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10/08/2009

Tambomachay, Puca Pucara et Qenqo

Ce sont là trois sites à proximité de Cuzco, que l'on peut découvrir tranquillement en une demi-journée (Aller à Tambomachay en taxi, à environ 8km, puis revenir à pied vers la ville en s'arrêtant sur les deux autres sites. On peut même ajouter Sacsayhuaman à la visite !) Malgré que l'on soit à 3700m, pas d'inquiétude : le retour se fait en pente douce !

Les visites sont assez rapides car les trois sites sont plutôt petits (et aussi tous près de la route).

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De Tambomachay (qui signifierait "lieu de repos", mais que l'on appelle également "Les bains de l'Inca"), on ne sait pas grand chose. 

Comme souvent c'est la qualité de la taille des pierres qui suggèrent l'importance du lieu. 

L'Inca et les prêtres venaient probablement ici pour effectuer quelques rituels en rapport avec l'eau et la source (et toute la symbolique qui en découle, si j'ose dire !) 

Les niches trapézoïdales étaient de toute évidence destinées à recevoir des offrandes...

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(23 juin 2009)
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 (23 juin 2009)
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Puka Pukara est le moins intéressant des trois sites. Certains avancent que ce petit fortin (également appelé la "forteresse rouge"), situé à moins de 500m de Tombomachay, servait à loger l'escorte de l'Empereur qui se rendait aux "bains" ! D'autres parlent d'un relais de chasse...

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(23 juin 2009)
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En parcourant les 5km qui mènent à Q'enqo, on découvre d'autres traces de "constructions" incas. Certaines font l'objet de fouilles, alors que d'autres sont ne sont même pas encore défrichée. Il est à parier que toute la région autour de Cuzco nous promet encore de belles découvertes !

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Ci-dessus : Archéologues au travail
Ci-dessous : Ce pan rocheux à l'abandon a de toute évidence été travaillé par la main de l'homme (!)
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Qenqo ("méandre" ou "Labyrinthe") est un lieux fascinant et unique en son genre. L'aspect très brut de ce que l'on découvre nous ramène à "l'âge de pierre", à quelque chose de vraiment primitif. C'est le rocher dans son ensemble qui est le lieu du culte. Les incas semblent avoir aménagé cette masse sans vouloir attenter à son aspect originel.

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La roche est, ici et là, sculptée sur le dessus, taillée sur les côtés (avec d'étranges couloirs en zigzag), et creusé en dessous. Partout des marches, des autels et des rigoles taillés dans la masse.

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(23 juin 2009)
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Cet autel (en forme de trône) que l'on trouve dans le sous-sol semble avoir servi aux sacrifices.
La niche (au fond à gauche) aurait été recouverte d'or ou d'argent afin de réfléchir la lumière du soleil jusque à cet autel... 

Sur le côté, un hémicycle doté d'assises fait face à une monumentale pierre dressée qui semble avoir été profanée. Peut-être avait-elle à l'origine une silhouette de puma !

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La roche sacré, face à l'hémicycle
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L'ensemble est de toute évidence un centre cérémoniel, fort probablement dévolu aux sacrifices rituels.

08/08/2009

Inti Raymi à Cuzco, le 24 juin

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L'Inti Raymi (de Inti/soleil et raymi/fête) était la cérémonie religieuse la plus importante du calendrier Inca. La Fête se déroulait sur 9 jours, avec force de danses et de sacrifices. Le point d'orgue, le 21 juin, correspondait à la date du solstice d'hiver et au commencement de la nouvelle année (c'était aussi l'occasion de conforter les origines mythiques de l'Inca, qui avait fini par se considérer comme le fils du soleil !).

La population, venant des quatre Quartiers de l'Empire, se réunissait pour l'occasion à Cuzco et c'est l'Inca en personne qui présidait à la cérémonie (Ce qui fut le cas jusqu'en 1535). Officiellement interdite par les autorités en 1572 (qui la jugeait par trop païenne), elle survit clandestinement quelques années avant de tomber dans l'oubli.

C'est en 1944 que la première reconstitution eut lieu, jusqu'à devenir la fête folklorique et surtout touristique que l'on découvre à présent. En effet, exit le côté sacré ou spirituel de l'exercice, seul subsiste aujourd'hui la "parade" populaire, d'ailleurs pas toujours convaincante (dû à un manque cruel de moyens et de professionnalisme).

