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31/08/2010

L'Istanbul "moderne"

Pour le touriste lambda, Istanbul a, pour le moins, trois visages :

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D'un côté de l'estuaire de la Corne d'Or, la ville "historique" (Stambul), et ses vestiges byzantins et ottomans ; sa vie trépidante, de jour, autour des bazars et des grands monuments, et bien sûr ses hordes de touristes...

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(La tour Galata, qui domine la colline et le quartier éponyme)
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(La tour date du 14ème siècle)
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(Du haut de la Tour Galata, on découvre le panorama de la Corne d'Or et des collines de Stanbul)

Passé le Pont de Galata, on trouve les quartiers "modernes".

Malgré quelques rares vestiges antiques (comme la fameuse tour génoise de Galata qui date du 14ème siècle), c'est la bouillonnante histoire des 19ème et 20ème siècles que l'on croise au hasard des rues et des passages de Pera, Galatasaray, Tünel, Petits-Champs ou Taksim ! C'est l'Istanbul des restaurants et des bars, des théatres, du shopping, des étudiants et des artistes ; une Istanbul trépidante le soir venu...

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(La ligne de tramway Taksim-Tünel, longue d'environ 2km, a gardé son charme du début 19ème. Elle traverse l'avenue piétonne d'Iskital, véritable artère de l'Istanbul "moderne".
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(L'avenue d'Iskital)
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(La ligne Tünel est à la fois l'un des premiers métro du Monde -elle date de 1875- mais aussi la plus courte : 650mètres !
Elle gravit la Colline de Galata et rejoint le début de l'avenue Iskital. Sa prolongation ne verra jamais le jour... Ce mini métro, modernisé, a aujourd'hui tout du funiculaire...)
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(La place Taksim, au bout de l'avenue Iskital)

Enfin, de l'autre côté du Bosphore, sur la rive asiatique, s'étendent les quartiers résidentiels et bien calmes de Kadikoy et d'Uskudar. C'est une partie d'Istanbul que les touristes prennent très (très) rarement la peine de visiter, déjà largement happé qu'ils sont par la frénésie de l'autre rive, ... "l'européenne".

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(Istanbul, mai 2010)

29/08/2010

Une rentrée brouillonne

Il est des fois ou ce blog se traîne par manque de "posts" et d'autres fois, comme par exemple pour cette rentrée, ou je suis un peu perdu devant le retard accumulé !

Le contenu "éditorial" de ce mois septembre sera donc un peu brouillon : Je vous proménerai allègrement d'Istanbul à Rome, en passant par Sofia et Mexico.

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(Rives du Bosphore, Istanbul, mai 2010)
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(Fontaine des Quatre Fleuves, Piazza Navona, Rome, août 2010)
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(Vendeuse de dentelle, Place Alexandre Nevski, Sofia, août 2010)
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(Facade d'El Zocalo, la Plaza Mayor de Mexico, août 2010)

J'aimerais d'autant plus apurer assez rapidement ce passif qu'un autre court séjour "professionnel" pourrait avoir lieu dès la fin de ce mois, et que j'ai d'autre part bien l'intention de prendre deux ou trois semaines de "vrai vacances" avant la fin de cette année !

27/08/2010

De retour à Paris...

De retour à Paris.

Je me suis donc prommené (au pas de course) par ici :

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Pas plus de précisions, discrétion oblige  ;)

25/08/2010

20000 km : 5 escales, 4 jours !

Je suis depuis lundi en vadrouille, quelque part par ici :

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Retour prévu en fin de semaine...

22/08/2010

Le Pont de Galata

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(Pont de Galata, Istanbul, mai 2010)

Seulement trois ponts franchissent l'estuaire de la Corne d'Or : Ils relient les quartiers nord et sud d'Istanbul.

Si le Pont de Galata n'est pas à proprement parlé plus joli que ses deux voisins, il est le seul dont l'histoire et "l'âme" sont indissociable de la ville.

40.jpgEn effet, dès le 10ème siècle et ce pendant plusieurs centaines d'années, c'est un peu près au niveau de ce pont qu'une chaîne était tendue d'une rive à l'autre, afin de dissuader les flottes ennemies. Les byzantins utilisaient également en complément de leur défense, le fameux feu grégois, antique ancêtre du lance-flammes !

