20/05/2012
Angkor quelques sepias... pour finir !
(Angkor, février 2012)
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Je me doute bien que cette série de posts sur Angkor a paru pour certains un brin plus indigeste que celle sur la banquise ! De nombreuses redondances et beaucoup de "ton sur ton"...
Estimez vous heureux car j'avais encore une petite dizaine de temples dans ma besace :)
Si certains photographes amateurs parviennent évidemment à un meilleur résultat technique et artistique, ils ne proposent pas nécessairement une vision d'ensemble du complexe archéologique. C'est justement ce que j'ai, quant à moi, souhaité vous faire partager ; car c'est avant tout la multiplication des sites et l'envergure de certains d'entre eux qui impressionnent en premier lieu le visiteur.
J'espère donc, modestement, vous avoir fait (re)découvrir un pan de cette incroyable civilisation, d'une richesse et d'une complexité comparable à celles qui, par exemple, se développaient au même moment à vingt mille kilomètres de là, dans l'Amérique précolombienne...
(Angkor, février 2012)
12:40 Publié dans Angkor (et alentours), Laos -Cambodge | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : angkor, sepia
05/05/2012
Ta Prohm
(Ta Prohm, février 2012)
Un des quatre gopuras (entrées bordant l'enceinte et toujours orientées en direction d'un point cardinal)
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Comme je l'ai indiqué dans mon post d'introduction, le nombre de visiteur à Angkor croît de façon exponentielle (de 20 à 25% chaque année). Les chiffres, même s'ils diffèrent parfois de quelques milliers, sont éloquents : de 60 000 touristes en 1999, on dépassera largement les 2 millions cette année. Si les prévisions du Ministère du Tourisme (6 millions en 2020) se concrétisent, on aura alors tout simplement multiplié par 100 le nombre des visiteurs en 20 ans !!!
De 4 000 à 7 000 touristes (dont plus de la moitié sont asiatiques) se pressent donc chaque jour aux portes du parc archéologique. Comme ce dernier est assez vaste et les temples très nombreux, il est encore assez aisé de flâner sans trop se faire bousculer, sauf malheureusement dans les trois sites les plus courus : Angkor Vat, Angkor Thom et le Ta Prohm, objet du présent post.
Le Ta Phrom est l'un de ces temples laissés en grande partie en ruine dans lesquels les visiteurs viennent chercher de la "racine géante" et des rêves d'explorateur ! Il est aussi situé à proximité des deux complexes pré-cités et convient donc parfaitement aux nombreux groupes qui visitent Angkor en une seule petite journée...
Le plus compliqué fut de trouver une surface plane sur laquelle poser l'appareil :)
Malgré que le parcours à l'intérieur du temple-monastère soit "flêché" pour les plus pressés (des estrades sont mêmes aménagées pour le cliché qui tue !), il est encore assez facile de s'égailler dans des zones plus tranquilles...
(Ta Prohm, février 2012)
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Le Ta Phrom est la première réalisation du plus fameux roi de l'histoire khmère, Jayavarman VII, qui règna pendant près de 40 ans. On lui doit aussi, entre autre, la construction du Preah Khan et de l'ensemble d'Angkor Thom (sa capitale), mais également l'introduction du Bouddhisme (concrétisé principalement aux yeux profanes par ces fameuses tours à quatre visages).
Avec l'arrivée du Bouddhisme, c'est l'agencement même des temple qui va changer. Ces derniers, réservés jusqu'alors au roi, aux grands prêtres et aux dieux, vont s'ouvrir à d'importantes communautés de bonzes, d'où une multiplication des bâtiments.
D'après des stèles trouvées sur place, on estime à plus de 10000 les personnes vivant à l'intérieur de l'enceinte (1000m x 700m) du "temple-monastère".
Les Khmers n'ont jamais utilisé l'arc, se contentant simplement de l'encorbellement en pierre pour couvrir leurs bâtiments : cette technique limitait malheureusement les portées à moins de 2,5 mètres de largeur.