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Début de la cérémonie, au pied du Coricancha : Arrivent les musiciens, les prêtres, les nobles, les guerriers, les vierges, etc...
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(Coricancha, 24 juin 2009)
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L'Inca apparaît en haut du Coricancha
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(Coricancha, 24 juin 2009)
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A l'époque, la cérémonie commençait sur la grande place de Cuzco (la Plaza de Armas actuelle). Tous feux éteints, les participant attendaient jusqu'à l'aube que le soleil (re)apparaisse. S'ensuivait des célébrations au Temple du Soleil (le Coricancha), puis un retour sur la grande place.

Aujourd'hui, le spectacle commence vers 9h au Coricancha, continue sur la Plaza de Armas et se termine dans l'après-midi à Sacsayhuaman (le site qui surplombe la ville) avec un sacrifice virtuel de lama.

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Début de la parade depuis le Coricancha jusqu'à la Plaza de Armas 
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Le condor, le puma et le serpent avaient une place privilégiée au Panthéon des Incas : Il représentait le monde des cieux, et donc des dieux, le monde du milieu, celui des hommes et enfin le monde souterrain...
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L'épouse de l'Inca
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Momie d'Inca... enfin une reproduction !!!
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Le prêtre et ses quipu (cordelettes à noeux qui servaient à compter)
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L'Inca sur son trône en or

Si les "comédiens d'un jour" défilent à pied du Coricancha à la Plaza, c'est en bus qu'ils font la deuxième partie du parcours !

La parade est ouverte à tous dans la ville, mais la dernière partie est plus exclusive. Il faut en effet débourser entre 60 et 100 euros pour prendre place dans les gradins montés pour l'occasion sur la grande esplanade de Sacsayhuaman. Ceux qui ne veulent pas payer ce prix abusif (comme moi !) se rabattront sur les collines alentours, avec une chance .... de ne pas voir grand chose !

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La parade reste fait un arrêt sur la Plaza de Armas
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La foule se rend à Sacsayhuaman
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Ceux qui n'ont pas payé regardent le spectacle depuis les collines environnantes, les plus chanceux riches depuis les gradins...
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J'ajouterais enfin que se sont les mêmes comédiens (entre 150 et 200) qui officient tout au long de la journée, et que de fait les tableaux, les costumes et surtout la musique (live) sont terriblement redondants !

20 secondes en musique !!!

07/08/2009

Le Coricancha (ou Temple du Soleil de Cuzco)

Mon "expédition" au Machu Picchu (et surtout une trop courte nuit) m'avait un peu éreinté ; Je consacrais donc ma journée du lendemain à la visite de Cuzco.

D'abord quelques églises (j'avais déjà visité la Cathédrale, à ne manquer sous aucun prétexte !) puis différents petits musées sympatiques (bon point pour le musée d'Art précolombien)...

J'étais un peu déçu, je l'avoue, de ne pas trouver ici un grand musée à la hauteur du passé de l'ancienne capitale : Il faudra pour cela attendre d'être à Lima. 

Deux surprises m'attendaient pourtant :

La première, c'est le Musée d'Art religieux qui présente ses belles collections dans un ancien palais colonial, bâti sur une structure inca (au dessus du mur où se trouve la pierre à 12 angles ).

La seconde, et pour moi de loin la plus impressionnante, c'est le Coricancha.

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Vestiges (en gris foncé) de l'enceinte inca au dessus des terasses ; Au sommet, l'extremité sud de l'Eglise Santo Domingo
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Côté Est de l'Eglise Santo Domingo, construite sur le Coricancha
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Le Coricancha n'était rien de moins que le lieu le plus sacré de tout l'Empire ! ; Le seul et unique Temple du Soleil (tout les autres, ici et là, comme par exemple au Machu Picchu, n'étant en quelque sorte que des "annexes" du Temple principal).