Leonardo_Bridge_.jpgL'idée d'un premier pont germa dès 1500 dans l'esprit du sultan d'alors, et Léonard de Vinci fut consulté. A t'il été appelé ou est t'il accouru (attiré par la folie du projet), rien n'est vraiment sûr. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'il en esquissa une ébauche (ci-contre).

Les architectes d'aujourd'hui pensent que ce pont tout en pierre, malgré sa taille impressionnante (les voiliers toutes voiles dehors devaient pouvoir passer dessous !), était techniquement viable. Le projet ne verra pourtant jamais le jour...

En 2001, près d'Oslo, une reproduction (plus petite et toute en bois) a été réalisée d'après le croquis du génial inventeur (voir ICI et LA)

(Michel-Ange vint également à Constantinople, pour le même projet, mais toujours sans succès...)

Le "premier" pont de Galata ne sera finalement construit qu'en 1845 ! Suivront au même endroit quatre autres versions, en 1863, 1875, et 1912 (soit quatre ponts en 67 ans !) 

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(Pont de Galata, Istanbul, mai 2010)
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(La tour génoise de Galata)

Celui que nous découvrons aujourd'hui, mis en service en 1994, est devenu de facto le plus récent de la ville, malgré la riche histoire qui le précède...

Mais ce pont est plus qu'un pont ! C'est comme un trait d'union dans la capitale. Quand on se tient en son milieu, on découvre d'un côté la ville "historique" et ses quartiers ottomans rythmés par les gracieux minarets. De l'autre côté s'élance la colline de Galata, coiffée de sa tour gènoise éponyme qui annonce l'Istanbul "moderne" des quartiers de Beyoglu. En face, à moins de 3km, les rives de l'Asie...

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(Pont de Galata, Istanbul, mai 2010)
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Le pont de Galata, c'est aussi bien sûr sa foule de pêcheurs à la ligne qui, accoudés au parapet quelque soit le temps, attendent patiemment leur parfois bien maigre butin ! Et puis il y a l'incessant ronronnement des bateaux-bus, le flot des promeneurs nonchalants, la musique des cornes de brume en plein soleil, le tramway qui passe là, les marchands ambulants, les coups de vent iodés... et ce bleu si particulier de l'estuaire... 

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(Le très populaire marché aux poisson est juste au bout du pont)
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Tout cela serait déjà un enchantement, mais il y a encore plus à l'étage inférieur : des dizaines de restaurants et de bars égrennent leur terrasse et appellent à une pause "chicha" bien méritée.

Partout le poisson est roi : On l'a dans l'assiette en même temps qu'on le découvre encore tout frétillant, hameçonnés en grappes aux lignes que remontent les pêcheurs au dessus de nos tête. Parfois c'est un seau vide qui dégringole du haut du pont, avant d'être remonté plein d'eau de mer...

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(Délicieux sandwichs au poisson, à la minute !)
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Jusque tard dans la nuit, l'heure du dîner passée, nombre de ces lieux, désuets ou carrément branchés, se transforment alors en "boîte de nuit", à la plus grande joie des noctambules.

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(Les jeunes mariés viennent souvent sur le pont pour la photo traditionnelle. Ce soir là, les assistants du photographe attiraient les mouettes pour donner plus de mystère aux clichés !) 
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(Pont de Galata, Istanbul, mai 2010)

20/08/2010

Les bazars stambouliotes

Avant de traverser l'estuaire de la Corne d'Or pour nous rendre sur la rive septentrionale d'Istanbul, je vous propose un petit tour dans les deux plus importants bazars de la ville.

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Ils se situent, comme tout les monuments évoqués dans les posts précédent, dans la peninsule "historique", celle qui a vu se developper Byzance et Constantinople.

A tout seigneur tout honneur, nous commencerons par le Grand Bazar (Kapalı çarşı, littéralement "Marché couvert"), à la fois le plus ancien et le plus grand des deux.

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(Une de entrées du Grand Bazar)

L'ordre de sa construction fut donné par Mehmed II le Conquérant, vers 1460, quelques années donc après la prise de Constantinople.

A l'origine, le bâtiment était une sorte de caravansérail (que l'on appelle ici "han", mais "Khan" ou "Funduk" au Maghreb ou au Moyen-orient) : Un lieu pour abriter à la fois les marchands, leurs marchandises et les animaux, et dont on pouvait fermer la porte le soir venu...

