05/09/2010
Virée sur le Bosphore
J'aurais pu dire "croisière", voir même "mini-croisière" : Mais je trouvais là le terme encore trop excessif !
Trois solutions s'offre généralement au touriste pour partir à la découverte de ce détroit magique qui s'épare l'Europe (la côte rouméliote) de l'Asie (la côte anatolienne) : L'excursion d'une journée, celle d'une demi-journée (avec la visite du même palais et le même arrêt déjeuner pour tout le monde) et celle de moins de trois heures, sans stop : Une simple virée en bateau, quoi !
C'est cette dernière que j'ai choisi... et fort apprécié tout de même !
Le circuit est le même pour (presque) tout le monde : On remonte au nord en longeant la côte asiatique, on passe sous le premier pont suspendu (le Pont du Bosphore qui date de 1973), on atteint le second et dernier pont (le Pont Fatih Sultan Mehmet, mis en service en 1988 et presque jumeau du premier) qui relie les deux continents, puis l'on vire alors pour redescendre en longeant la côte européenne.
Le deuxième pont se situant à mi-chemin du détroit de 32 km (qui relie la Mer de Marmara à la Mer noire), c'est dire que l'on a seulement un mince aperçu de la richesse des rives du Bosphore !
Si les deux ponts suspendus sont à la fois impressionnants (ce sont respectivement les 15ème et 17ème plus grands du monde !) et plutôt élégants, c'est surtout le charme de toutes les résidences essaimées le long du rivage qui fait rêver.
Elles sont de tout les styles mais datent pourtant pour la plupart du 19ème siècle. On trouve de somptueux palais, des résidences d'été de sultans, d'anciens relais de chasse, des annexes d'ambassade mais aussi les fameux "yali", ces maisons bourgeoises traditionnelles en bois que les stambouliottes s'arrachent à prix d'or !
15:51 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à istanbul
03/09/2010
Le Palais de Dolmabahçe
L'actuel Palais, bâti en lieu et place des précédents, date du milieu du 19ème siècle.
Les sultans, qui y résidèrent dès 1858, avaient enfin accès au luxe "moderne" qu'il était très compliqué d'aménager dans les bâtiments séculaires et inadaptés de Topkapi.
Pour ce qui est du luxe, les sultans n'ont vraiment pas lésiné ! Il faut dire que le nouveau palais, qui devenait de facto le coeur de l'Empire ottoman, se devait d'en exprimer la puissance et la richesse.
Avec plus de 500 mètres de façade sur le Bosphore, difficile de le manquer !
Comme dans n'importe quel palais de cette dimension, on est vite dépassé par les chiffres : plus de 350 pièces, salles de réceptions et autres hammams ; sans oublier les 68 cabinets de toilettes, un nombre impressionnant pour l'époque !
Pour relativiser un peu tout cela, il faut préciser qu'aucun sultan n'utilisait tout l'espace : Au gré des successions, de nouvelles surfaces étaient aménagées et d'autres abandonnées...
Il est interdit de faire des photos (même sans flash) à l'intérieur du palais. Les guides officiels (un brin malhonnêtes) vous convient à visiter le site officiel (ICI) en vous affirmant que vous y trouverez de magnifiques photos : C'est raté !
La vrai raison de cette interdiction est plus sûrement d'avoir le loisir de mener au pas de charge les groupes de touristes (les visites sont obligatoirement guidées) et multiplier ainsi les entrées payantes...
Ces quelques photos du Net vous donneront un bref aperçu du décor que d'aucuns qualifieront de légèrement chargé quand d'autres crieront au mauvais goût !
Dolmabahçe possède parait-il la plus grande collection mondiale de lustres en cristal, et même le plus grand lustre en cristal de Bohême du monde : 4500 kg et 750 ampoules (j'ai pas compté !)
J'ai quant à moi flashé sur l'impressionnant double escalier de "Cristal" et ses balustres en Baccarat, ainsi que les cheminées richement décorées du même matériau.
