10/08/2011
La Mosquée Bibi Khanum à Samarcande
La Mosquée telle qu'on la découvre depuis la Rue Tachkent, en venant du Régistan. Le dôme sud est actuellement en restauration...
Le portail d'entrée, haut de 35 mètres
(Samarcande, Ouzbékistan, juin 2011)
Le portail de la mosquée principale
Tamerlan rentrait d’une campagne en Inde (il venait accessoirement de raser New Delhi !), quand il s’attela de la réalisation d’une mosquée dont la splendeur surpasserait tout ce qui existait alors ! De son voyage il avait rapporté de nouvelles idées, comme l’usage de la pierre en appoint aux briques cuites ou crues traditionnellement utilisées en Asie centrale.
Les travaux de la Mosquée Bibi Khanum (du nom d’une épouse de Tamerlan) ou "Mosquée du Vendredi" démarrèrent en 1399.
Les architectes et les artisans venus des quatre coins de l’empire furent secondés par des dizaines d’éléphants chargés de mouvoir les énormes blocs de pierre.
Achevé vers 1404, le complexe comptait deux portails de 40 mètres de haut flanqués de quatre minarets encore plus élevés, deux mosquées latérales en plus de la principale et quatre galeries pavées de marbre. Ces dernières étaient protégées par 400 coupoles, elles-mêmes soutenues par 400 colonnes ! Aux angles de l’immense cour intérieure (plus de 100m de côté) s’élevaient quatre autres minarets…
Le centre de la cour est toujours occupé par le lutrin monumental (en marbre, évidemment !) qui soutenait pendant les offices le Coran d'Othman.
Ce coran « géant » (plus de 1000 pages et 80kg) est considéré comme la plus ancienne copie manuscrite du Livre sacré et se trouve aujourd’hui à Tachkent…
Le monument s’est dégradé rapidement… dés la fin de sa construction, probablement trop hâtive ! Les architectes ne possédaient sans doute pas non plus les techniques nécessaires pour répondre aux souhaits mégalos de l’empereur.
La restauration a rendu à l’ensemble, vu de l’extérieur, un semblant de majesté, dont on profite nonchalamment à l’ombre des muriers blancs. Les parties intérieures sont-elles, par contre, encore largement en ruine…
Les entrées de la grande mosquée sont latérales alors qu'un immense moucharabieh occulte la principale. De nombreuses années seront nécessaires à une éventuelle restauration...
(Samarcande, Ouzbékistan, juin 2011)
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07/08/2011
La Place du Régistan de Samarcande
Avec le recul, je me souviens avoir été plutôt déçu par ma visite au Régistan.
Il y eu d'abord la découverte de ces gradins verts, installés là pour le spectacle "son et lumière", qui cassaient grave la magie du lieu. Peut-être faisait-il trop chaud, peut-être aussi que le guide, rongé par des soucis personnels, était-il moins disponible.
Je n'ai pas non plus apprécié la guichetière acariâtre, ni le flic ripou qui cherchait des pigeons pour monter au sommet des minarets. Je n'ai pas aimé tout ces vendeurs qui envahissaient les anciennes cellules.
Une lumière trop forte à décourager le gentil photographe et une visite sur les chapeaux de roue ont fait le reste...
Avec le recul, je me dis que j'aurais mieux fait de prendre un peu sur moi et mieux profiter de cet ensemble exceptionnel.
Le Régistan est "La place" d'Ouzbékistan. Au 13éme siècle, Gengis Khan ayant rasé Afrasyab sur la colline voisine, les habitants concentrèrent alors leurs activités autour de cette place. Tamerlan en fera le centre de sa capitale. Elle est alors principalement un lieu de commerce, mais aussi d'exécutions (ces derniéres nécessitant pas mal de sable pour éponger le sang des suppliciés : Régistan signifie sable !)
Une fois de plus c'est Oulough Begh, le petit fils de Tamerlan, qui va profondément modifier la place et (presque) lui donner son aspect comtemporain. Il décide de construire (vers 1417) une madrasa, une khanaka, un caravansérail et une mosquée. Cet ensemble va devenir la plus grande université de toute l'Asie centrale, où plus d'une centaine d'élèves viendront étudier, outre le Coran, les mathématiques, l'astrologie, la philosophie et la littérature, ...voire la poésie.
Cette ouverture, un brin excessive au regard des tenants de l'orthodoxie musulmane, lui coûtera (par la main de son propre fils) la mort !
Samarcande s'assoupit à nouveau et le pouvoir repassa à sa rivale Boukhara.
Au 17ème siècle (soit deux siècles plus tard) un nouveau gouverneur décide alors d'entreprendre de grands travaux. Entre 1619 et 1635 il va raser la Khanaka d'Oulough Begh et la remplacer par une nouvelle madrasa : Chir Dor. L'ancien caravensérail disparaît lui aussi à son tour, pour laisser place à la magnifique mosquée Tilla Kari.
Il y 60 ans, la place du Régistan était encore le coeur grouillant de la ville. Aujourd'hui, les vastes jardins qui l'entourent, la réduise à son rôle, somme toute éminent, de magnifique vestige historique...
La madrasa d'Oulough Begh est le monument le plus ancien de la place. Erigée entre 1417 et 1420, elle est réputée pour son portail orné de majoliques qui rappellent les étoiles et la voûte céleste : Oulourgh Begh était aussi un très grand astronome !
On reconnaît la mosquée Tilla Kari (1646-1649) à sa spendide coupole et à ses nombreuses cellules donnant vers l'extérieur. Elle n'a pas de grands minarets comme ses voisines...
