14/07/2011
Boukhara (III et fin)
On pourrait passer des jours à Boukhara, tant la ville est riche de monuments. Si l'Unesco a classé en 1993 l'ensemble du centre historique, c'est avant tout parce que l'institution considère que c'est là l'exemple le plus complet d'architecture médiévale de toute l'Asie centrale.
Il ne faut pourtant pas limiter l'histoire glorieuse de la ville au seul Moyen-âge : En 1848, elle comptait encore au moins 38 caravansérails, 6 arcades commerçantes, 16 bains publics et 45 bazars.
Boukhara était également le premier centre de théologie musulmane du Proche Orient avec 200 mosquées et plus de 100 madrasas !
La Mosquée Bolo-Khaouz fait face à l'entrée de la Forterresse de l'Emir (l'Ark). Entre ces deux monuments se trouve la Place du Registan, qui était jusqu'au début du 20ème siècle l'une des plus vivantes de la ville.
Le vendredi, lorsque l'Emir se rendait à la prière, on étalait sous ses pieds 150 mètres de tapis entre l'Ark et la mosquée !
Si la mosquée que nous découvrons aujourd'hui date de 1712, le bassin, lui, est du 16ème siècle. L'iwan, haut de 12 mètres est assurément l'un des plus élégant de Boukhara. Remanié au 19ème siècle, il doit son allure aérienne à l'étonnante finesse des vingt piliers qui le supporte...
(Boukhara, Ouzbékistan, juin 2011)
Le mihrab de la Mosquée Bolo-Khaouz
L'entrée du "Palais de la lune et des étoiles"
En visitant la résidence d'été de l'Emir (à 6km de l'Ark), j'ai tout de suite pensé au Palais de Dolmabahce d'Istanbul
Si la demeure d'été du khan de Boukhara apparaît bien pâle et minuscule comparé à l'imposant palais des puissants sultans de Constantinople, ils renvoient tous deux à cette époque, au milieu du 19ème, où les maîtres des pays de traditions arabes vont rapporter d'occident de nouveaux modèles architecturaux... et surtout plus de confort!
A Boukhara, cela donne un étrange mélange entre le style russe et les traditionnels motifs d'Asie centrale ! Les iwans se mélent au façades classiques, les cheminées en faience aux mozaïques de verre et les vases de Chine aux bronzes russes. Enfin, jamais trés loin des salles d'apparat ou des appartements privés, on retrouve l'inévitable harem...
En Ouzbékistan, nombre de monuments historiques et de musées tiennent aussi lieu de vente de produits artisanaux. Quant aux gardiens (ou gardiennes), c'est la "coolitude" à tous les étages !
Il ne reste aujourd'hui qu'une infime partie des 6 hectares de jardins qui entouraient jadis le palais.
Le Mausolée Samani, qui date du 10ème siècle, est sans nul doute l'un des plus précieux monuments de Boukhara... et l'un des plus anciens du monde musulman !
Enfoui pendant des siècles sous les sables du désert, il a été remis au jour, pratiquement intact, dans les années 30.
Constitué uniquement de briques cuites assemblées avec un mélange de jaune d'oeuf et de lait de chamelle (!), il a été conçu comme une représentation symbolique (et largement zoroastrienne) de l'univers.
Le Mazar Chachma Ayoub (14ème siècle) est le seul bâtiment à Boukhara qui date de l'époque de Tamerlan. Il abrite l'une des nombreuses source sacrée attribuée au Prophète Job.
La Madrasa Abdullah Khan
Nous finirons cette petite visite de Boukhara par les "kosh madrasas" appelées également "fausses jumelles". L'intérêt majeur de ces deux bâtiments construits par Abdullah Khan en 1566 et 1588 est qu'ils sont légèrement excentrés par rapport au centre ville et donc oubliés des touristes trop pressés (et de fait par les marchands qui leur collent au train) !