Le plus surprenant dans le palais, à mon avis, est la présence d'un harem. Autant il semble à sa place à Topkapi, autant en trouver un, couvrant près du tiers de ce palais de style "Napoléon III ++" (donc subjectivement, occidentalisé), parait un brin plus saugrenu !
Cette "tradition" perdurera pourtant jusqu'au tournant du 20ème siècle et le harem ne sera définitivement supprimé qu'en 1909 : Plus de 300 femmes y vivaient encore...
Dolmabahçe fut la résidence d'été de Mustapha Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République Turque. C'est dans ce lit qu'il s'éteignit le matin du 10 novembre 1938 à 9h05, heure à laquelle ont été arrêtées toutes les pendule du palais.
08:09 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à istanbul
31/08/2010
L'Istanbul "moderne"
Pour le touriste lambda, Istanbul a, pour le moins, trois visages :
D'un côté de l'estuaire de la Corne d'Or, la ville "historique" (Stambul), et ses vestiges byzantins et ottomans ; sa vie trépidante, de jour, autour des bazars et des grands monuments, et bien sûr ses hordes de touristes...
Passé le Pont de Galata, on trouve les quartiers "modernes".
Malgré quelques rares vestiges antiques (comme la fameuse tour génoise de Galata qui date du 14ème siècle), c'est la bouillonnante histoire des 19ème et 20ème siècles que l'on croise au hasard des rues et des passages de Pera, Galatasaray, Tünel, Petits-Champs ou Taksim ! C'est l'Istanbul des restaurants et des bars, des théatres, du shopping, des étudiants et des artistes ; une Istanbul trépidante le soir venu...
Enfin, de l'autre côté du Bosphore, sur la rive asiatique, s'étendent les quartiers résidentiels et bien calmes de Kadikoy et d'Uskudar. C'est une partie d'Istanbul que les touristes prennent très (très) rarement la peine de visiter, déjà largement happé qu'ils sont par la frénésie de l'autre rive, ... "l'européenne".
20:24 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage à istanbul
22/08/2010
Le Pont de Galata
Seulement trois ponts franchissent l'estuaire de la Corne d'Or : Ils relient les quartiers nord et sud d'Istanbul.
Si le Pont de Galata n'est pas à proprement parlé plus joli que ses deux voisins, il est le seul dont l'histoire et "l'âme" sont indissociable de la ville.
En effet, dès le 10ème siècle et ce pendant plusieurs centaines d'années, c'est un peu près au niveau de ce pont qu'une chaîne était tendue d'une rive à l'autre, afin de dissuader les flottes ennemies. Les byzantins utilisaient également en complément de leur défense, le fameux feu grégois, antique ancêtre du lance-flammes !
L'idée d'un premier pont germa dès 1500 dans l'esprit du sultan d'alors, et Léonard de Vinci fut consulté. A t'il été appelé ou est t'il accouru (attiré par la folie du projet), rien n'est vraiment sûr. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'il en esquissa une ébauche (ci-contre).
Les architectes d'aujourd'hui pensent que ce pont tout en pierre, malgré sa taille impressionnante (les voiliers toutes voiles dehors devaient pouvoir passer dessous !), était techniquement viable. Le projet ne verra pourtant jamais le jour...
En 2001, près d'Oslo, une reproduction (plus petite et toute en bois) a été réalisée d'après le croquis du génial inventeur (voir ICI et LA)
(Michel-Ange vint également à Constantinople, pour le même projet, mais toujours sans succès...)
Le "premier" pont de Galata ne sera finalement construit qu'en 1845 ! Suivront au même endroit quatre autres versions, en 1863, 1875, et 1912 (soit quatre ponts en 67 ans !)
Celui que nous découvrons aujourd'hui, mis en service en 1994, est devenu de facto le plus récent de la ville, malgré la riche histoire qui le précède...
Mais ce pont est plus qu'un pont ! C'est comme un trait d'union dans la capitale. Quand on se tient en son milieu, on découvre d'un côté la ville "historique" et ses quartiers ottomans rythmés par les gracieux minarets. De l'autre côté s'élance la colline de Galata, coiffée de sa tour gènoise éponyme qui annonce l'Istanbul "moderne" des quartiers de Beyoglu. En face, à moins de 3km, les rives de l'Asie...