C'est dans le Coricancha qu'avaient lieu les sacres, les mariages et les funérailles de l'Inca. C'est là qu'étaient conservées les momies royales, assises sur des trônes en or. Dans le Temple, dédié principalement à l'Inti (la divinité du soleil), on adorait également d'autres "idoles" : Viracocha, la Lune, le Tonnerre ou l'Arc-en-ciel... C'est dans le Coricancha enfin qu'avait lieu, en partie, la célébration de la Fête du Soleil, en présence de l'empereur.

Coriancha signifiant "enceinte (ou cercle, enclos) de l'or (ou doré)", de nombreux ouvrages (dont le Routard 2009/2010) le réduisent uniquement à un "endroit qui était un vaste dépôt d'or"(dixit le Routard, page 174), lui ôtant par là même son importance et sa symbolique infiniment plus primordiales.

Même si l'endroit regorgeait de trésors inouïs qui continuent d'enflammer l'imagination, cela restait avant tout "LE" Temple, le centre cosmogonique de toute une civilisation !

Les conquistadors le pillèrent consciencieusement dès leur arrivée et décidèrent de construire en lieu et place l'Eglise et le Couvent Santo Domingo. Les pierres d'origine servirent à la construction des nouveaux édifices, mais miraculeusement, une partie de l'enceinte inca ainsi que quatre bâtiments furent, pour des raisons inconnues, épargnés !

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Reconstitution du Coricancha (maquette du musée de Lima, 28 juin 2009)
Point jaune : Partie de la muraille qui a été conservé (et que l'on voit sur la première photo)
Points rouges : Les quatre structures incas encore visibles aujourd'hui de part et d'autre du cloître actuel (voir ci-dessous)
L'Egise Santo Domingo a , elle, été construite sur l'emplacement des deux bâtiments que l'on trouve à gauche des points rouges...
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C'est du haut de ce morceau de muraille, visible depuis l'Avenuda El Sol, qu'apparaîtra demain l'Inca pour donner le départ de L'Inti Raymi, la Fête du Soleil...

A l'intérieur, c'est encore plus surprenant : Le cloitre ayant été positionné au beau milieu des constructions incaïques existantes, de curieux mélanges architecturaux ont vu le jour, comme ces arches (inconnues des incas) qui viennent s'adosser aux murs typiquement précolombiens !

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Le cloître du couvent.
Au fond des "wiphala", drapeaux des communautés andines
Celui de gauche est généralement associé à l'Empire Inca, celui de droite au peuple Aymara (l'aymara qui était la langue des incas...)
On retrouve ces drapeaux (et leur variantes) de l'Equateur au Chili
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Construction inca, reconnaissable à la perfection de la taille des pierres, ainsi qu'aux portes trapézoïdales
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Arches hispaniques et mur inca
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Un des quatre bâtiments incas (dont personne ne connaît l'usage qui en était fait) ; Derrière, les arcades du cloître
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Reconstitution (assez libre) d'une des salles du Coricancha juste avant son pillage
(Musée à Lima, 28 juin 2009)
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Le Temple était le palais le plus richement orné de son époque. Les chroniqueurs espagnols parlent de richesses fabuleuses : Des murs recouverts de 700 feuilles d'or de 2kg chacune ; des corniches, d'or encore ; des encadrements de porte en métal précieux ornés de pierres toutes aussi précieuses ; des idoles d'or et d'argent, et même un jardin ou les arbres, les fleurs et les animaux étaient fait du même noble métal. L'Inca y plantait chaque printemps des épis de maïs en or afin de favoriser les récoltes !

Il probable que le Coricancha recèlait également des dons fait au Idoles ou à l'Inca, ainsi que divers tributs (prises de guerre, etc...)...

On ne connaîtra jamais vraiment l'étendue de ces richesses qui, une fois fondues, participèrent à propulser la Couronne d'Espagne au faîte de sa puissance...

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(Coricancha, Couvent Santo domingo, 23 juin 2009)

30/07/2009

Sacsayhuamàn

 
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(Alpaga à Sacsayhuaman, 20 juin 2009)
 

4a sacsayhuaman.jpg"Le Net m'a tuer !"

C'est ce que je pourrais tracer en lettres d'or (et non de sang, faut tout de même pas exagérer !) ou graver dans le marbre, après plusieurs jours passés à fouiller des centaines de sites explicitant le pourquoi et le comment des ruines de Sacsayhuaman...