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(Le Grand Bazar, mai 2010)
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Par manque d'espace, les nombreuses rues autour du marché originel furent à leur tour investies au cours du temps.... puis finalement couvertes : Ce sont à présent 19 portes qui protègent le Bazar et qui sont fermées tous les soirs, tout comme au 16ème siècle !

C'est sous le règne de Soliman que le Grand bazar c'est considérablement agrandi. Aujourd'hui (selon les chiffres trouvés ci et là), il est composé de 58 à 66 rues couvertes qui abriteraient entre 2500 et 4300 (sic!) échoppes. Comme presque tout les marchés du monde, il est divisé en quartier : Celui du cuir, des tapis, du cuivre, des lampes, des bijoux, etc...

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(Le Grand Bazar, mai 2010)
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(Les dômes en briques sont ceux du bâtiment originel)

Non loin de ce premier caravansérail, un autre abritait le marché aux esclaves. Il finira lui aussi par être totalement intégré au Grand Bazar.

L'esclavagisme lui, ne sera aboli, tout comme en France, qu'en 1848...

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(On voit très bien sur cette image -google earth- le bâtiment central d'origine, et plus à l'est, celui du marché aux esclaves.
Tout autour, l'incroyable réseau de rue couvertes)

***

Le Bazar Egyptien (Mısır Çarşısı') est infiniment plus petit !

c'est un bâtiment en forme de "L", construit en 1663 (soit un siècle après le Grand Bazar) dans l'enceine de la mosquée Yeni ("la Nouvelle Mosquée") dont l'imposante silhouette trône à la sortie du Pont de Galata.

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(Le pastrami, viande de boeuf salée, épicée, fumée puis sèchée : Personnellement, j'aime pas du tout !) 
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(Cheese !!!)

Il n'a en fait d'égyptien que le nom, qu'il prit en souvenir des impôts collectés au Caire pour sa construction !

Ce marché est encore essentiellement spécialisé en herbes et épices, fromages et pastrami, loukoums et autres baklavas gorgés de miel...

Plus petit que le Grand Bazar, le Bazar Egyptien croule sous les touristes : D'une part, il sent merveilleusement bon (le mélange sucré-épicé est détonnant !), et avouons qu'il est quand même plus facile de rapporter 100 grammes de cumin qu'un tapis d'apparat !

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(Le Bazar Egyptien, mai 2010)
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(En avant les douceurs !)
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(Le Bazar Egyptien derrière la Yeni Cami -Google earth 3D)
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(Et comme partout, des attrapes touristes..pour les faire sourire... et dépenser ;)

07:00 Publié dans istanbul | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances istanbul

18/08/2010

La céramique d'Iznik

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Rassurez-vous, je ne compte pas vous raconter l'histoire de la ville d'Iznik (la fameuse "Nicée" de l'ère byzantine, qui se trouve à quelques cent kilomètres à vol d'oiseau, à l'est d'Istanbul), et encore moins des procédés de fabrication de sa célèbre production de céramique qui connut son heure de gloire aux 16ème et 17ème siècles !

Je tenais simplement à vous montrer, par ces quelques images, un échantillon de l'incroyable variété de motifs que les architectes de Topkapı avaient à leur disposition afin de recouvrir de tuiles en céramique colorée les murs (et les plafonds !) de l'admirable palais ottoman !

Ce sont les mêmes que l'on retrouve à l'intérieur, entre autre, de la Mosquée bleu.

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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)

16/08/2010

Le Palais de Topkapı

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(Topkapı semble presque modeste -et discret- vu depuis les rives du Bosphore : Ce fût pourtant, et cela pendant près de 400 ans, le coeur du pouvoir de l'Empire ottoman)

C'est une multitude de posts qu'il faudrait consacrer à Topkapı, tellement le lieu est vaste, riche et définitivement unique : Sa visite est probablement le point d'orgue d'un séjour à Istanbul !

Avant d'aller plus avant dans cette très brève découverte du Sérail (l'autre nom donné au Palais), je voulais juste vous confirmer que ce n'est pas un "i" qui est à la fin de de Topkapı, mais bien un "ı" (sans point sur le dessus) : Il se prononce en turc (à quelque chose près), comme un "eu" : Topkap-eu- ! 

