19/02/2011
Cig'Art
(Cuba, décembre 2010)
Comme les grands crus de vin, le tabac a aussi ses terroirs. Les plus renommés se trouvent dans l'ouest de l'île, autour de Pinar del Rio.
Toutes les phases de la culture du tabac sont 100% manuelles
Les plants les plus chouchoutées (protégés par des filets qui limitent également les agressions du soleil), sont destinés à fournir les feuilles de "cape", celles qui parferont les meilleurs cigares...
Nous l'avons francisé en "havane"....
Là-bas, à Cuba, on parle d'"habano" ou de "puro".
Quoique l'on puisse penser du tabac, Cuba lui a définitivement donné ses lettres de noblesse.
Si la Répuplique Dominicaine voisine est maintenant leader du secteur en unités produites et que d'autres pays de la zone sont également producteurs (Mexique, Honduras, etc...) c'est Cuba qui détient toujours la première place en terme de qualité... Cela est dû à son savoir-faire deux fois centenaire mais surtout à une parfaite alchimie entre des sols exceptionnels et un climat idéal.
Quand Christophe Colomb débarque à Cuba, lors de son premier voyage de 1492, il remarque que les indigènes inspirent la fumée émanant de la combustion d'une plante encore inconnue en Europe, le tabac ! Certe la pipe existe déjà, mais on la bourre alors de toute sortes de feuilles comme par exemple celles du poirier !
Colomb rapporte donc des plants en espagne et c'est à Séville que naitra le cigare en 1676.
La première manufacture de cigares du continent américain sera crée en 1762 aux Etats-Unis, et il faudra attendre 1799 pour que ce soit au tour de Cuba !
L'embargo américain sur Cuba (dès 1961) entraînera de facto la création de nouveaux terroirs en Jamaïque, au Mexique, en Floride et bien sûr à Saint-Domingue.
Je vais tenter de vous expliquer à présent , le plus brièvement possible malgré une complexité digne de l'élaboration des plus grands vins, les différents stades de fabrication du cigare cubain...
Tout commence par un semis des graines sous abri, ces dernières étant bien trop minuscules (on en compte plus de 10000 dans 1 seul gramme) pour être dispersées au hasard des vents !
Les plants sont alors repiqués d'octobre à janvier, suivant les terroirs. Il faudra environ 45 jours pour que la plante achève sa croissance. (Je passe bien entendu sur tout les soins apportés au tabac au cours de cette période, qui, comme toutes les autres qui suivront, sont spécifiquement adaptées à l'usage final qui sera fait des feuilles : Tripe, sous-cape ou cape, cette dernière étant l'objet des soins les plus attentifs !)
La récolte des feuilles se fait à la main et se déroule pendant plusieurs semaines (6 à 10), en fonction de leur maturité et, là encore, de leur usage final.
On commence par le bas de la plante, a raison d'une paire de feuilles par passage...
Les feuilles sont alors transpercées d'un fil et suspendues sur les barres de séchage des "casas de tabaco", ces granges en bois orientées est-ouest, où sont constamment contrôlés la chaleur et l'humidité... en ouvrant ou non les portes et les fenêtres !
Durant 40 à 60 jours, les feuilles, qui sont plusieurs fois déplacées du haut en bas de la casa, subissent naturellement une première fermentation et passent du vert au brun.
Elles sont ensuite entassées, ré-humidifiées puis couvertes d'une toile avant de subir une nouvelle fermentation qui va durer de 30 à 90 jours.
A l'issue de cette fermentation, les feuilles sont alors écotées (on enlève la grande nervure centrale), sauf celles destinées à devenir des capes, puis conditionnées dans de gros ballots en écorce de palmier.
Il va sans dire que durant toute cette période, les feuilles sont de très nombreuses fois triées et rassemblées en fonction de leur taille, leur aspect, leur qualité organoleptique ou de combustion, et bien entendu leur couleur.
Vient alors la période de maturation, qui peut durer jusqu'à deux ans...
Nous sommes en décembre : La culture du tabac commence à peine et les séchoirs (casas de tabaco) sont bien vides !
(C'est juste pour vous montrer ce que j'ai manqué et que l'on découvre plutôt vers les mois de février-mars)
Comme on le voit sur ces photos, plusieurs feuilles différentes sont nécessaires à la fabrication d'un cigare. Chacune va apporter à la tripe (le coeur du cigare) ses propriétés de goût, de force et de combustion. La tripe est ensuite enroulée dans la sous-cape et placée dans un moule pendant environ trente minute (le paysan se contente, lui, d'un simple bout de journal !).