Naturellement méfiant quant à toutes les affirmations définitives du Net, j'ai été cette fois-ci définitivement scotché !

Si un seul mot devait définir mon profond désarroi à l'issue de ces recherches, je choisirais probablement "vacuité" : L'état de ce qui est vide...

S'il je pouvais en choisir plusieurs, je n'aurais que l'embarras du choix : Plagiat, redondance, resucée, lieu commun, etc...

Une des raisons de mon désappointement tient surtout au fait que certaines affirmations (comme par exemple le nom des trois architectes successifs, les 30000 hommes sur le chantier et les 60 années nécessaire pour mener à bien ce dernier) sont à chaque fois reprises dans la même forme, et avec les mêmes mots... On se retrouve très vite dans le douteux royaume du copié/collé, dont certains bloggeurs usent et abusent sans vergogne.

A la fin de quoi on finit par douter de tout ce que l'on découvre au fil des pages... 

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Sacsayhuaman, avec au premier plan les 3 murailles ; Au fond, dans la vallée : Cuzco
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Il faut bien sûr aussi compter avec certains guides d'opérettes, qui rêvent tout haut (et ont parfois le bon mot pour faire sourire ; l'anecdocte croustillante qui fait oublier le pénible escalier) mais dont les touristes boivent naïvement les paroles avant d'ingénument les colporter. 

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Mètre-étalon d'un jour, juste pour vous donner une idée de la taille des pierres !
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Les seules informations indiscutables concernant Sacsayhuaman restent sa position géographique (le site surplombe la ville de Cuzco, à environ 2km au nord-nord-ouest de la Plaza de Armas), la réalité des ruines que l'on peut y admirer (à commencer par les 3 murailles cyclopéennes construites en dent de scie) et le fait que l'ensemble ait été construit par les Incas.

On ne peut non plus douter que le lieu fut le théâtre, en 1536, d'une féroce bataille : Elle opposa les conquistadors (installés à Cuzco) à Manco Capac, qui tenta vainement à cette occasion de renverser les assiégés et reprendre sa ville. 

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Les murailles ont des angles parfaitement arrondis
 
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Pour le reste, il faudra trier dans tout le salmigondis disponible sur la toile.
 

- quant au "mensurations" du site, les murailles font, selon les sources, entre 300 et 600 mètres de longueur (il semble que le premier chiffre soit le plus raisonnable)

 

- quant aux quelques pierres les plus imposantes, les poids varient selon les uns ou les autres de 125 à 350 tonnes : On n'est pas à 200 tonnes près pour le même gros caillou !

 

- quant à la signification du mot "Sacsayhuaman", on frise l'hallucination : J'ai trouvé pêle-mêle des "lieu ou repose le puma", "dent de puma", "tête grise ou décoiffée", "faucon satisfait" ou "faucon de marbre", et même un "crinière du lama" !!! (no comment)

 

- quant à l'affirmation que le ville de Cuzco avait une forme de puma, dont Sacsayhuaman serait la tête et les fameuses murailles les dents acérées du félin, je n'ai trouvé ni source fiable, ni l'ébauche d'un croquis pour la conforter. J'ajouterais d'ailleurs que certains, encore plus savant, voient en Coricancha (l'ancien temple du soleil de Cuzco transformé en monastère par les espagnols) les "partie génitales" de la bête !

 

- quant, pour finir, à l'utilité même du site, certains ne retiennent toujours que son côté défensif (forteresse) quand d'autres lui accordent une dimension un peu plus spirituelle.  En effet, il semble peu probable que les incas aient passé des dizaines d'années à construire un mur si beau et si parfait pour ne protéger qu'une infime partie de leur capitale ! 

 

Ce ne sont là que quelques exemples, mais ils donnent le ton.

 

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Vue depuis la seconde terrasse
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On voit bien ici les murailles en dents de scie...
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En ce 20 juin avaient lieu les répétitions pour la Fête du soleil du 24, au milieu de tribunes montées pour l'occasion
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04 sacsayhuaman.jpgMalgré ce constat un peu désabusé, il faut néanmoins resté confiant. Des dizaines de fouilles ont lieu sur le site (et tout autour, sur des centaines d'hectares) et les archéologues sont en train de patiemment reconstituer cet incroyable puzzle. 