Le pont de Galata, c'est aussi bien sûr sa foule de pêcheurs à la ligne qui, accoudés au parapet quelque soit le temps, attendent patiemment leur parfois bien maigre butin ! Et puis il y a l'incessant ronronnement des bateaux-bus, le flot des promeneurs nonchalants, la musique des cornes de brume en plein soleil, le tramway qui passe là, les marchands ambulants, les coups de vent iodés... et ce bleu si particulier de l'estuaire...
Tout cela serait déjà un enchantement, mais il y a encore plus à l'étage inférieur : des dizaines de restaurants et de bars égrennent leur terrasse et appellent à une pause "chicha" bien méritée.
Partout le poisson est roi : On l'a dans l'assiette en même temps qu'on le découvre encore tout frétillant, hameçonnés en grappes aux lignes que remontent les pêcheurs au dessus de nos tête. Parfois c'est un seau vide qui dégringole du haut du pont, avant d'être remonté plein d'eau de mer...
Jusque tard dans la nuit, l'heure du dîner passée, nombre de ces lieux, désuets ou carrément branchés, se transforment alors en "boîte de nuit", à la plus grande joie des noctambules.
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18/08/2010
La céramique d'Iznik
Rassurez-vous, je ne compte pas vous raconter l'histoire de la ville d'Iznik (la fameuse "Nicée" de l'ère byzantine, qui se trouve à quelques cent kilomètres à vol d'oiseau, à l'est d'Istanbul), et encore moins des procédés de fabrication de sa célèbre production de céramique qui connut son heure de gloire aux 16ème et 17ème siècles !
Je tenais simplement à vous montrer, par ces quelques images, un échantillon de l'incroyable variété de motifs que les architectes de Topkapı avaient à leur disposition afin de recouvrir de tuiles en céramique colorée les murs (et les plafonds !) de l'admirable palais ottoman !
Ce sont les mêmes que l'on retrouve à l'intérieur, entre autre, de la Mosquée bleu.
18:21 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à istanbul
16/08/2010
Le Palais de Topkapı
C'est une multitude de posts qu'il faudrait consacrer à Topkapı, tellement le lieu est vaste, riche et définitivement unique : Sa visite est probablement le point d'orgue d'un séjour à Istanbul !
Avant d'aller plus avant dans cette très brève découverte du Sérail (l'autre nom donné au Palais), je voulais juste vous confirmer que ce n'est pas un "i" qui est à la fin de de Topkapı, mais bien un "ı" (sans point sur le dessus) : Il se prononce en turc (à quelque chose près), comme un "eu" : Topkap-eu- !
Revenons au Palais : Construit en partie sur les vestiges de l'ancienne résidence impériale byzantine (après la prise de Constantinople par les ottomans en 1453), il va vite devenir la résidence principale du sultan, ainsi que le siège officiel du gouvernement.
Durant près de 400 ans, au gré des tremblements de terre, des incendies et des règnes successifs, il va prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Ce n'est qu'en 1853 qu'un sultan décidera d'aller habiter sur la rive d'en face, dans un nouveau palais plus en phase avec la "modernité" !
Bien plus qu'un palais, Topkapı est une "ville dans la ville" : En plus des appartements du Sultan et des salles officielles ou d'apparat, on trouvait là des bibliothéques, des cuisines (et près de 800 cuisiniers), des écuries, des salles de gardes, des dortoirs, des hammams, des écoles, des mosquées, même une fonderie,... et bien sûr d'autres bâtiments administratifs ou "techniques".
Il y avait également le harem, indissociable de l'histoire des sultans : De 600 à 1500 femmes vivaient là (de la simple servante à la favorite) dans des centaines de pièces qui leurs étaient réservées. Elles étaient veillées quotidiennement par les irremplaçables eunuques, généralement d'origine nubienne...