C'est l'une des rares fois, ou, totalement libre, nous pourrons déambuler à travers les étages déserts (jusqu'au toit-terrasse), et découvrir ainsi les cellules des étudiants dans leur jus originel
(Boukhara, Ouzbékistan, juin 2011)
09:26 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
12/07/2011
Boukhara (II)
L'unique entrée de l'Ark (ou Résidence de l'Emir) est surmontée d'une terrasse réservée à l'usage privé du seigneur de Boukhara.
(Boukhara, juin 2011)
Photo (montage) de la forteresse depuis l'angle Nord-Ouest
La Forterresse de l'Emir que l'on découvre aujourd'hui a été construite au 18ème siècle. Elle a bien sûr été (très) restaurée depuis. Ses origines sont pourtant bien plus anciennes : On y a en effet retrouvé des fondations vieilles de 2500 ans !
Durant plus de 20 siècles, l'Ark (c'est son nom) a donc servi de résidence au maître de la cité le dernier Emir en a été chassé par l'armée bolchévique en 1920 !). Les ruines successives ont fini par créer cette étonnante colline artificielle haute de près de 20 mètres...
Cette ville "dans la ville" comprenait outre les appartements privés et le harem, des bâtiments administratifs, des jardins, des étables, des mausolées, des échoppes, etc... où plus de 3000 personnes s'activaient.
La salle du trône est formée de trois iwans
Marché couvert de Boukhara
Spécialité de boules de fromage séché
Charcuterie "de boeuf"
Etranges douceurs...
(Boukhara, juin 2011)
Tchor minor est un charmant bâtiment perdu dans les petites ruelles à l'est de la ville.
Bien que "Tchor minor" signifie "4 minarets", nous ne sommes pas là en présence d'une mosquée : Ces éléments purement décoratifs sont en fait l'ancienne entrée (et les seuls vestiges) d'une madrasa construite en 1807 par un riche marchand turkmène.
(Boukhara, juin 2011)
21:20 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
10/07/2011
Boukhara (première partie)
Autour du grand bassin Liab-i-Khaouz (creusé en l'an 1602), s'élèvent deux madrasas et une khanaka (un bâtiment-hôtel réservé exclusivement aux derviches, qui étaient un peu les moines de l'époque)
C'est là que bat le cœur de la ville.
Ville étape de tout premier ordre sur le trajet des caravanes de la Route de la soie , Boukhara fût aussi un grand centre religieux (elle est d'ailleurs l'une des villes saintes de l'Islam sunnite), au point qu'on la surnomma « la perle de l’Islam ».
On venait ici des quatre coins du monde musulman pour y commercer, admirer les prouesses architecturales, ou recevoir dans l'une des centaines de madrasas que comptait la cité l’enseignement des plus grands professeurs.
Ville oasis au milieu du désert de Kyzyl Kum, Boukhara se situe à mi-chemin entre La petite Khiva, ville-musée, et la monumentale Samarcande, défigurée par quelques boulevards à la soviétique, qui manquent de petites ruelles animées où flâner entre deux merveilles.
Pour cette raison, c’est à Boukhara qu’il est le plus agréable de s’attarder, car elle possède à la fois des mosquées et madrasas monumentales, mais également une vieille ville authentique, vivante et tortueuse, au charme éminemment oriental.
C'est également à Boukhara que le voyageur trouvera le choix le plus complet d'artisanat local...
Les rues de Boukhara sont ponctuées de "coupoles marchandes" où l'on s’échangeait, à l'abri du soleil, les richesses caravanières
Au petit matin, ces passages sont déserts...
Le portail de la Madrasa Nadir Divanbeg (1630), qui borde le grand bassin Liab-i-Khaouz, nous offre une des plus étonnantes mosaïques de Boukhara : Les deux oiseaux fantastiques (les sémourgues, qui représentent le bonheur et la justice) ainsi que le soleil à visage humain, renvoient à une évidente influence zoroastrienne, entorse (mesurée) aux canons musulmans interdisant la figuration !
