très étonné de l'âge moyen des moines rencontrés pendant ce séjour en Birmanie et que je situerais entre 25 et 35 ans...
De la hierarchie, justement, on ne sait pas grand chose (on ne la voit pas vraiment non plus). Certains lui prêtent des visées un peu plus politiques : Elle serait parfois mieux lotie matériellement et en partie soutenue financièrement par les autorités, qui trouveraient ainsi le moyen de mieux contrôler ce petit monde... d'un demi-million de bonzes.
Bien sûr, tout cela n'est que suppositions. Peu de gens savent vraiment (manque de transparence évident) et ceux qui savent n'en parlent pas...
Des règles plutôt strictes guident la vie des moines et deviennent de plus en plus contraignantes au fil des années : Lever à 5 heures du matin et petit déjeuner frugal. La matinée se passe à quêter pour le monastère ou à faire l'aumône de nourriture. A cette occasion, les moines déambulent dans les rue, nu-pieds, avec sous le bras leur gros bol en laque noire. De 10h30 à 12h00, tout les moines et novices se réunissent au monastère (qui garantie la satiété de tous) pour leur unique repas de la journée. Il n' aura plus rien à manger jusqu'au petit déjeuner du lendemain matin : 17 heures de jeûne quotidien et à vie !
L'après midi est consacré à l'enseignement et à la méditation...
Dans de très nombreux monastères, le touriste est invité à "contempler en Live" ce fameux déjeuner, impressionnant par son déroulement codifié, le nombre de crânes rasés et des robes couleur safran, mais aussi décalé et malsain : On se croirait parfois au zoo.
Notons enfin que la vie des moines fait intrasèquement partie du quotidien de chaque birman et que le don semblent être un des piliers fondamental de sa religiosité.
PS : Moine et bonze signifie peu ou prou la même chose ; Les novices sont les jeunes enfants qui se préparent à devenir moines ; Les nonnes (ou bonzesses), plutôt rares, ont des règles de vie différentes et ne partagent pas le quotidien des moines. Elle sont de toute évidence beaucoup moins bien considérés que ces derniers. Un ordre religieux plutôt machiste ? : rien de très nouveau sous le soleil, fût il d'Asie...
23:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, mandalay, amapura, monastère mahagandayon, nonnes novices, bonzes
Les commentaires sont fermés.