Topkapı abritait en temps normal près de 4000 personnes, un chiffre qui pouvait doubler à l'occasion des grandes manifestations et fêtes données au Palais. Tout ce beau monde vivait selon une étiquette plutôt très rigide et se partagait (chacun donc selon son rang) cet immense espace relié par des galeries et des passages secrets, ponctué de cours, de jardins, de terrasses, de bassins, de fontaines et autres kiosques ravissants.
Classé "patrimoine mondial de l'Unesco", le palais abrite à présent, outre le "trèsor" (ici depuis des siècles), des salles consacrées aux reliques de Mahomet, aux armes et armures, aux carosses royaux, aux costumes, à la caligraphie, à la vaisselle impériale et à l'argenterie, aux miniatures, à la porcelaine chinoise, etc...
Le "trèsor" permet de découvrir (malheureusement sans pouvoir les photographier), des trônes d'or et de pierres précieuses, des armes "bijoux" et bien autres pièces exceptionnelles de joaillerie ou de décoration...
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13/08/2010
La Mosquée Bleue
Cinquante ans après Soliman le Magnifique, c'est au tour de son quatrième successeur, le Sultan Ahmet Ier, de prétendre laisser à la postérité "sa" mosquée ; elle sera construite entre 1609 et 1617...
Mais contrairement à son illustre devancier qui fait ériger la "Süleymaniye" avec le butin de ses victoires, Ahmet Ier lui, en peine de succés, puise largement dans le Trésor pour construire la sienne : Il espère de cette façon "apaiser" Dieu, et peut-être ainsi redonner un second souffle à sa "carrière" ; il mourra en 1917, l'année de l'innauguration de la mosquée.
Le sultan décide de faire construire l'édifice à quelques dizaines mètres de la Sainte-Sophie, sur la place qui porte aujourd'hui son nom (Sultanahmet) et au prix de quelques destructions d'anciens palais centenaires...
Pour l'execution de cette oeuvre majeure, l'architecte va s'inspirer (sur ordre de son commanditaire) de la mythique basilique chrétienne voisine (car Ahmet Ier rêve en fait de surpassée la magnificence byzantine !), mais aussi bien sûr des précédentes réalisations de son illustre maître Sinan, telle la mosquée de Soliman.
La mosquée Bleue va vite devenir célèbre grâce, en plus de son indéniable élégance, aux tuiles en céramique d'Iznik qui tapissent ses murs (plus de 20 0000 !).
Même si le camaïeu de bleu domine, le rouge, l'orange et le vert sont eux aussi largement présent, dans une véritable explosion de tulipes, de roses, d'oeillets et de lys...
08:13 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à istanbul
11/08/2010
Soliman aux abonnés absents !
J'ai commencé, dans les premiers post sur Istanbul (et ceci dans un souci de lisibilité chronologique), par vous décrire les vestiges grecs, romains ou byzantin de la ville...
Mais dans les faits, pour le touriste qui la découvre pour la première fois, c'est définitivement la "Constantinople ottomane" qui capte en premier lieu son attention : Partout des mosquées, des souks, des madrasas, des mausolées, des fontaines ... sans oublier ces dizaines d'élégants minarets qui pointent vers le ciel.
De toutes les mosquées, deux sont particulièrement fameuses : Celle de Soliman le Magnifique, qui nous interesse aujourd'hui, et celle d'Ahmet 1er (la célèbre mosquée Bleue).
La mosquée Süleymaniye (de Soliman), en plus d'être aussi "magnifique" que son commanditaire, est merveilleusement située sur une des collines de la ville et semble ainsi la dominer !
Malheureusement en pleine réfection (et ce, semble t'il, pour encore de longs mois), elle n'est pour le moment pas ouverte au public. Seuls sont accessibles au visiteur, au fond du jardin, les mausolées (türbe) de Soliman et de son épouse Roxelane, ainsi que celui de Sinan, le génie de ces lieux et de loin le plus grand des architectes ottomans.
Depuis la chute de la ville en 1453, les turcs s'étaient contentés de convertir les églises chrétiennes au culte musulman. Puis, petit à petit, de nouvelles mosquées virent le jour...