La coupole des changeurs (1538)
La khanaka Nadir Divanbeg a été construite à la même période que la madrasa éponyme qui lui fait face
La coupole des chapeliers
Boukhara, dont l'histoire remonte à l'antiquité (Alexandre le Grand est passé par là !), a connu deux âges d'or : Du premier (du IX au Xème siècle), ne subsistent aujourd'hui que trois ou quatre monuments dont le fameux minaret Kalon, symbole de la ville. C'est aussi à cette époque qu'étudia puis enseigna le grand Avicenne, dont on dit qu'il maîtrisait à 18 ans toutes les sciences connues !
Au début du XIIIème siècle, Gengis Khan passa par là à son tour, et comme à son habitude, anéanti pratiquement toute la ville. Tamerlan, au XIVème, ne fut lui non plus pas très tendre avec la cité concurrente de sa grande capitale Samarcande !
Après presque trois siècles de domination, Boukhara releva de nouveau la tête et vécu son second âge d'or. Les monuments qui nous découvrons aujourd’hui datent de cette fastueuse période qui perdura du XV au XVIIème siècle.
L'ensemble Poi-Kalon est le plus impressionnant de la cité. Il est constitué en premier lieu de l'imposante Mosquée Kalon (1514), flanquée de son célèbre minaret qui date, lui, de 1127.
A gauche sur les images, faisant face à la mosquée, se dresse l'imposante Madrasa Mir-i-Arab (1535), qui fut la seule du pays à être autorisée, sous l'Ere soviétique, à dispenser un enseignement religieux ! C'est encore le cas de nos jours et elle n'est donc pas accessible au public...
Au fond, la Madrasa Amir Alim Khan, semblent bien minuscule à côté de ses imposantes voisines !
Le Minaret Kalon, symbole de Boukhara, est l'un des plus anciens monuments de la ville (1127). Il a même survécu au passage du redoutable Gengis Khan. Si d'aucuns affirment que ce dernier fut impressionné par l'ouvrage (normal !), il est fort à parier que sa clémence fut plutôt le fait d'un calcul stratégique : Du haut des 48m, on pouvait voir à des kilomètres à la ronde !
Le portail de la Mosquée Kalon
(Boukhara, juin 2011)
La Mosquée Kalon, seconde du pays par la taille (un rectangle de 130x80m qui répond au Nombre d'Or) compte sept portes et 288 coupoles : Elle pouvait accueillir jusqu'à 10000 fidèles... soit pratiquement toute la population de la ville !
Depuis la cour de la mosquée, on découvre les deux coupoles de la madrasa qui lui fait face
Le grand dôme de la Mosquée Kalon
Une des ailes de la mosquée
Vente de vaisselle aux abords du site
La Madrasa Mir-i-Arab
Le Minaret, qui avait "perdu" son chapeau lors d'un tremblement de terre en 1970, a vite été restauré.
La "Kosh madrasa" se trouve à peine à cent mètres de l'ensemble Poi-Kalon. Le mot "kosh" correspond en fait à deux madrasas qui se font face : Ici celle d'Abdul Aziz Khan, à droite, qui date de 1654 et celle d'Oulough Beg, de 1417, à gauche.
Oulough Beg, grand astronome, à la fois petit fils et successeur de Tamerlan, fut aussi l'un des bâtisseurs les plus actifs de l'époque ...
La Madrasa d'Oulough Beg
La Madrasa d'Oulough Beg, dont les proportions et la savante sobriété de la décoration en font un bel exemple de l'architecture médiévale boukhare.
Les madrasas et mosquées de la ville (hormis deux ou trois) se sont toutes offertes aux "marchands du temple". C'est quelquefois rageant, car cela défigure quelque peu le cadre et gâche souvent une atmosphère bien particulière, plus propice à la méditation, à l'apprentissage ou à la prière qu'au marchandage de tapis !
Heureusement, certaines, moins courues des touristes, attirent également moins de camelots...