La dernière étape consiste a rouler le cigare dans une feuille choisie pour sa perfection et sa couleur, la cape, feuille qui sera maintenue à l'aide d'une colle végétale...
Voici de nouveau quelques images du Net, vu qu'il est interdit de photographier dans les manufactures de cigares. On peut néanmoins les visiter et c'est déjà pas si mal !
La dextérité des "torcedores" n'a bien-sûr rien à voir avec celle du paysan qui nous a gentiment accueilli. C'est un véritable enchantement que de découvrir la précision du travail de ses ouvriers qui ont acquis ce savoir-faire après de longues années de pratique. Les plus doués d'entre eux peuvent fabriquer plus de cent habanos "hecho totalmente a mano" (fait entièrement à la main) par jour !
Toutes les marques (Cohiba, Partagas, Roméo et Juliette, etc...) sont par contre fabriquées, ce qui peut surprendre, dans une même manufacture : La spécificité de chacune de ces marques sera alors déterminée par des feuilles de différentes origines et de savants mélanges, mais aussi par un façonnage et un calibrage qui leur est propre.
Pour finir, les cigares vont subir toute une batterie de contrôles tatillons et être mis au repos pendant au moins quatres semaines avant d'atterrir devant le préposé qui les triera par nuance (il y en a plus de 90 officielles !).
Il n'y a alors plus qu'à les baguer et les ranger par 25 dans de jolies boîtes en cèdre.
Ouf !
(Petit film trouvé sur le Net et tourné dans la manufacture Partagas, crée en 1845 à La Havane)
Malgré l'enthousiasme que j'ai eu à écrire ce post et le profond respect que j'ai pour tous ces travailleurs qui atteignent là une forme de perfection, je ne suis toujours pas un adepte du cigare. J'ai néanmoins bien volontier accepté d'en fumer un seul et unique : celui confectionné par le sympatique paysan de Vinales !
J'ajouterais pour finir que toute la filière de la culture du tabac et de la fabrication des cigares est contrôlée à 150% par l'état ! Néanmoins, on accorde aux paysans et aux ouvriers des manufactures un quota pour leur consommation personnelles...
PS 1 : Ce post à été réalisé avec l'aide de Christian Blanc
PS 2 : "FUMER NUIT GRAVEMENT A LA SANTE"
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17/02/2011
Viñales village...
(Cuba, décembre 2010)
22:13 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage à cuba
15/02/2011
Les mogotes de la Vallée de Viñales
Les mogotes, ces buttes aux formes étranges, sont le fruit d'une lente érosion. Elle forment assurément le paysage le plus "original" de Cuba et ont en partie fait la réputation de la Vallée de Viñales.
Les avis quant à leur formation divergent : Il y a ceux qui pensent qu'elles sont les reliques de parois d''immenses grottes qui se seraient écroulées ; d'autre avancent l'hypotèse que cette érosion daterait du temps ou elle avaient les pieds dans l'eau et qu'elle aurait ensuite été "soulevées" par des phénomènes sismiques...
La seule certitude dans les deux cas, c'est que leur composition, bien que calcaire, est plus solide que ce qui les entouraient à l'origine !
De telles curiosités géologiques se retrouvent également en Asie, comme ici en chine sur les bord de la rivière Li, ou bien encore dans la fameuse baie d'Ha Long au Vietnam.
(Cuba, Vallée de Viñales , décembre 2010)
La plupart de ces mogotes abritent des grottes qui sont ouvertes au public mais dont la visite présentent un intérêt limité (à l'instar de la petite que nous avons traversé !), sauf peut celle de Santo Tomás dont le réseau de galeries dépasse les 40 kilomètres...
19:56 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage à cuba
13/02/2011
Le Mur de la préhistoire
Que n'ai-je lu sur le Net à propos de cette fresque !
A croire que tout le monde se contente de répèter les mêmes avis (ignoble, nul, bof, etc...) et les mêmes âneries, à commencer par sa taille : On la retrouve très souvent mesurant 120 m de haut sur 180 de long (j'ai même trouvé un "180 mètre de long sur 120 de large"!), alors qu'elle mesure en réalité 120 mètres de long sur 80 mètres de haut (environ)...