Le dôme de la mosquée Tilla Kari
L'intérieur du Dôme
(Régistan, Samarcande, juin 2011)
La madrasa Chir Dor (1619-1635) est surtout fameuse pour son portail orné de tigres-lions couleur de feu et portant le soleil ! Bien que les pouvoirs succéssifs aient toujours su mêler harmonieusement les différentes influences religieuses et composer avec les règles islamiques de non-représentation, la légende raconte que ce (trop) grand écart fut toutefois fatal à l'architecte !
La madrasa Chir Dor (qui signifie : qui porte le lion) est également dotée de deux ravissantes petites coupoles cannelées...
Les trois monuments souffrent de remontées salines de la nappe phréatique, de régulières secousses telluriques et de décollement des décorations. La restauration y est donc permanente.
(Régistan, Samarcande, juin 2011)
14:34 Publié dans ouzbékistan, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : balade ouzbéke
05/08/2011
Samarcande la mythique (présentation)
Amoureux devant Shah-I-Zinda
(Samarcande, Ouzbékistan, juin 2011)
Aménagements de l'ère soviétique
La toute neuve Rue Taschkent, piétonne (dotée de mini-bus électriques) et un peu froide, mène du Régistan à la mosquée Bibi Khanum.
Samarcande, symbole de la magie et du rayonnement de l'Orient, dont le nom évocateur a inspiré des générations de voyageurs et d'écrivains (dont bien sûr Amin Maalouf en 1989), est à la fois l’incarnation de la puissance et du faste timouride (cf : de Tamerlan), et l’une des plus fameuse cité au cœur de l’antique Route de la soie...
Si son histoire « connue » remonte au 7ème siècle av JC (, ce qui en fait l'une des plus ancienne cité au monde), l’homme s’est installé là depuis bien plus longtemps. On a en effet retrouvé sur la colline d’Afrasyab (l’antique « berceau » de Samarcande ) des silex du paléolithique).
Durant des siècles, comme dans le reste de l’Ouzbékistan, la ville a été tour à tour conquise par les macédoniens d’Alexandre, par les arabes, les perses, les moghols, etc ...
Samarcande brilla une première fois du 8 au 11ème siècle, sous l’impulsion de la conquête arabe puis de la domination des perses Samanides.
En 1220, la cité est rasée (comme d’habitude !) par Gengis Khan.
En1369, elle devient la capitale de l’empire timouride. Tamerlan le guerrier conquérant et ses successeurs n’auront de cesse alors de la parer de monuments plus majestueux les uns que les autres. C’est au 14 et 15ème siècle qu’elle connaîtra son second âge d’or.
Aujourd'hui, les grandes artères construites par les soviétiques, ainsi que les dégagements d’espaces autour des monuments (gagnés au prix de quartiers sauvagement rasés ou tout simplement cachés derrière de hauts murs) ôtent beaucoup de vie, de charme et donc d’authenticité à la cité.
Malgré tout, les chefs d’œuvres de l’époque timouride, largement restaurés, nous permettent de rêver encore, à l’ombre des coupoles bleues ou la fraîcheur des mausolées, à la splendeur passée de Samarcande.
Des 300 monuments anciens que compte la ville (qui est bien entendu inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001) quatre ensembles majeurs se distinguent :
- la merveilleuse Place du Régistan
- l'imposante Mosquée Bibi Khanum
- et l’étonnante nécropole Shah-i-Zinda.
Vous les découvrirez dans les prochains posts…
Les minarets du Régistan sont tous un peu bancals !
Un rafraîchissement bon marché : de la glace râpée et aromatisée avec un peu de sirop... ...touriste s'abstenir :)
De nombreuses maisons à travers la ville sont réhabilitées avec soins.
Comme la plupart des maisons de Samarcande, notre hôtel se cache derrière de hauts murs. Une fois à l'intérieur, on découvre un vaste espace, souvent planté d'arbre, et différents escaliers et balcons qui mènent aux pièces de repos.
Si la cour de notre hôtel est particuliérement décorée d'antiquités (une lubie du patron!), on y retrouve comme partout ces fameux meubles qui servent à la fois, suivant l'heure, à manger, se reposer, ou dormir durant les fortes chaleurs.
(Samarcande, Ouzbékistan, juin 2011)
18:27 Publié dans ouzbékistan, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke
03/08/2011
Balade autour d'Ayakchi
Les journées se passant sous un écrasant soleil, c'est au bord du torrent que je cherche un petit peu de fraîcheur.
Sortant de nulle part, un jeune garçon accourt avec un petit poisson qu'il vient d'attraper à la main. Malgré que nous puissions communiquer, il n'aura de cesse de me montrer sa technique...
Hors les paturages, on trouve aussi autour autour du village quelques champs irrigués.
(Ouzbékistan, juin 2011)
Deux jeunes garçons partent retrouver et ramener leurs vaches...
... alors qu'une autre rentre toute seule à l'étable !
Les bêtes paissent ici et là, en toute liberté : aucune barrière pour les retenir.
(Ouzbékistan, juin 2011)
Ruches en pleine agitation...
Un matin, nous partirons nous promener à quelques kilomètres du village, en remontant le cours d'eau et la vallée.
Quand nous arriverons jusqu'aux bassins d'eau bien fraîche, seul le fils de famille, le petit Timur, aura l'intrépidité d'y aller...
A venir, et pour finir le voyage : Samarcande...
21:26 Publié dans ouzbékistan, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balade ouzbéke