L'Asie centrale est réputée, entre autre, pour ses miniatures
Face à la Mosquée d'Oulough Beg se trouve la très originale Madrasa Abdul Aziz Khan, reconnaissable avec sa décoration de stalactites multicolores récemment restaurée.
Elle fut construite deux cent ans après celle d'Oulough Beg et l'on perçoit facilement l'influence indienne et chinoise des artisans auxquels le khan fit appel.
A SUIVRE : Boukhara (I) et Boukhara (II)
18:18 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : balade ouzbéke, boukhara
07/07/2011
Lac Aïdarkul et Nourata
(Nourata, juin 2011)
J'ai lu tellement de choses contradictoires à propos de ces sourires pavés de dents en or que je n'ai plus vraiment d'opinion. Ce qui est sûr, c'est que je n'en ai jamais vu autant que durant ce voyage.
Certains prétendent que c'est là un choix purement esthétique, et que c'est également une "jolie" façon de montrer sa richesse (on favoriserait même l'apparition de ses caries pour profiter au plus vite, oh joie !, d'un implant aurifère) ; d'autres, plus pragmatiques, y voient là le meilleur moyen de garder ses économies au plus près de soi...
Si chacun semble avoir son avis (relayé bien souvent par les guides qui ne sont pas du genre à tomber dans le misérabilisme), j'ai par contre rarement lu ou entendu qu'il ne s'agissait là, malheureusement, que du résultat d'une hygiéne buccale approximative ou de carences minérales avèrées !
Rien à voir , mais touchant également à l'esthétisme, on retrouve chez de nombreuses femmes ce fameux trait au crayon entre les sourcils...
Le lac Aïdarkul, immense retenue d'eau de plus de 150km de long sur une vingtaine de large n'a présenté à mes yeux qu'un intérêt très limité, si ce n'est de pouvoir enfin m'offrir une toilette digne de ce nom !
(Lac Aïdarkul, Ouzbékistan, juin 2011)
Cuisson des samsas (ou samosas) au bord de la route. Ces nans, farcis de mouton et d'oignon, quoiqu'un peu gras, étaient délicieux...
La petite ville de Nourata est considérée comme sainte par nombres d'Ouzbeks. On y trouve un complexe religieux presqu'entièrement restauré qui abrite outre une mosquée, un mausolée et un musée, la fameuse source sacrée avec son bassin ou s'ébattent des milliers de poissons. Les habitants (plutôt d'ailleurs les habitantes !) récupèrent cette eau aux mille vertus dans de petit bidons.
Juste au dessus du complexe, sur les hauteurs, se déploient les ruines d'une forteresse construite en 327 av.JC par les soldats d'Alexandre, et dont il ne reste vraiment pas grand chose !
(Nourata, Ouzbékistan, juin 2011)
La forteresse de Nourata (327 avant JC)
Collection printemps -été
L'accessoire est très tendance cette année ;)
07:30 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
05/07/2011
Portes-trait
Dans les faubourgs de Boukhara, j'ai rencontré au coin d'une rue une joyeuse bande d'enfants désireux de se faire tirer le portrait. Je suis tombé évidemment sous le charme de cette jeune demoiselle dont la bouille m'a fait songer à Béatrice Dalle !
(Boukhara, juin 2011)
18:40 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
04/07/2011
Yourte pour le désert
"Ben oui, c'est une yourte, qu'est ce que vous imaginiez !"
Nous croisons au milieu de la steppe des dunes de sable brûlant
(Ouzbékistan, juin 2011)
Après les citadelles en pisé d'Ayaz kala, nous traversons à présent sur des dizaines de kilomètres une infime partie du désert du Kyzyl Kum, le 11ème au monde par la taille ! C'est donc au milieu de rien que nous découvrons notre magnifique yourte d'un soir.
Je ne vais pas vous faire le panégyrique de la yourte (ou "iourte"). Conçue depuis plus de 2000 ans pour suivre les transhumances du bétail, elle deviennent de plus en plus souvent des maisons d'appoint pour les populations sédentarisées, ou bien encore des B&B bobos pour voyageurs en mal "d'authenticité".