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(Maquette du site : Ci-dessus , la vaste enceinte avec en son centre le Palais. En rouge, j'indique l'emplacement de la Basilique Sainte-Sophie.
Ci dessous, le Palais proprement dit avec la seconde cour en premier plan et le "Divan", situé juste en-dessous de la "tour de la justice".
Sur le côté droit, les 10 cheminées des cuisines...) 
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Revenons au Palais : Construit en partie sur les vestiges de l'ancienne résidence impériale byzantine (après la prise de Constantinople par les ottomans en 1453), il va vite devenir la résidence principale du sultan, ainsi que le siège officiel du gouvernement.

Durant près de 400 ans, au gré des tremblements de terre, des incendies et des règnes successifs, il va prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Ce n'est qu'en 1853 qu'un sultan décidera d'aller habiter sur la rive d'en face, dans un nouveau palais plus en phase avec la "modernité" ! 

Bien plus qu'un palais, Topkapı est une "ville dans la ville" : En plus des appartements du Sultan et des salles officielles ou d'apparat, on trouvait là des bibliothéques, des cuisines (et près de 800 cuisiniers), des écuries, des salles de gardes, des dortoirs, des hammams, des écoles, des mosquées, même une fonderie,... et bien sûr d'autres bâtiments administratifs ou "techniques".

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(Porte "du Milieu" ou "du Salut" qui mène à la seconde cour)
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(Dans la seconde cour, la "Tour de la justice" qui surplomble le "Divan")
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(Intérieur du Conseil impérial, le "Divan")
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(Suite à des restaurations au début du 19ème, la décoration est parfois très "rococo")
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(La Porte de la"fécilité", à l'entrée de la troisième cour. A partir d'ici commençais le coeur du palais, exclusivement réservé au sultan et à sa famille)
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(Juste derrière la Porte de la Félicité, la bibliothèque d'Ahmet III)
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(La porte de la"fécilité", vu de la troisième cour)

Il y avait également le harem, indissociable de l'histoire des sultans : De 600 à 1500 femmes  vivaient là (de la simple servante à la favorite) dans des centaines de pièces qui leurs étaient réservées. Elles étaient veillées quotidiennement par les irremplaçables eunuques, généralement d'origine nubienne...

Topkapı abritait en temps normal près de 4000 personnes, un chiffre qui pouvait doubler à l'occasion des grandes manifestations et fêtes données au Palais. Tout ce beau monde vivait selon une étiquette plutôt très rigide et se partagait (chacun donc selon son rang) cet immense espace relié par des galeries et des passages secrets, ponctué de cours, de jardins, de terrasses, de bassins, de fontaines et autres kiosques ravissants.

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("La salle Impériale -ou du "trône intérieur", fût rénovée en style roccoco au 18ème)
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Pour le visiteur, il est parfois difficile de s'y retrouver parmi ces dizaines de bâtiments construit, agrandit ou redécorés à maintes reprise par les sultans successifs : Toutes les époques se superposent jusqu'au rococo le plus kitch ! Le vrai bonheur est donc de s'y promener un peu au hasard, et profiter ainsi au mieux de toute la richesse artistique qui nous est offerte...)
 
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(Aperçu des bains du harem, en marbre souligné d'or)
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(Toilettes à la "turc". les bains et autres hammams sont partout présent dans le palais)

Classé "patrimoine mondial de l'Unesco", le palais abrite à présent, outre le "trèsor" (ici depuis des siècles), des salles consacrées aux reliques de Mahomet, aux armes et armures, aux carosses royaux, aux costumes, à la caligraphie, à la vaisselle impériale et à l'argenterie, aux miniatures, à la porcelaine chinoise, etc...

Le "trèsor" permet de découvrir (malheureusement sans pouvoir les photographier), des trônes d'or et de pierres précieuses, des armes "bijoux" et bien autres pièces exceptionnelles de joaillerie ou de décoration...

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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(La vue sur la mer, avec au fond le "premier" pont du Bosphore) 

13/08/2010

La Mosquée Bleue

 
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(Istanbul, 13 mai 2010)

Cinquante ans après Soliman le Magnifique, c'est au tour de son quatrième successeur, le Sultan Ahmet Ier, de prétendre laisser à la postérité "sa" mosquée ; elle sera construite entre 1609 et 1617...

Mais contrairement à son illustre devancier qui fait ériger la "Süleymaniye" avec le butin de ses victoires, Ahmet Ier lui, en peine de succés, puise largement dans le Trésor pour construire la sienne : Il espère de cette façon "apaiser" Dieu, et peut-être ainsi redonner un second souffle à sa "carrière" ; il mourra en 1917, l'année de l'innauguration de la mosquée.