En 1550, Soliman charge Sinan de lui construire un lieu de culte digne de l'éclat de son règne. L'ouvrage, indéniablement inspiré de la Sainte-Sophie (qui a alors déjà mille ans !), sera terminée sept années plus tard !
Süleymaniye est en fait bien plus qu'une simple (et magnifique) mosquée : C'est un véritable complexe "urbain" qui comprend des écoles coraniques et de médecine, des collèges de théologie, un hôpital et un hospice, un bain public, des soupes poulaires, des magasins, etc...
Cet ensemble harmonieux constitue un exemple significatif de la conception urbanistique des turcs qui atribuent une nature "sociale" à toutes leurs constructions religieuses...
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07/08/2010
Vestiges de Byzance
Nous avons découvert dans les posts précédents les quelques ornements qui subsistent encore de l'ancien hippodrome, ainsi que la Citerne-basilique et la merveilleuse Sainte-Sophie.
On trouve ici et là, au gré des promenades dans la ville, d'autres vestiges de la Constantinople des premiers siècles (entre le 4ème et le 6ème) : Certains sont encore en très bon état, comme l'Aqueduc de Valens, d'autres, comme les imposants tronçons de la Muraille de Théodose laissent imaginer la grandeur de la cité.
Les colonnes de Constantin et de Marcien sont, quant à elles, les dernières traces des forums qui structuraient la ville...
L'Aqueduc de Valens (ici en 3D), du nom de l'empereur qui régnait à la fin de sa construction, date de 368 : C'est de fait le seul et le plus ancien ouvrage monumental du 4ème siècle encore debout dans la capitale. Il mesure quelques 1000 mètres de long pour une hauteur d'environ 20 mètres...
Les ottomans ont donné le nom de Cemberlitas (la colonne cerclée) à l'unique monument subsistant du Forum de Contantin (ici en 3D). La colonne, composée de huit tambours en porphyre rouge et surmontée d'une statue de l'Empereur en Apollon fût érigé vers 326. Avec la statue, sa taille avoisinait les 37 mètres de haut. Ayant beaucoup souffert au cours des siècles (la statue mise à bas par un gros coup de vent fût remplacée un temps par une croix) on maçonna la colonne autour des tambours et on la cercla d'anneaux de fer peu esthétiques....
La Colonne de Marcien (ici en 3D et photo de gauche) date, elle, de 455.
Pour finir avec ces vestiges magnifique, voici enfin la Muraille de Théodose (en 3D ICI et LA), qui date du 5ème siècle. Elle à très vite succédé au mur de Constantin qui ne suffisait plus à contenir la ville. La muraille, dotée de nombreuses portes (dont la fameuse "Porte d'Or") s'étendait sur plus de 5 km. Avec l'ensemble des autres fortifications côté mer, la cité était ainsi totalement protégée.
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01/08/2010
La Basilique Sainte-Sophie, joyau de l'art byzantin
Sainte-Sophie est l'un des plus incroyables monuments qu'il m'ait été donné de visiter.
Si l'on considère à la fois son ancienneté (près de quinze siècles), sa taille impressionnante (sa nef mesure 70 mètres sur 80 et sa coupole, de 32 mètres de diamètre, semble flotter 56 mètres au dessus du sol !) et enfin tout simplement le fait qu'elle soit encore debout aujourd'hui, seul le Panthéon de Rome (construit près de quatre siècles auparavant) peut raisonnablement lui être comparé...
La Basilique, dont Justinien souhaitait qu'elle surpassa par la splendeur le Temple de Salomon, restera pendant presque mille ans le plus grand sanctuaire du monde chrétien...
Tout s'embrouille un peu pourtant pour le profane : Avec ses quatre minarets, Sainte-Sophie ressemble au premier abord à une mosquée, et pour cause : Mehmet II, à la prise de Constantinople en 1453, la convertie immédiatement au culte musulman (les minarets seront eux ajoutés par ses successeurs).
Etonnement, c'est cette basilique chrétienne du VIème siècle qui va alors devenir le modèle de toutes les grandes mosquées de Constantinople, ...et au delà des frontières, de toutes celles du vaste empire ottoman...