Notre iourte "à touriste", richement décorée, n'est évidemment pas meublée comme c'est généralement le cas. Un trop mince matelas de laine sera notre seul luxe et pour ce qui est de la toilette du matin, nous devrons patienter encore un peu...
Les bords extérieurs ont été relevés pour laisser une chance à l'air de passer : La chaleur est en effet accablante en ce mois de juin.
De besogneux bousiers reviennent de l'enclos des chameaux !
Ce ne sont pas là des gerboises, mais des gerbilles, qui colonisent la steppe. Elle sont bien moins sauteuses que leurs cousines mais tout aussi vives, au grand dam du photographe qui se rêvait "animalier" !
J'ai également aperçu ce matin là un lièvre ainsi qu'un magnifique renard, les deux tout aussi rapides.
(Ouzbékistan, juin 2011)
Atelier couture : Madame kazakh assemble des lés de feutre en laine de chameau.
Dans le coin supérieur, on aperçoit la clef de voûte d'une future yourte ... sans-doute destinée à l'export !
07:16 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
02/07/2011
Karakalpakie, forts et plov
Une des citadelles d'Ayaz Kala...
...et un village "touristique" de yourtes, près des ruines !
(Karakalpakie, ouzbékistan, juin 2011)
Deux autres citadelles...
Depuis Khiva, nous remontons à présent vers le Nord, à la limite des terre fertiles irriguées par l'Amou Daria, ce grand fleuve d'Asie qui coule sur 2500km, depuis les montagnes du Pamir (au Tadjikistan -sud-est-), jusqu'à la Mer d'Aral (au nord-est).
Au-délà s'étend le désert du Kyzyl Kum...
C'est sur cette frontière "géologique" et stratégique qu'ont été construites au 4ème siécle avant JC des forteresses, afin de protéger la riche région du Khorezm.
Afin d'accèder à celles d'Ayaz Kala, nous avons dû passer en Karakalpakie (ou République autonome du Karakalpakistan), une région qui représente plus d'un tiers du territoire ouzbek !
Ces citadelles, toutes de pisé, sont par manque de moyens, dans un assez triste état...
C'est non loin de ces forteresses que nous passerons, dans un grand village, notre première nuit "chez l'habitant", ...c'est à dire à même le sol !
C'est également dans ce village que notre guide Mohamed nous fera la démonstration de ses talents de cuisinier en nous préparant un "plov" , le plat traditionnel national !
(Le mot "plov" est d'origine russe ; c'est plutôt "osh" en ouzbek ; Notez la jolie vaisselle bleue et blanche qui est elle aussi "nationale" : Nous la retrouverons en effet à chaque repas tout au long du voyage !)
Recette do plov hyper simplifiée : Faire revenir la viande (généralement du mouton) dans de l'huile (généralement de coton), puis les oignons. Ajoutez les carottes...
... puis beaucoup de cumin, des têtes d'ail et enfin le riz préalablement lavé.
Assaisonnez, mouillez juste ce qu'il faut et faites des "cheminées" pour faciliter la cuisson. Couvrez et laissez au riz le temps de cuire. (mouiller de nouveau si nécessaire !).
Cuisinière au gaz (à même le tuyau) ...traditionnelle elle aussi !
Voilà, c'est prêt !!! (simple et délicieux !)
(Karakalpakie, Ouzbékistan, juin 2011)
08:15 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
30/06/2011
Khiva (suite...et fin)
Le Kalta Minor (1852), symbole de Khiva.
A regarder cette merveille vernissée dont la construction cessa le jour de la mort de son instiguateur, le khan Mohammed Amin, on regrette bien évidemment qu'il n'ait pas atteint les 70 mètres prévus à l'origine...
Les quatre portes (dans l'ordre : nord, ouest, est et sud) de l'Ichan Kala, la forteresse de Khiva.
Le gardien d'une mosquée, pas très loin de la porte Est.