D'ailleurs, à part sa taille, on ne sait pas grand chose, si ce n'est que ce serait Castro qui en aurait souhaité ,en 1961, la réalisation. Pourquoi et pourquoi ici ?, mystère ! On peut imaginer que c'était là un bon moyen de mieux faire connaître la région et ainsi la désenclaver, mais je reste sceptique, le tourisme n'étant pas vraiment la priorité du Leader Maximo en ce début des années soixante.
De toute façon, ce ne sont pas les guides locaux qui nous renseigneront. Pris entre l'obligation d'y passer (le "mur" est de tout les "tours") et leur dédain affiché, la visite ne peut être que brève et les commentaires à charge !
J'ai quant à moi un minimum de respect dû au concepteur Leovigildo Gonzalez, élève de l'artiste Mexicain Diego Rivera, et une naturelle affection pour le Land Art (j'admire par exemple le travail de Jean Verame dans les déserts du Tibesti ou du Sinaï -ICI-).
Il faut bien sûr également replacer l'oeuvre dans son époque (elle a pile-poil 50 ans) et sur son continent.
J'ajouterai enfin que cette naïve allégorie de l'évolution placée à l'endroit même ou l'on a retrouvé de nombreux fossiles du Jurassique ravi le darwiniste vigilant que je suis (n'oublions pas qu'à seulement quelques centaines de kilomètres de là, aux USA, le créationnisme le plus rétrograde fait maintenant florès).
(Vallée de Viñales, Cuba, décembre 2010)
Bien cachée dans son écrin naturel, la fresque, que l'on découvre au bout d'une route ou au détour d'un sentier, ne défigure en rien la Vallée de Vinales que l'Unesco a d'ailleurs inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial en 1999...
De gauche à droite : Ammonites (mollusques céphalopodes), plésiosaures (grands reptiles marins), mégalocnus rodens (mammifères de l’Ère glaciaire) et enfin Homos sapiens...
(clicquez sur l'image pour l'agrandir)
10:20 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à cuba
11/02/2011
La Vallée de Viñales
(Un "mogote" dans la Vallée de Viñales ; Cuba, décembre 2010)
Continuant notre voyage, nous laissons de côté La Havane (où nous reviendrons passer les derniers jours), pour découvrir l'extrème ouest de l'île.
C'est autour de la sierra de Los Organos que se trouvent les vallées les plus fameuses de Cuba, comme celle de Viñales et ces célèbres "mogotes" dont je parlerai dans un prochain post.
Cette région, qui produit l'un des tabacs les plus recherchés, est presque excusivement agricole. C'est avec plaisir que nous passerons là quelques jours, faisant plusieurs ballade sous un ciel exceptionnellement bas !
Séchoir à tabac
Nous ne croiserons que rarement des tracteurs dans ces vallées. Tout le travail des champs est effectué avec des paires de boeufs tirant d'archaïques charrues ou traîneaux de bois.
(Vallée de Viñales, Cuba, décembre 2010)
Le yuca (c'est le nom que l'on donne ici au manioc) est l'une des racines les plus consommées à Cuba
Canne à sucre
Joug de corne
Sur les terrains très boueux de la saison des pluies, le traîneau est préférable au charriot à roues
Fabrication de charbon de bois
... et pour finir, la preuve que l'on trouve des belles américaines dans les endroits les plus improbables !
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09/02/2011
Cienfuegos, la "perle du sud"
(Cienfuegos, Cuba, décembre 2010)
C'est entre 1913 et 1917 qu'Acisclo Valle fait construire ce "palais" qui emprunte largement au style mauresque...
Le Paseo del Prado s'étire sur quatre kilomètres. Il relie le quartier Punta Gorda au centre-ville.
Villas typiques des années 50, ... mais toujours avec les deux rocking-chair sous la véranda !
L'hôtel "Palacio Azul"
Le magnifique Club nautique est définitivement plus "club" que "nautique", vu le ridicule nombre de bateaux aperçu dans cette baie grande comme Paris !
Il est clair que les moyens qui permettraient de s'échapper de l'île sont contrôlés de très près par le régime de Castro : On est tellement bien à Cuba qu'on oblige les gens à y rester !
La classique et néanmoins très jolie Place José Martí
Le Palais du "Gouvernement", maintenant Hôtel de ville
La ville de Cienfuegos (du nom d'un gouverneur de l'époque), fondée en 1819, fut à son origine colonisée principalement par des immigrés d’origine française. Elle devint rapidement un important centre de négoce de la canne à sucre, du tabac et du café, eclipsant pendant longtemps sa voisine Trinidad.