La basilique devenue mosquée sera transformée en musée en 1934, à l'instigation d'Attatürk
L'histoire, si longue, de la basilique est bien évidemment mouvementée !
Constantin (encore lui !) commanda en 325 une première basilique consacrée à la "Sagesse Divine" ("Haghia Sophia", d'où son nom actuel). L'édifice, agrandi par son fils Constance brûle en 404. Reconstuit en 415 par Théodose, il brûle de nouveau pendant la sédition de Nika (en 532) dont je vous ai parlé dans le post précédent.
C'est de cette époque que date la "troisième version" de la basilique, celle que nous admirons encore aujourd'hui. Justinien et sa femme Théodora souhaite alors un monument magistral, qui n'aura rien à voir avec les précédents. L'empereur va à cette occasion casser sa tirelire (ainsi que celle de ses sujets, il va sans dire !).
Rien en effet n'est assez beau pour mener à bien son pharaonique projet : Le marbre sera prélevé aux quatre coins de l'Empire, et moult temples fameux fourniront les dizaines de colonnes nécessaires : Athène, Ephèse, Delphes, Delos et jusqu'au temple d'Osiris en Egypte, aucun site ne sera épargné !
L'innauguration de la basilique a lieu en 537.
Les architectes Anthémios de Tralles et Isodore de Millet avaient peut-être vu un peu grand : La coupole, déjà fragilisée par des seismes en 553 et 557, s'effondre totalement en 558 ! C'est Isidore le Jeune (fils du premier) qui s'attelle à sa reconstruction, et qui pour l'occasion fera venir de Rhodes des briques encore plus légères...
La basilique subira encore de nombreux incendies et seismes : En 989, la coupole s'écroule de nouveau, ...et est de nouveau relevée.
Si l'architecture intérieur de la basilique n'a pas vraiment changé depuis le VIème siècle (seule la coupole a un peu "rétréci" au fil des effondrements !) il n'en est pas de même vu de l'extérieur : On peinerait même à retrouver le plan primitif de l'édifice tant les contreforts massifs et les arcs-boutants, ajoutés contre les murs à la suite des nombreux tremblements de terre successifs, en ont passablement alourdi la physionomie.
Déja impressionné par l'immense narthex, je ne suis pourtant pas au bout de mes surprises ! Cherchant à rejoindre les touristes que j'apperçois aux balcons, j'emprunte à mon tour la longue rampe (probablement préfèrée aux marches pour faciliter l'accès des cheveaux) qui débouche sur la galerie supérieure, large et lumineuse.
Cet incroyable espace en forme de U, tout en colonnes de marbre et mosaïques, court tout autour du narthex (sauf au niveau de l'abside). De là, on a un très joli point de vue sur l'immense nef, mais également vers l'extérieur, sur la ville et la mer de Marmara...
Qui dit monument byzantin dit aussi mosaïques ! Et celles de Sainte-Sophie sont parmi les plus réputées...
Je ne m'aventurerais pourtant pas ici à en donner le détail, tant leur histoire est variée ...et un brin compliquée !
D'abord parce que ces mosaïques, réalisées au fur et à mesure des règnes successifs sont, selon leur époque, de facture abstraite ou figurative. Ensuite parce que durant la période iconoclaste , des empereurs (chrétiens donc) ont choisi de détruire, ou pour le moins, de cacher nombre d'entre elles. Enfin parce qu'à l'époque ottomane, certains sultans n'ont eu de cesse d'éliminer ces représentations impies tandis que d'autres, à l'opposé, tentaient de discrètement préserver un témoignagne si hautement artistique !
Entre ces divers "recouvrements" de peinture ou de stuc, ces destructions volontaires (chrétiennes ou musulmanes) ou non (incendie, infiltration d'eau,..) ces mosaïques ont bien souffert et seul un spécialiste peut vraiment s'y retrouver !
Pour faire simple, disons que celles qui ont réussi à traverser toutes ces vicissitudes et que nous avons le loisir d'admirer aujourd'hui datent d'entre le 6ème et le 13ème siècle...
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