(Khiva, Ouzbékistan, juin 2011)
La madrasa Muhamad Rakhim Khan date de 1871
Un très bel ensemble : La madrasa et le minaret Islam Khodja.
Le plus haut minaret de Khiva, celui d'Islam Khodja compte 120 marches, et vous mène à 45m au-dessus de la ville.
Les minarets avaient plusieurs utilités, à commencer bien sûr par celui de l'appel à la prière. Ils servaient également de "phare" pour les voyageurs égarés, ...et parfois même de "plongeoir" pour des exécutions plutôt radicales !
Les artisans de Khiva sont parmis les plus réputés d'Ouzbékistan, surtout pour le travail du bois. Mais c'est aussi ici que l'on découvrira la plus grande variété de chapka...
La grande salle de la mosquée "du Vendredi" (Juma Masjid) mesure 45m sur 55m (nous n'en voyons qu'une partie sur la photo). Elle est décorée de 213 colonnes, toutes d'origines différentes, qui reposent sur des socles en marbre qui les protègent de l'humidité.
Ces colonnes, parfois rapportées de contrées lointaines par des pélerins ou des marchands, étaient offertes pour remplacer les plus anciennes : On retrouve sur certaines d'entre elles, qui datent parfois du Xème siècle, des représentations zoroastrienne ou bouddhique !
Séchage de brique crues
La grande cour intérieure du harem dans le "Palais de pierre" (XIXème) est bordée de cinq iwans (un pour le khan, et les autres pour chacune de ses épouses "officielles". Ils sont tous décorés de différents motifs de majolique bleue et blanche.
Quelques tombes en briques crues montent à l'assaut du coin sud-ouest de la muraille en pisé.
Au premier plan, une partie de la résidence royale de Khiva (Kounia Ark). Derrière, on retrouve le Kalta Minor, puis le minaret d'Islam Khodja, et enfin à l'extrème gauche, celui qui surplomble la mosquée du "Vendredi".
L'iwan :
C'est un élément indispensable de l'architecture d'Asie centrale. On le retrouve dans chaque bâtiment, qu'il soit civil ou religieux et dans bon nombre de demeures privés. Il sert parfois aussi de mosquée d'été, dans lequel cas on lui adjoint un mirhab qui indique la direction de la Mecque.
L'iwan consiste en un immense porche richement décoré soutenu par une ou plusieurs colonnes et ouvert d'un côté sur une cour ou un jardin...
Les colonnes en bois sont séparées des socles en marbre par un toupet en laine de chameau, afin d'offrir moins de résistance lors des tremblements de terre !
Le terme d'iwan sert également à désigner les immenses portes ou portails que l'on trouve à l'entrée de tout les monuments...
(NB : On aperçoit sur cette photo les estrades dévolus aux yourtes de "réception", généralement installées au centre des cours pendant l'hiver ).
(Khiva, Ouzbékistan, juin 2011)
Le mausolée Pakhlavan Makhmud (vers 1810)
Coupole et (quelques) tombeaux du mausolée
Muhammad Ibn Moussa Al Khawarizmi (750-850) est "LE" natif de Khiva.
Ce scientifique exceptionnel (mathématicien, géographe, astronome, ...) sera le premier à écrire un livre contenant le mot algèbre. Il est d'ailleurs consideré comme le co-inventeur de cette discipline...
(Khiva, Ouzbékistan, juin 2011)
07:08 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : balade ouzbéke
28/06/2011
Le pain ouzbek
Notre hôtesse, en montagne, fabrique chaque matin le pain de la journée...
...Une habitante de Khiva le fabrique sur le pas de sa porte, pour sa famille mais aussi pour quelques autres du quartier.
Le pain ouzbèk est parait-il l'un des meilleurs d'Asie centrale. Je n'aurais surement pas l'occasion de goûter tout les autres afin de comparer, mais je me serais quand à moi régalé pendant 15 jours !
Bien qu'il existe des petites boulangeries artisanales, le pain est encore bien souvent fabriqué chez l'habitant. On appelle cette délicieuse galette lipioshka, naan ou non.