Je suis d'autre part persuadé que de nombreux textes, écrits par quelques conquistadors moins vénaux que d'autres, croupissent encore dans les bibliothèques du vieux continent, et réapparaîtront un de ces jours. 

Il faut juste un peu de temps...

Sacsayhuaman (que des centaines d'internautes top-fun conseillent au passage de prononcer "sexy woman" : Tant que le ridicule ne tue pas !!!) est néanmoins un lieu vraiment extraordinaire, à la fois par son gigantisme, mais aussi par le mystère qui s'en dégage.

Il surpasse, et de loin, le Macchu Picchu, quant à son rôle unique : Site cultuel majeur de Cuzco, il était probablement le coeur même de l'Empire, le réel centre cosmogonique de la civilisation Inca.

Il fut dépecé au fil des siècles par les conquistadors afin de bâtir la nouvelle Cusco, et on ne peut que se réjouir aujourd'hui, qu'un peu à l'instar des Pyramides, ces merveilleuses structures cyclopéennes n'aient dû leur survivance qu'aux géniales techniques (encore inconnues) qui présidèrent à leur érection...

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De l'autre côté de l'esplananade, faisant face au murailles, une colline rocheuse. A de nombreux, endroit, les incas ont taillé dans la masse pour des raisons qui nous sont en grande partie inconnues...
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Un des pans de la colline est fait de roche lisse, comme si on avait étiré la matière !
Les touristes improvisent rapidement un toboggan...
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(Alpaga à Sacsayhuaman, 20 juin 2009)
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(Mea culpa)
 
J'ai ajouté la photo ci-desous 20 jours après avoir écrit ce post.
J'ai fait personnellement le tracé sur Google Earth,
après avoir trouvé de nouvelles informations sur le Net.
Cela tenterait à prouver que, contrairement à ce que j'avance plus haut,
la ville de Cuzco avait peut-être à l'origine la forme d'un puma.
Le "dessin" n'aurait pas vraiment de sens vu de Sacsayhuaman,
mais peut-être un peu plus depuis les collines au sud-est.
 
Je vous laisse seuls juges...
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28/07/2009

Jours de Fêtes à Cuzco

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Le calendrier Inca (comme beaucoup d'autres !) était principalement ponctué par les 2 solstices et les 2 équinoxes, le point d'orgue étant le jour le plus long de l'année, en l'occurence le solstice d'hiver (dans l'hémisphère sud).

C'est à l'occasion de ce solstice qu'étaient organisées, autour du 21 juin, les plus importantes manifestations de l'Empire, dont l'incontournable Inti Raymi : La Fête du Soleil..

Les Espagnols, trouvant ces célébrations un brin païenne (le mot est faible !) mais ne pouvant difficilement se résoudre à les abolir, déplacérent d'un coup d'un seul le fameux solstice trois jours plus tard, le 24 juin, afin qu'il coincide avec la Fête de la Saint-Jean, décidément plus présentable !

Quand dans les années 40 (du siècle dernier), les péruviens remirent l'Inti Raymi au goût du jour, ils conservèrent évidemment cette date.

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C'est à Cuzco (capitale historique oblige) que les différentes manifestations, étalées sur plusieurs jours, sont les plus hautes en couleur. N'étant pas au fait d'un calendrier précis, le touriste moyen (moi, quoi !) découvre chacune d'entre elles un peu au hasard, souvent prévenu par le rythme entêtant des fanfares qui sillonnent la ville. C'est bien sûr la Plaza de Armas qui reste, comme à l'époque inca, le centre des festivités.

Pendant plusieurs jours, matin midi ou soir, c'est là que va défiler le "tout cuzco" : Tour à tour les écoles (des plus petits au plus grands), les associations, les municipalités, les provinces, les entreprises (publiques ou privées), etc.., chacun avec sa formation musicale, ses costumes, sa chorégraphie, ... et parfois même des chars !

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J'aurais la chance d'être présent le 20 juin au feu d'artifice, suivi d'un grand concert populaire (très arrosé !), mais pas les deux jours suivant, pour cause d'ascension du Machu Picchu !