On y ressent aisément cette prospérité pas si lointaine...
L’architecture de la ville fut d’abord de style néoclassique avant de devenir plus éclectique. Elle conserve encore aujourd'hui une très belle harmonie d’ensemble.
C'est ce "paysage urbain" unique, traduisant à la fois les nouvelles notions de modernité, d’hygiène et d'industrialisation telles qu’elles se sont développées en Amérique Latine à partir du 19ème siècle, qui valent à Cienfuegos d'être inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 2005.
"Ton exemple reste vivant, tes idées perdurent"
La "Catedral de la Purisima Concepcion", sur la Place José Martí
(Cienfuegos, Cuba, décembre 2010)
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06/02/2011
Ballade dans l'Escambray
(Massif de l'Escambray, Cuba, décembre 2010)
Le massif de l'Escambray se trouve juste à quelques kilomètres au Nord de Trinidad. Il offre certainement de sublimes ballades au milieu d'une végétation généreuse...
Seulement la magie n'était pas, cette fois, au rendez-vous : Le parcours (limite "flêché") était décevant et bien trop court. Le guide nous montrait des bananiers et des palmiers comme il l'aurait fait avec une classe de 6ème : Il semblait être habitué aux groupes qui débarquent des plages de Varadero pour une découverte 'express" de Cuba !
La mini-mini ballade se passa en outre coincée entre deux groupes (embouteillage sur le sentier garanti !), ...et le restaurant à l'arrivée de "l'excursion" n'était qu'une modeste "cantine" à touriste !
Quant au pataugeage dans la petite bleue, ce fut raté : L'eau était définitivement trop fraîche en ce mois de décembre...
Nous venions juste de faire là une assez minable excursion de pigeons moyens, celle que malheureusement presque tout le monde fait au départ de Trinidad...
On ne gagne pas à tout les coups et c'est fort dommage car le site, immense, nous a semblé magnifique...
Cette forêt, moins humide que celle de la Sierra Maestra, est un paradis pour les épiphytes, ces plantes qui vivent "sur" d'autres sans pour autant en être des parasites !
Des bambous majestueux...
(Massif de l'Escambray, Cuba, décembre 2010)
...et encore des bambous !
Au loin, la mer des Caraïbes
Une fleur de cactus...
...et un bon jus frais de canne à sucre dès notre retour à Trinidad, pour nous faire passer la pillule après cette excursion manquée...
06:05 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à cuba
04/02/2011
La Santéria, ou le Vaudou mode cubaine !
Sur ce coup là je n'ai aucune envie de jouer les savants. D'une part à cause de mon agnosticisme assez marqué, et d'autre part devant la complexité du sujet !
En me promenant dans les rues de Trinidad, j'avais bien remarqué cet autel dressé dans la cour d'un particulier, puis quelques heures plus tard cette minuscule et étrange poupée noire assise au milieu d'une immense piéce vide ! (il s'est avéré que c'était là le "temple de la Santeria" de Trinidad!)
Soit !
Plus tard dans l'après midi, attiré par les bruits sourds et réguliers d'un jembe, je m'approchais d'une simple maison de quartier.
Tout ses occupants étaient vêtus de blanc et dansaient tous en rond quelque chose qui ressemblait (pardonnez-moi l'expression) à la danse des canards !
M'approchant plus avant, je ne pouvais alors manquer la colombe blanche qui, bien que vivante, mais liée par les deux pattes au chambranle de la porte d'entrée, se débattait furieusement !
Je remarquais aussi au sol une chaîne symbolique, qui signifiait sûrement que les trublions de mon espèce ne seraient pas admis plus avant.
C'est d'ailleurs ce que me fit vite comprendre le cerbère qui gardait le dit chambranle...
Je quittais les lieux, et ne sais toujours point de ce qu'il advint de la jolie colombe...
A tous les curieux, voici un lien : La Santeria , et que tous les autres dorment tranquilles....
07:14 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à cuba
02/02/2011
Romantisme à la cubaine...
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Comme dans les maisons plus modestes, les fenêtres n'ont pas de vitres mais seulement des volets ou des jalousies qui permettent de conserver un maximum de fraîcheur...