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(La Mosquée bleue est facilement reconnaissable : C'est la seule à Istanbul à posséder 6 minarets...)
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(La majestueuse entrée de la cour)
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(La cour et la fontaine)

Le sultan décide de faire construire l'édifice à quelques dizaines mètres de la Sainte-Sophie, sur la place qui porte aujourd'hui son nom (Sultanahmet) et au prix de quelques destructions d'anciens palais centenaires...

Pour l'execution de cette oeuvre majeure, l'architecte va s'inspirer (sur ordre de son commanditaire) de la mythique basilique chrétienne voisine (car Ahmet Ier rêve en fait de surpassée la magnificence byzantine !), mais aussi bien sûr des précédentes réalisations de son illustre maître Sinan, telle la mosquée de Soliman

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(Istanbul, 13 mai 2010)
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(l'hallucinant espace ainsi que la multilication des fenètres...)
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(Les fameuses céramiques d'Iznik)

La mosquée Bleue va vite devenir célèbre grâce, en plus de son indéniable élégance, aux tuiles en céramique d'Iznik qui tapissent ses murs (plus de 20 0000 !).

Même si le camaïeu de bleu domine, le rouge, l'orange et le vert sont eux aussi largement présent, dans une véritable explosion de tulipes, de roses, d'oeillets et de lys... 

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(Istanbul, 13 mai 2010)

11/08/2010

Soliman aux abonnés absents !

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(La mosquée Süleymaniye depuis les rives de la Corne d'Or)

J'ai commencé, dans les premiers post sur Istanbul (et ceci dans un souci de lisibilité chronologique), par vous décrire les vestiges grecs, romains ou byzantin de la ville...

Mais dans les faits, pour le touriste qui la découvre pour la première fois, c'est définitivement la "Constantinople ottomane" qui capte en premier lieu son attention : Partout des mosquées, des souks, des madrasas, des mausolées, des fontaines ... sans oublier ces dizaines d'élégants minarets qui pointent vers le ciel.

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(Les minarets de Süleymaniye font seulement 4 mètres de diamètre, une finesse inégalée pour l'époque, et s'élèvent à 75 mètres de hauteur !)

De toutes les mosquées, deux sont particulièrement fameuses : Celle de Soliman le Magnifique, qui nous interesse aujourd'hui, et celle d'Ahmet 1er (la célèbre mosquée Bleue).

La mosquée Süleymaniye (de Soliman), en plus d'être aussi "magnifique" que son commanditaire, est merveilleusement située sur une des collines de la ville et semble ainsi la dominer !

Malheureusement en pleine réfection (et ce, semble t'il, pour encore de longs mois), elle n'est pour le moment pas ouverte au public. Seuls sont accessibles au visiteur, au fond du jardin, les mausolées (türbe) de Soliman et de son épouse Roxelane, ainsi que celui de Sinan, le génie de ces lieux et de loin le plus grand des architectes ottomans.

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(Le mausolée de Soliman et son dôme en marbre blanc)
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(Le catafalque de Soliman dépasse en taille ceux des membres de sa famille)
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(Mosquée Süleymaniye, Istanbul, 13 mai 2010)

Depuis la chute de la ville en 1453, les turcs s'étaient contentés de convertir les églises chrétiennes au culte musulman. Puis, petit à petit, de nouvelles mosquées virent le jour...

En 1550, Soliman charge Sinan de lui construire un lieu de culte digne de l'éclat de son règne. L'ouvrage, indéniablement inspiré de la Sainte-Sophie (qui a alors déjà mille ans !), sera terminée sept années plus tard !

Süleymaniye est en fait bien plus qu'une simple (et magnifique) mosquée : C'est un véritable complexe "urbain" qui comprend des écoles coraniques et de médecine, des collèges de théologie, un hôpital et un hospice, un bain public, des soupes poulaires, des magasins, etc...

Cet ensemble harmonieux constitue un exemple significatif de la conception urbanistique des turcs qui atribuent une nature "sociale" à toutes leurs constructions religieuses...

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(Des annexes de la mosquée ont été transformées, à l'instar de ce restaurant qui offre un havre de fraîcheur pendant les grandes chaleurs)
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