blog - pat l'expat à Paname

Me voilà donc reparti...

Ce voyage en Asie est avant tout l'occasion d'aller retrouver Stephan (que je connais depuis plus de 15 ans) et sa petite famille à Singapour, où il travaille pour Nokia.

Stephan, après avoir fait son "Service National" au Ministère des Affaires Etrangéres (ou je l'ai rencontré), est vite reparti aux USA ou il travailla, entre autre, sur le luxueux yatch d'un ami de Bill Gates.

Il fit un an le tour du Monde sur ce sublime bateau (pendant que j'étais, moi, plutôt enfermé à l'Ambassade de France à Alger) et rencontra durant son périple sa future conjointe, finlandaise.

Après plusieurs années en Angleterre puis à Helsinki, ils ont posés leurs valises à Singapour...

Cela aurait été idiot de ma part de partir si loin sans profiter de toutes ces destinations voisines qui vous tendent les bras : Malaisie, Indonésie, Cambode, Bruneï, etc...

J'ai choisi quand à moi de pousser un peu plus au nord, et la Birmanie (je devrais dire Myanmar) sera donc ma seconde destination d'ici à quelques jours...

Je suis juif et j'entends ces bruits, ces bombes, ces souffrances qui hurlent. C'est l'histoire qui me revient pour m'éclater à la face. L'histoire que mes parents m'ont légué pour honnir la guerre honteuse. Je suis juif et je vois le sang, le sang qui coule sous les bombes comme à Guernica. Je suis juif et je sais la révolte désespérée contre l'étouffement et la famine du ghetto de Varsovie. Je sais l'indifférence absolue qui précédait, comme à Gaza.

Je suis juif et je suis frère de racine et d'histoire de ces hommes d'Israël. Ces fils de victimes adossant aujourd'hui l'armure des bourreaux. Quelle honte, quel désespoir de voir ceux qui ont tant souffert, qui ont été tant terrorisés n'engendrer de leur passé qu'un abomineux dédain pour l'âme humaine !

C'est à désespérer. Est-ce la victoire posthume d'Hitler que cette sauvagerie distillée ? Est-ce sa victoire que ce reniement de l'humanisme ? Ah ma mère ! Je me souviens lorsqu'enfant tu me fis l'apprentissage de ce gardien d'immeuble qui vous avait averti, il était communiste, puis de ces religieuses vous extrayant d'un Paris devenu trop dangereux. Ah ma mère ! Je me souviens de ce poème d'Aragon où le résistant arménien avait pour derniers mots « vive le peuple allemand » devant les Nazis qui allaient l'achever. Ma mère, où se cache aujourd'hui la dignité de nos frères d'Israël ou de notre famille aveuglée de haine et de conquête ? Ma mère, il était dur de naître en portant les souffrances de vos vies, mais les enfants d'aujourd'hui vont devoir affronter bien pire : la honte !

Gaza martyr, Liban martyr, Jenine martyr et rien d'autre ne vibre dans leur âme qu'un énervement et une volonté de soumettre ! Que leur demeure t il de sens humain ? N'auraient ils plus qu'un Bush dans les os ?

Les palestiniens perdent leurs chairs, leur sang, leur terre.

Les juifs perdent leur âme, aveuglément engagés derrière l'État d'Israël.

L'horreur s'ajoute à l'horreur sans jamais permettre qu'émerge une étincelle d'intelligence. L'intelligence, la bonne intelligence. La Paix ! Cette Paix qui en tout lieu du monde a la même science : celle du respect partagé. Cette Paix de Kant pour tous les peuples de la terre.

Ce respect est honteusement dénié en affamant, en occupant, en excluant, en dominant. Ce déni qui légitime la rage et fait monter les haines. Ce déni qui rend impossible la fin des armes et des souffrances. Ce déni qui nous plonge dans un massacre récurent où la vie n'a plus la valeur d'une vie. Le respect, c'est le Droit, partout dans le monde. Le respect, c'est Israël entrant dans la Loi du monde, comme tout le monde. La Loi du monde délimite des frontières depuis 40 ans. Au-delà de ces frontières rien n'est à régenter, à occuper. Des frontières où commence la liberté des autres. Des frontières, tout simplement, comme partout dans le monde. Des frontières pour que monte le respect, premier pas, tout premier pas des humains.