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(Ta Prohm, février 2012)
11:00 Publié dans Angkor (et alentours), Laos -Cambodge | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ta prohm, angkor
01/05/2012
Preah Khan
Preah Khan fait partie de ces nombreux temples qui, pour notre plus grand bonheur, n'ont été que partiellement restaurés ; souvent à cause de l'ampleur de la tâche et du manque de moyen, mais aussi parfois pour une approche plus pédagogique souhaitée par les archéologues : certaines sections s'offrent en effet à nous dans un état voisin de celui où les temples furent découverts par les premiers explorateurs à la fin du XIXème siècle...
Le mot "temple" est d'ailleurs un peu restrictif dans le cas de Preah Khan, car il était devenu à la fin du XIIème siècle, un ensemble beaucoup plus hétérogène, abritant (d'après les stèles retrouvées sur place) jusqu'à 10 000 personnes, dont 1 000 danseuses !
Quatre allées (toutes orientées dans l'axe des points cardinaux) mènent au centre du complexe ; celles de l'Est et de l'Ouest, bordées de bornes décoratives, débouchent sur des ponts dont les balustrades sont formées de "devas" portant le serpent "nâga".
Les douves représentant l'océan primitif et le nâga l’Être reliant le monde des hommes à celui des humains, sa symbolique était ici toute trouvée pour chacun des fidèles qui traversait le pont en direction du temple.
Avant d'arrivé à celui ci, il faut aussi passer sous les "gopuras", les entrées symboliques, reliées entre elles par une enceinte en latérite de 3 km de circonférence et décorée tous les 50 mètres de sculptures de "garudas" (l'oiseau fabuleux de la mythologie).
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Deva portant le serpent "nâga".
Un des 62 "garudas" sculptés sur le mur d'enceinte de Preah Khan
Au centre de l'immense quadrilatère, au milieu des habitations en bois, se trouvaient les bâtiments en "dur" : temples proprement dit, mais aussi des cours, bassins, bibliothèques, écoles, cellules de moines (plus de 400 !), cloîtres, etc... Une partie du complexe a semble t'il aussi un temps servi de palais à Jayavarman VII !
Cet ensemble s'étire sur plus de 300 mètres de longueur, et il est donc aisé de s'y "perdre" en évitant une foule de touristes courant derrière leur guide...
(Preah Khan, février 2012)
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Un "lingam", pierre dressée de forme phallique, l'une des "apparences" de Shiva
(Preah Khan, février 2012)
La taille des portes décroît au fur et à mesure que l'on s'approche du centre du sanctuaire principal, une façon symbolique de montrer l'humilité du fidèle s'approchant du divin.
On retrouve aussi très souvent sur les linteaux les fameuses nymphes célestes, les "Apsaras".
De nombreux arbres ont été étêté afin d'en stopper les ravages...
Malheureusement, il n'y a pas seulement que les arbres qui aient été décapités au cours du siècle dernier ! Et les khmers rouges sont tout autant responsables que bon nombre d'autres explorateurs sans scrupule...
14:38 Publié dans Angkor (et alentours), Laos -Cambodge | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : preah khan, angkor
22/04/2012
La Civilisation Khmère et le site d'Angkor
Après vous avoir raconté (un peu) le Nord-Laos, c'est tout de suite moins facile de se lancer dans la description de la région d'Angkor et de toutes les merveilles qu'elle abrite.
Il n'est plus question ici d'ethnies ou de tribus, de montagne et de rivières, mais tout simplement de l'une des plus incroyables civilisations qui se soit développée en Asie et qui fut pendant plus de 500 ans, entre le 9ème et le 14ème siècle, le coeur et l'esprit de cette partie du monde...
L'empire Khmer s'étendait sur un grande partie du Laos et du Vietnam actuel et englobait la totalité du territoire thaïlandais, le Siam. C'est ce dernier qui se developpera à son tour à partir du 13ème siècle et, prenant le dessus, deviendra le nouveau maître de la région...