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La jeunesse bouscule parfois un peu la tradition !
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(Photos : Cuzco, entre le 20 et le 26 juin 2009)

26/07/2009

Cuzco, nombril du Monde

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La magnifique Plaza de Armas de Cuzco, avec à gauche la Cathédrale de l'Assomption (1559-1669) et à droite, l'Eglise de la Compagnie de Jésus (1570-1650)
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La découverte de la ville fut un vrai coup de coeur. Peut-être parce que nous partions du postulat qu'étant le passage obligé pour accèder au Machu Picchu et aux autres sites de la Vallée Sacrée, l'ancienne capitale des Incas ne pouvait être qu'une cité archi-touristique et sans âme... Il n'en est rien.

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Arcades autour de la Plaza de Armas
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(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
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On ne peut pas faire un pas dans la ville sans être immergé dans son passé. Des églises et des monastère s'égrennent le long des rues dont les fondations et les soubassements sont ceux des anciens palais et demeures incas !

C'est là la première découverte : La ville fut la capitale de l'Empire et cela se voit ! Les principales places, à commencer par l'incroyable Plaza de Armas, sont les mêmes qu'au moment de l'invasion par les conquistadors. Seuls les monuments qui les bordent ont changé, ...comme par exemple la Cathédrale de l'Assomption, construite en lieu et place du palais (détruit pour l'occasion) de l'empereur Viracocha Inca.

La seconde découverte, c'est que l'on se trouve au coeur d'une situation historique sans pareil : Les espagnols qui prennent Cuzco en 1533, c'est un peu comme si le Quattrocento italien avait débarqué directement dans la Rome des 12 Césars ! Deux mondes qui n'ont pas grand choses en commun, ...un choc des civilisations.

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L'eglise de la Compania (Compagnie de Jésus), construite elle aussi sur les fondations d'un ancien palais (celui de Wayna Capac)
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Retable de l'Eglise de la Compania
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La cathédrale (au premier plan) et l'Eglise de la Compania
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(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
 
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(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
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Cuzco (qui vient de Qusqu, ce qui signifie nombril en Quechua) est une ville moyenne (300 000h) où il fait bon vivre. Ses 3300 mètres d'altitude lui confère un climat très agréable d'environ 20° (la journée) tout au long de l'année.

Elle fut, d'après la légende, fondée par Manco Capac (le Premier Inca) et sa soeur-épouse Oqllo, nés tout deux des eaux du lac Titicaca par le pouvoir de Viracocha, le Dieu créateur.

C'était entre le XI et XIIème siècle, soit moins de 500 ans avant l'arrivée des conquistadors ! 

Pendant quatre siècles, La cité fut le coeur religieux, politique et administratif du Tahuantinsuyu (l'Empire Inca) qui s'étendait de l'Equateur jusqu'au Sud du Chili.

Elle fut aussi le lieu de résidence des treize empereurs successifs !

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Cuzco, c'est enfin la magie de ces dizaines de murs incas que l'on découvre au gré de nos promenades et sur lesquels les conquistadors bâtirent leurs églises et leurs Palais.
L'agencement si particulier des blocs, qui n'existe que dans cette civilisation, ne cesse de nous impressionner. Au delà de la qualité de la taille et de la précision de l'execution, il se dégage de ces facades de la force et du mystère.
Pourquoi diable se donner tant de mal : La seul raison qui est avancée, c'est que c'était là le meilleur moyen pour que les constructions résistent aux séismes, fréquents dans la région.
Cela s'est avèré dès les premiers siècles de la Conquête, où la ville espagnole fut plusieurs fois très endommagée (voire pratiquement détruite, comme en 1650) alors que ces murs résistèrent ! 
 

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Ci-dessus, la fameuse pierre aux 12 angles, l'une des plus populaire de Cuzco, à donné son nom à la rue ainsi qu'a l'édifice qu'elle supporte : Hatum Rumiyoc (qui signifie "la grande pierre" en quechua). C'est ici que se dressait le palais de l'Inca Roca vers 1350...
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Après l'arrivée des espagnols La ville resta quelques temps la plus importante du sous-continent : C'est par exemple à Cuzco que fut établi le premier évêché d'amérique latine qui couvrait à lui seul l'immensité des nouveaux territoires conquis.

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(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)