A Trinidad, les fenêtres du musée du "Romantisme" donnent sur la paisible Plaza Mayor.
Le musée doit son nom à cette periode "artistique" qui courut, en Europe occidentale, de la fin du 18ème siècle au milieu du 19ème.
La vénérable maison du Comte espagnol Nicolas de la Cruz Brunet date en partie de cette époque et sert d'écrin à la reconstitution fidèle d'une résidence de l'aristocatrie cubaine "coloniale".
Le commerce de la canne à sucre était alors à son apogée...
La magnifique et vaste demeure baignée de lumière est superbement décorée de meubles, tableaux, porcelaines, biscuits, opalines, marbres et cristaux en provenance de toute l'Europe.
C'était un florilège de ces arts dit "décoratifs" qui traversaient l'Atlantique afin d'asseoir la renommée des propriétaires les plus riches...
Vue sur le couvent Saint-François-d'Assise et son église
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Vue sur la Plaza mayor
La salle de bain...
... la cuisine
... et les commodités !
07:13 Publié dans cuba, photos, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage à cuba
30/01/2011
Trinidad, la belle endormie
Trinidad se love dans la Vallée des Ingénios, une large bande de terre fertile cernée d'un côté par le massif de L'Escambray et de l'autre par la Mer des Caraïbes (ici au fond).
Cette vallée, jadis paradis de la canne à sucre, comptait au début du 19éme siècle plus de cinquante sucreries !
Trinidad, on l'aime... ou alors un peu moins.
D'aucun lui reproche sa léthargie un peu hors du temps, ce que j'ai justement adoré !
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, nous ne sommes pas là dans une sorte de Disneyland aménagé uniquement pour les touristes, mais bien dans une authentique petite ville de la province de Sancti Spíritus, habitée par près de 50 000 habitants.
Fondée en l'an 1514 par le conquistador espagnol Diego Velázquez de Cuéllar, Trinidad sera prospère et puissante tout au long des 17ème et 18ème siècles, avant de subir au milieu du 19ème un vertigineux déclin suite à la chute de son monopole de la culture sucrière ; et tout ça à cause (en partie) de Napoléon Ier !
Je m'explique : Suite à la mise en place en 1806 du Blocus continental destiné à ruiner l'Angleterre, les français éprouvaient des difficultés à rapporter du sucre des Antilles. L'Empereur impulsa alors des recherches pour aboutir, dès 1811, à la mise au point (par Benjamin Delessert) de l'extraction "industrielle" du sucre de betterave.
Cette production, qui s'étendit vite au reste de l'Europe, brisa d'un coup l'expansion de la canne à sucre dans de nombreuses régions d'Amérique, dont Cuba. (Pour la petite histoire, notons que la France est toujours à ce jour le premier producteur mondial de betterave sucrière, devant les Etats-Unis !)
Trinidad, située à cinq kilomètres des côtes, avait de plus fait un très mauvais choix géostratégique : sans un port pour assurer le bon écoulement de ses marchandises, quelles qu'elles soient, elle s'est alors vite fait surpasser par Cienfuegos (et sa magnifique baie), distante de quelques dizaines de kilomètres !
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Une des quatorze croix du "chemin de croix"
La Plaza Mayor
Eglise de la Sainte Trinité, Plaza Mayor.
A gauche : L'église du couvent Saint-François-d 'Assise
A droite : La Plaza Mayor, avec en second plan la tour du Musée historique
La belle endormie resta alors durant des décennies loin des chemins du développement économique jusqu'à ce que l'Unesco, la classant en 1988, lui redonne un nouveau souffle de vie.
Aujourd'hui, tout est sous contrôle : pas de voitures au centre-ville, sauf les anciennes, pour le cliché ! ; pratiquement pas de panneaux publicitaires ni de magasins disgracieux. De nombreuses rues sont encore pavées de galets d'origine et la plupart des façades sont régulièrement ripolinées ; beaucoup de moyens sont également consacrés à la restauration des maisons centenaires et à la création de nouveaux musées.
Le soir venu la ville, à peine éclairée, s'éteint doucement, bercée par la musique de quelques orchestres que l'on entend ici ou là...
A Gauche : L'entrée du cimetière "colonial". A droite : La mairie sur la place Céspedes
(Trinidad, Cuba, décembre 2010)
Orchestre dans la rue... et à la Casa de la Trova (la trova est la chanson du "trovador", le troubadour...)
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