(carte du Cambodge)
Angkor a été la destination "de rêve" de bon nombre d'adolescents (dont votre serviteur) au même titre que les Pyramides d'Egypte, de Petra, de la Grande muraille ou du Machu Picchu (entre autre !). De pouvoir enfin en mesurer de visu la grandeur m'a fait, à posteriori, vite oublier le passage obligé par la ville de Siem Reap, voisine du site, exclusivement interessée par les dollars de ses visiteurs. Le nombre de ces derniers, qui étaient plus de 2 millions l'an dernier augmente d'ailleurs de façon exponentielle, au grand dam des archéologues !
A mettre le pied sur ces terres, on touche à quelque chose de rare et d'exceptionnel ; il fallait un post d'introduction pour tenter avant tout de vous sensibiliser sur la "globalité" et l'immensité du site. J'essaierai d'aileurs de limiter le nombre d'articles à venir afin de vous éviter trop de lassitude devant tant de "ruines" : c'est un peu comme si vous visitiez dans la même journée une quinzaine de cathédrales (plus ou moins décaties) en plein coeur de Paris !
L'actuel site archéologique d'Angkor est vaste, très vaste : Il y a plus de 20 km entre l'extrémité des deux "baray", ces immenses bassins (de 8 km de long) qui servaient à la fois de réservoirs mais aussi de régulateur lors des crues annuelles.
La ville, à son apogée, aux environs du 13ème siècle, s'étendait pourtant largement au délà de ces limites et ce n'est pas moins de 280 temples qui sont aujourd'hui dénombrés dans toute cette zone !
La cité comptait alors plus de 700 000 habitants, alors qu'à Paris, la plus grande ville d'Europe de l'époque, il étaient moins de 100 000 !
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Pour découvrir le complexe d'Angkor, vous pouvez opter pour le vélo (les motos sont interdites depuis plusieurs années). Sachez tout de même que le "petit" et le "grand" circuit sont respectivement long de 15 et 24 km ! Ajoutez à cela les 16 km aller-retour pour se rendre jusqu'au site depuis Siem Reap et vous comprendrez qu'il faut avoir de bon molets pour attaquer la ballade sous les 30 ou 35° ! Je ne parle pas même pas d'autres temples plus éloignés, comme par exemple celui de Banteay Srei, situé à 25 km plus au nord...
J'ai quand à moi choisi le tuk-tuk, qui procure quelques bienfaisantes minutes de répit entre chacune des visites.
Trois passes sont proposés aux visiteurs, de 1, 3 et 5 jours. J'ai pris celui de trois jours à 40$ et n'ai eu le temps de (bien) visiter "que" 21 temples !
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Ci-dessous : le centre du complexe et les principaux temples, avec en son coeur le Bayon, la fameuse "montagne magique" qui culmine à 43 mètres et dont chacune des 37 tours restantes est ornée des quatre visages illustrant les vertus du Bouddha.
Un ingénieux système de routes et de canaux (qu'on estime aujourd'hui à 90 km), quadrillait les temples et les 2600 bassins qui ont été recensés. Les habitations, quelle que soit l'importance de leurs locataires étaient toutes de bois et il n'en reste donc absolument rien à présent. Seuls les temples, comme dans de nombreuses autres civilisations, méritait la pierre.
Une pierre, malheureusement fragile, qui à grandement souffert des 1000 années de moussons successives et du cannibalisme de la couverture forestière...
Un dernier mot pour vous dire que la "re-découverte" d'Angkor date seulement de la fin du 19ème siècle, et que la mainmise des khmers rouge sur le pays entre les années 1975 et 2000 (ainsi que des mines dont ils avaient truffé le sol) à longtemps ralenti le déroulement des recherches archéologique, la reconstruction et la sauvegarde du site qui fut logtemps utilisé comme réserve d'armes et aussi largement dépouillé de ses plus belles sculptures.
Le site est classé patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 1992.
Ces dernières années, chaque campagne de fouille apporte son lot de précisions ... et de tout autant de nouvelles questions quant au degré d'avancement de cette incroyable civilisation...
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Le Temple d'Angkor Wat, à l'entrée du site, est l'un des plus vastes mais aussi l'un des plus fastes de tout le complexe. C'est lui qui sert d'emblème au drapeau cambodgien.
16:42 Publié dans Angkor (et alentours), Laos -Cambodge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angkor, civilisation khmère