Pour que demain les peuples partagent leurs rêves et que les frontières soient une invitation amicale aux rencontres.

Serge Grossvak

de l'Union juive française pour la paix

mercredi, 07 janvier 2009

(Témoignage trouvée sur le blog de Josiane )

Bien que ce soit de toute évidence une particularité architecturale plutôt rare, on trouve malgré tout quelques cases à étage dans certains villages de Casamance.

La légende veut que ce soit d'anciens Tirailleurs sénégalais qui, ayant servi la France au cours de la Première Guerre mondiale et découvert à l'occasion nos jolis maisons, aient à leur retour de campagne décidés de faire construire ces demeures plutôt originales, avec colonnes et terrasse.

Je pense quand à moi qu'il suffisait d'aller à l'époque à Dakar pour découvrir des constructions dépassant le rez-de-chaussée ! Qu'importe, la légende est tenace et les maisons en terre régulièrement consolidées.

Quelques uns des tirailleurs de la seconde guerre sont toujours vivant, et leur mémoire incroyable.

Nous avons eu la chance de rencontrer à Mlomp ce délicieux vieillard (dont j'ai oublié le nom), qui nous a raconté sa France des années 40.

Nous avons eu droit aussi à de nombreux chants militaires qu'il interprétait sans aucune fausse note...

wikipedia : Tirailleurs_sénégalais

Petite promenade digestive, hier, dans le quartier...

Seul bémol : Les autorités frileuses (c'est le cas de le dire) avaient fait fermer pratiquement tous les parcs et jardins (idem pour les cimetières) par mesure de sécurité, ce qui est assez crétin vu que de nombreux trottoirs restaient eux, enneigés !

Le principe de précaution, c'est gonflant parfois... et c'est surtout dommage pour les enfants qui profiteront à moitié de ces rares flocons.

Cela fait moins de quinze jours que je suis rentré du Sénégal.

Je continu (encore un peu !) à poster des photos pleine de soleil, alors que de la neige tombe en ce moment derrière mes fenêtres parisiennes... 

 

Magie des voyages.

Et dire que normalement, si tout va bien dans 15 autres jours je serais de nouveau perdu, quelque part en Asie, ...et de nouveau au soleil !

Au Sénégal, C'est surtout la partie sud-ouest que j'ai visité. Là ou les majestueux baobabs commencent à se raréfier, pour laisser place au monde de l'eau, celui des mangroves et des rizières, mais aussi des palmiers.

(plantation de mangrove, pour remplacer celles disparues du fait de l'homme ou d'une trop grande concentration de sel)

L'eau douce qui descend, celle du fleuve Casamance et de tous ses affluents, rencontre alors dans l'estran celle de l'océan qui monte deux fois par jours parfois très loin à l'intérieur des terres.

Ces milliers de km² d'eau saûmatre sont un paradis pour les pêcheurs, ainsi que pour les femmes qui ramassent sur les berges de nombreux coquillages dont les huitres de mangroves.

(Casamance, du 14 au 19 décembre 2008)

Momo, mon copain égyptien, a aujourd'hui 23 ans. Il est palestinien. Mais sans avoir jamais vu sa patrie, ni même y être né. Apatride donc, il est juste considéré en Egypte comme un éternel réfugié...

Hier, samedi, il y avait aussi à Paris une grande manifestation en solidarité avec le peuple palestinien. J'ai longtemps hésité avant de m'y rendre, ne cherchant pas vraiment à cautionner le Hamas, mais toutefois révolté par l'impunité d'Israël dans la "gestion" de ce conflit.

J'ai seulement fait la moitié du chemin.

Les porte-parole de certains "chars" appelant à la haine sioniste ou d'autres à la gloire du Hamas ou du Hezbollah m'ont vite fait quitter le cortège.

Le chemin sera encore long avant la reconnaissance d'Israël par les palestiniens, avant la création d'un Etat palestinien, avant l'arrêt de l'expension grotesque et humiliante des implantations juives en Cisjordanie, avant qu'Israêl ne desserre cet étau qui rendrait fou plus d'un peuple.

Cela ne peut se faire, en l'état actuel des choses, qu'autour d'une table (avec entre autre le quartet), mais aussi avec une "bonne volonté" qui semble en ce moment bien improbable...