La préparation du pain est globalement la même à travers tout le pays, mais avec ici et là quelques variantes, comme par exemple l'ajout d'un peu huile, de graines de sésame ou de pavot sur la surface. L'épaisseur du pain est elle aussi variable.
La boule de pâte ayant reposé quelques heures, on l'étale du bout des doigts avant de la "marquer" à l'aide d'un petit tampon en bois clouté : C'est en quelque sorte la "signature" de l'artisan.
Le pain est ensuite "collé" sur la paroi intérieure du four en argile où il va cuire entre 10 et 20 minutes selon l'épaisseur.
(Ouzbékistan, juin 2011)
Au marché couvert...
Un petit Samarkandais, fier de son pain dont on dit qu'il est le meilleur du pays !
21:05 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke, pain ouzbek
27/06/2011
Juste une mise au point...
(Dôme principal, en partie restauré, de la mosquée Bibi Khanum à Samarkand ; et l'intérieur de ce même dôme, en attente de restauration...)
A regarder de près (ou de loin) les bâtiments que vous allez découvrir au fil de ces posts, se pose évidemment la question de leur "authenticité". Je ne vous cacherais pas qu'une grande partie d'entre eux a été restaurée, parfois très lourdement (et récemment, comme khiva à la fin des années 90 ; -récit d'un voyageur en 1997-).
Des spécialistes, très sévères, dénoncent d'ailleurs ces restaurations parfois trop sauvages (comme ici où là).
La madrassa Abdulha Khan, qui date de 1588, se situe un peu à l'extérieur du centre ville historique de Boukhara. Pour notre plus grand bonheur, elle n'a toujours pas été livrée aux restaurateurs...
Quoiqu'il en soit, admettons :
- que seuls de très rares monuments ont survécu au passage des Mongols au 13ème siècle.
- que les madrassas (écoles), mosquées, caravansérails et autres palais que nous découvrons aujourd'hui ont été construits entre le 14ème siècle et le début du 19ème siècle.
- que, comme ces ensembles architecturaux ont peu ou prou les mêmes plans, il est assez difficile pour le profane d'en estimer l'époque de construction.
- que la brique et la céramique ne sont pas les matériaux les plus résistants face aux âpres conditions climatiques de ces contrées.
- que la région à eu, en un demi millénaire, son lot de tremblements de terre (la capitaleTashkent fut totalement rasée en 1966 !)
- que nombre de ces monuments (surtout les plus imposants) étaient dans un état de ruine avancée au début du 20ème siècle
- que les restaurations, commencées sous les soviètiques, se poursuivent encore de nos jours.
- que seul un spécialiste peut aujourd'hui déterminer avec certitude les (rares) parties authentiques d'un monument, sachant que ce dernier a souvent été modifié au cours des siècles. (D'ailleurs, certains bâtiments pas très bien restaurés il y a seulement quelques dizaines d'années parraissent déjà décatis (!)
- qu'évidemment (et j'allais dire de fait) les guides brodent pas mal devant l'ampleur de toutes ces modifications, et peinent un peu à dater ce qu'ils nous montrent. Il leur faudrait parfois revenir aux fondamentaux !
- que ce qui nous est donné de voir à présent, même si l'on peut parfois reprocher ces restaurations un brin clinquante et tape-à-l'oeil, nous renseigne utilement à la fois sur l'usage des bâtiments et sur la disposition de ses derniers dans les villes (il nous offre donc une juste idée de la vie dans la cité). Enfin, et surtout, on peut admirer les innovations, les prouesses techniques et décoratives qui poussaient chaque cacique à toujours construire plus haut et plus beau que son prédecesseur !
J'ai visité tellement de ruines "informe" à travers le monde que j'ai réellement pris plaisir à découvrir ces monuments réhabilités et plein d'allure...
(Ruine à restaurer... ou restauration déjà en ruine ???)
19:31 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbèke