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22/08/2009

La céramique précolombienne au Pérou (2)

Il est évidemment plus facile pour un touriste d'apprécier la céramique précolombienne que de la situer dans le temps : Les civilisations qui en sont à l'origine sont tellement nombreuses !

Malgré un pillage qui a duré plus de cinq siècles, les collections des musées de Lima (et de Cuzco) sont néanmoins suffisamment riches pour nous offrir un fantastique voyage dans le passé.

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(Céramiques Cupisnique, Musée Archéologique de Lima, 28 juin 2009)

Si certaines civilisations sont plus (ou autant) réputée pour leur maîtrise du tissage (Paracas, Nazca,...), de l'orfèvrerie (Lambayéque, Chimu,...), ou de l'architecture (comme les Incas...), toutes ont en commun la céramique. Si l'usage de l'argile (a des fins utilitaires) est beaucoup plus ancien, les premières céramiques appararaissent vers 1800/2000 avJC. C'est donc plus de 3000 ans d'histoire qu'elles nous racontent...

02a Nazca.jpgLa filiation (ou l'interaction) entre chacune de ces civilisations (ou "cultures") saute au yeux : La preuve en est cette "anse-étrier", si typique, que l'on retrouve de 1200 av.JC (Cupisnique et Chavin) à 1400 ap.JC (Chimu). Si certaines civilisations ont apporté de nouvelles techniques (ou d'éclatantes couleurs), d'autre sont parfois revenu à quelque chose de plus austère et symbolique (Chimu, Chancay), ce qui complique d'autant plus la "tracabilité" pour le simple amateur !

La dernière en date, celle des Incas, n'a d'ailleurs pas vraiment excellé dans la céramique, sans doute occupée qu'elle était à construire des monuments prodigieux...

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(ci-contre : Céramique Nazca ; Musée d'Art Précolombien de Cuzco, 23 juin 2009)

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Certaines de ces civilisations ont connu leur essor aux même dates, mais à des endroits différents (comme Cupisnique et Chavin), d'autres se sont suivies (Nazca après Paracas), et d'autres enfin ont parfois formé des "entités" (comme Tiahuanaco et Huari)...

 

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(Céramiques Mochicas ; A droite : Musée de Cuzco ; A gauche : Musée de Lima)
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(2 céramiques Huari ; Musée Archéologique de Lima, 28 juin 2009)

04b wari.jpgToutes ces céramiques ont un point commun : Malgré l'usage plutôt rituel de la production (les pièces finissaient bien souvent dans les sépultures ou dans les temples), elle représentent généralement des personnages, des êtres mythologique, des animaux, des scènes de la vie quotidienne, des plantes, des fruits, des maisons, etc... 

Les motifs et les formes des céramiques sont toujours hautement symbolique et appartiennent à un langage complexe exprimant les relations de l'homme précolombien avec son milieu, la nature et les dieux...

 

 

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(Céramique Chimu, Musée Archéologique de Lima, 28 juin 2009)
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(Céramique Chimu, Musée d'Art Précolombien de Cuzco, 23 juin 2009)
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(Céramique Chimu ; Tubercules ; Musée Archéologique de Lima, 28 juin 2009)

Ci dessous la liste des principales civilisations ou "cultures" (dans l'ordre chronologique) qui ont produit de très nombreuses céramiques de qualité : Celles en gras sont les plus fameuses pour la maîtrise de cet Art.

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Cupisnique (de 900 à 200 av.JC, sur le littoral)

Chavin (de 1200 à 200 av.JC, dans les andes)

Paracas (800 à 200 av.JC, sur la côte sud)

Nazca (de 200 avJC à 600 ap.JC, sur la côte sud)

Mochicas, ou Moche (de 100 à 600 ap.JC, dans les andes)

Tiahuanaco, ou Tiwanaku (de 500 à 900 ap.JC, dans les andes)

Huari, ou Wari (de 600 à 1000 ap.JC, dans les andes)

Lambayèque (de 700 à 1000, sur la côte nord)

Chimu (de 700 à 1400 apJC, sur la côte Nord)

Chancay (de 1100 à 1400, côte centrale)

Inca (de 1200 à 1500 ap.JC, dans les andes)

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Cette liste est bien sûr approximative : D'une part tout les archéologues ne sont pas toujours d'accord sur les dates, et d'autre part, certaines civilisations des "montagnes" se sont  developpées jusqu'à la "côte", et vice versa...

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(Céramique Chancay, Musée Archéologique de Lima, 28 juin 2009)
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(Céramique Inca, Musée d'Art Précolombien de Cuzco, 23 juin 2009)

20/08/2009

La Civilisation de Caral (et la ville sacrée de Caral-Supe)

Caral. Retenez bien ce nom, car on risque d'en reparler beaucoup les prochaines années !

Il s'agit là ni plus ni moins que de la plus ancienne civilisation du continent américain (nord et centre compris !) : Son âge d'Or se situant entre 2500 et 3000 ans avant JC, elle est donc contemporaine des premières Pyramides d'Egypte !

Peut-être est-ce également la "Matrice", la "civilisation Mère" dont découleraient toutes les autres, avec en bout de parcours celle des Incas, plus de 4000 ans plus tard !

L'avenir nous le dira...

Quoiqu'il en soit, cela confirme magistralement que le Pérou fait bien partie des plus importantes et anciennes "zones de civilisations" à travers le Monde, à l'instar du Croissant Fertile...

Une telle idée aurait été vouée au gémonies il y a moins de 30 ans !

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Ce que l'on découvre de la Ville sacrée de Caral-Supe avec Google Earth...
On distingue bien les quatre pyramides principales, ainsi que les deux temples précédés de leur d'amphithéâtre...
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Le hasard a fait que l'UNESCO l'inscrivait sur sa liste du Patrimoine de l'Humanité le jour même ou nous quittions Lima, le 28 juin dernier.

La reconnaissance de cette civilisation et de "la Ville sacrée de Caral-Supe" va sans nul doute permettre aux archéologues d'obtenir plus facilement des fonds afin de poursuivre leurs recherches et, bien sûr, de les aider à préserver le site.

Je ne ferais pas un long post sur Caral (les excavations ont commencées il y a tout juste 15 ans, et chaque année apporte son lot de découvertes), et je laisse le soin au lecteur curieux de glaner ce qui peut déjà l'être sur le Net (bien souvent encore en Espagnol)...

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Plans de la "Ville sacrée" de Caral
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J'espère que Le Routard (ainsi que d'autre guides) auront à coeur de mentionner l'existence de ce site exceptionnel dans leurs prochaines éditions (pas un mot dans le 2009/2010), et pourquoi pas d'en proposer la visite, Caral se situant à moins de 200km au Nord de Lima.

Ce sera aussi pour eux l'occasion d'affiner leurs "repères chronologiques"... 

Je n'avais quant à moi pas envisagé cette visite, dans la totale ignorance que j'étais de l'existence même de ces ruines !

J'espère qu'un prochain voyage, cette fois dans le nord du Pèrou, sera l'occasion de les découvrir, parmi tous les autres vestiges qui méritent le détour : Chan Chan, Chavin de Huantar, Trujillo, Tucume, Kuntur Wasi, Cajamarca, SipanKuelap, etc...

 

 

En Espagnol, désolé ! :)

 

Liens Internet :

Caral sur le site de L'UNESCO

Le site de Caral sur Wikipedia

La civilisation de Caral sur Wikipédia

Le site officiel de Caral

Le blog de Jèrôme Denni

Le blog de François Rambaud 

14:22 Publié dans Bolivie,perou, perou | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pérou, caral, supe

19/08/2009

La céramique précolombienne au Pérou (1)

A bien regarder, nombre des posts précédent font la part belle à la civilisation Inca : C'est tout simplement dû au fait que ces derniers aient été les ultimes représentants d'une longue liste de cultures successives et qu'ils se soient, d'autre part, illustrés dans une architecture massive et très élaborée visible encore aujourd'hui sur les hauts plateaux andins.

Il est malheureusement réducteur de lire un peu trop souvent que les incas, dont la domination n'a duré en fin de compte qu'à peine plus d'un siècle, soit "La" référence civilisationnelle de cette grande Histoire de l'Amérique du sud.

D'autant plus que dans beaucoup de domaines, dont l'orfèvrerie, le tissage et la céramique, ils n'aient parfois pas atteint l'excellence d'autres peuples les ayant précédé !

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Culture Mochicas -ou Moche-, entre 100 av.JC et 700 ap.JC
Musée d'Archéologie et d'Anthropologie de Lima, 28 juin 2009

Avant de vous parler un peu de céramique, je voulais également apporter un éclairage sur le terme "précolombien" généralement utilisé à propos des Amériques et qui n'est, de toute évidence, pas le plus approprié : Christophe Colomb n'a en fait abordé les côtes vénézuéliennes qu'une seule fois et brièvement (c'était au cours de son troisième et avant-dernier voyage en 1500). Il ignorait évidemment qu'à trois mille kilomètres de là un grand Empire était alors à son apogée, et cela pour encore quelques dizaines d'années ! Il est aussi acquis que les vikings furent les premiers à mettre pied sur les côtes d'Amérique du Nord vers l'an mille, soit 500 ans avant Colomb...

Pour en revenir à l'actuel Pérou (et aux pays voisins), il faut donc plutôt parler de civilisations "préhispaniques", malgré tout ce que ce vocable induit comme connotations "conquérante et guerrière", bien moins valorisantes que celui de "précolombien" auquel on associe plutôt l'idée de grandes découvertes et du passage (en 1492) du Moyen-Age aux Temps modernes....

(A suivre...)

14/08/2009

La fin du voyage

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C'est donc ici, sur ce haut plateau magnifique, que se termine (de façon symbolique) ce périple d'un mois au Pérou et en Bolivie : C'est en tout cas ces images (d'une dernière journée passée dans la Vallée Sacrée) que je garderais vivante dans mon souvenir...

Nous repasserons bien sûr deux petites journée à Lima, afin surtout d'attraper notre vol retour. La capitale sera, comme à notre arrivée quelques semaines plus tôt, toujours enveloppée du "garao" cette grisaille humide et plutôt déprimante qui jure avec le franc soleil de la Cordillère... Ce sera alors surtout l'occasion de visiter quelques très beaux musées. 

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(26 juin 2009)
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J'ai posté 34 articles et plus de 500 photos : Je remercie les lecteurs assidus et leur commentaires encourageants, mais je crains aussi que ce foisonnement risque d'en déconcerter plus d'un à la rentrée !  :)

Ce voyage fût (il faut bien faire des choix) concentré sur le sud du pays, dans un circuit somme toute assez classique, que parcoure la majorité des touristes entre Lima et le Lac Titicaca.

S'il y a pourtant beaucoup d'autres lieux à découvrir au nord du Pérou (Chan-Chan, Chavin de Huantar, Sipan, Trujillo, Cajamarca, etc..), je suis intimement persuadé que ce sont les hauts plateaux chiliens et boliviens qui auront mes faveurs lors d'un prochain voyage...

L'altiplano m'a définitivement conquis ! 

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(26 juin 2009)
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13/08/2009

Les salines de Maras

Je suis désolé par avance par l'avalanche d'images qui va suivre, même si vous avez maintenant l'habitude !  :)

Mais c'est un peu comme pour ces tulipes du mois d'avril dernier : devant  tant de majesté et de magie, il était difficile de ne pas shooter à l'excès, et plus difficile encore de trier les clichés après coup !

Cette dernière excursion sur les hauts plateaux andins restera l'un des plus beaux souvenirs de ce voyage...

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Le filet d'eau qui va remplir les bassins un à un...
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La fleur de sel se cristallise à la surface de l'eau

Depuis des temps immémoriaux (avant même les incas) les hommes ont su developper à Maras la production de sel à partir d'une simple source d'eau tiéde (20/25°) qui s'écoule de la montagne.

Plus de trois mille petits bassins ont été patiemment façonnés au cours des siècles, sur une surface qui avoisine aujourd'hui les 700m de long sur 150m de large.

La récolte du sel est une activité saisonnière : Obtenu par évaporation, comme dans des marais salants, la cristallisation devient impossible lors de la saison des pluies. Les sauniers profitent alors de cette période pour consolider cette mosaïque de "pozos" fait de pierres et d'argile, mais aussi pour exercer d'autres activités rurales.

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(Saline de Maras, 26 juin 2009)
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Les salines fonctionnent en coopérative. Les dizaines de familles qui se partagent les concessions se chargent d'en récolter péniblement (bien souvent les pieds et les mains nus) le sel avant de l'acheminer (par sac de 50 kg) jusqu'à la pesée, dans des réserves communes à tous. Comme il n'y a pas de route, les familles qui possèdent les pozos les plus en contrebas sont de fait largement défavorisées !

La partie noble du sel est alors iodée avant d'être vendue localement ou exportée. Le sel raclé au fond des bassins et mélangé d'un peu d'argile sera utilisé pour le bétail....

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Les ouvriers n'ont pour tout outil que deux raclettes en bois et une pelle !
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(Saline de Maras, 26 juin 2009)
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Pour la petite histoire, si ce sel, qui est acheté aux sauniers pour environ 0,20 euros le kg se retrouve en vente une fois iodé, à 0,50 euros le kg dans la petite échoppe de la coopérative, c'est 70 ou 90 euros le kg qu'il vous faudra débourser pour l'avoir à votre table (voir ICI ou LA ). C'est clair qu'on peut alors parler d'or blanc !

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(Saline de Maras, 26 juin 2009)

11/08/2009

Les terrasses de Moray

C'était mon dernier jour dans la Vallée Sacrée.

J'avais prévu pour cette fin de séjour à Cuzco deux destinations que je n'aurais manqué sous aucun prétexte : Les terrasses de Moray et les salines de Maras.

Le soleil étant de la partie et les cars de touristes un peu moins (pour mon plus grand bonheur), j'ai vécu là une des plus belles journées de mon voyage au Pérou.

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(26 juin 2009)
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Sur les hauts plateaux andins, ce sont encores les ânes qui battent le blé de leurs sabots...
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Dans les récits de voyageurs, on découvre parfois une certaine confusion entre les noms de Maras, salines et Moray : Les salines devenant ainsi "marais salants" ou le village "Moras" !

Donc, juste pour remettre les choses en place : Maras est "le"petit village qui se trouve presque à équidistance entre les des deux sites. Moray est à 5km à l'ouest et les salines de Maras sont à 7km au nord... Pour les visiter, le moyen le plus simple est d'attendre un taxi à l'embranchement de la route qui vient de Cuzco. Pour le retour, j'avais demandé à ce dernier de me déposer à Moras après les visites, et c'est donc à pied (3km) que je suis retourné jusqu'à la route principale...

Alors que les terrasses que j'avais déjà découvert, à Pisac, Ollantaytambo ou au Machu Picchu étaient toutes accrochées à flanc de montagne, celles de Moray étaient creusées à même les collines, circulaires et édifiées au beau milieu de vastes étendues agricoles.

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Il était donc évident, même pour le néophyte que je suis, que leur construction n'avait en rien à voir avec le souci de maximiser la surface arable disponible !

En fait, il s'avère que Moray n'est rien que moins qu'un laboratoire à ciel ouvert. Les incas s'en servaient pour faire pousser, étudier et enfin sélectionner diverses cultures. Les terrasses concentriques, bien à l'abri des vents, restituaient durant la nuit la chaleur accumulée dans les murets le jour. Grâce à une ingénieuse irrigation (afin d'éviter que ne soient inondés les parties basses), les "savants" cultivateurs recréaient ainsi une profusion de microclimats : Des études ont démontré que la différence de température pouvait largement dépasser les 5° entre les différentes terrasses, alors que les constructions ne dépassent pas 30m de dénivelé !

Il est probable que le site produisît également des semences pour tout l'Empire...

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Système de marches encastrées dans le mur
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Moray (qui signifie "pomme de terre déshydratée" ou vient du mot "aymoray" qu'on peut traduire par "mois de mai" ou " champs de maïs") est doté de trois "amphithéâtres" dont un seul à été totalement restauré. Nous sommes là à 3500m, entouré de majestueux sommets dont le Chicon enneigé qui culmine à 5530m...

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(26 juin 2009)

10/08/2009

Tambomachay, Puca Pucara et Qenqo

Ce sont là trois sites à proximité de Cuzco, que l'on peut découvrir tranquillement en une demi-journée (Aller à Tambomachay en taxi, à environ 8km, puis revenir à pied vers la ville en s'arrêtant sur les deux autres sites. On peut même ajouter Sacsayhuaman à la visite !) Malgré que l'on soit à 3700m, pas d'inquiétude : le retour se fait en pente douce !

Les visites sont assez rapides car les trois sites sont plutôt petits (et aussi tous près de la route).

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De Tambomachay (qui signifierait "lieu de repos", mais que l'on appelle également "Les bains de l'Inca"), on ne sait pas grand chose. 

Comme souvent c'est la qualité de la taille des pierres qui suggèrent l'importance du lieu. 

L'Inca et les prêtres venaient probablement ici pour effectuer quelques rituels en rapport avec l'eau et la source (et toute la symbolique qui en découle, si j'ose dire !) 

Les niches trapézoïdales étaient de toute évidence destinées à recevoir des offrandes...

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(23 juin 2009)
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 (23 juin 2009)
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Puka Pukara est le moins intéressant des trois sites. Certains avancent que ce petit fortin (également appelé la "forteresse rouge"), situé à moins de 500m de Tombomachay, servait à loger l'escorte de l'Empereur qui se rendait aux "bains" ! D'autres parlent d'un relais de chasse...

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(23 juin 2009)
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En parcourant les 5km qui mènent à Q'enqo, on découvre d'autres traces de "constructions" incas. Certaines font l'objet de fouilles, alors que d'autres sont ne sont même pas encore défrichée. Il est à parier que toute la région autour de Cuzco nous promet encore de belles découvertes !

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Ci-dessus : Archéologues au travail
Ci-dessous : Ce pan rocheux à l'abandon a de toute évidence été travaillé par la main de l'homme (!)
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Qenqo ("méandre" ou "Labyrinthe") est un lieux fascinant et unique en son genre. L'aspect très brut de ce que l'on découvre nous ramène à "l'âge de pierre", à quelque chose de vraiment primitif. C'est le rocher dans son ensemble qui est le lieu du culte. Les incas semblent avoir aménagé cette masse sans vouloir attenter à son aspect originel.

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La roche est, ici et là, sculptée sur le dessus, taillée sur les côtés (avec d'étranges couloirs en zigzag), et creusé en dessous. Partout des marches, des autels et des rigoles taillés dans la masse.

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(23 juin 2009)
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Cet autel (en forme de trône) que l'on trouve dans le sous-sol semble avoir servi aux sacrifices.
La niche (au fond à gauche) aurait été recouverte d'or ou d'argent afin de réfléchir la lumière du soleil jusque à cet autel... 

Sur le côté, un hémicycle doté d'assises fait face à une monumentale pierre dressée qui semble avoir été profanée. Peut-être avait-elle à l'origine une silhouette de puma !

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La roche sacré, face à l'hémicycle
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L'ensemble est de toute évidence un centre cérémoniel, fort probablement dévolu aux sacrifices rituels.

09/08/2009

Pisac et la "Vallée sacrée"

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On découvre depuis la citadelle une vue superbe sur La Vallée sacrée. Nous sommes à environ 3000m d'altitude
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La "vallée sacrée" s'étend le long du Rio Urubamba. Les Incas considéraient ce rio, qui descendait des hauts plateaux andins et passait au pied du Machu Pichu, comme la source sacrée de l'Amazone.

(Ils n'étaient pas très loin de la vérité, ce qui était un exploit au vu de la complexité de ce réseau inextricable de centaines d'affluents. Ce n'est d'ailleurs qu'en 2001 que les spécialistes ont fini par se mettre d'accord sur "La" source officielle : Elle se situe au Nevado Misti, à plus de 5500m d'altitude, à quelques dizaines de kilomètres du Canyon de Colca !)

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la forteresse "s'accroche" à la montagne
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Le site s'étend sur 2/3 kilométres, que l'on parcours d'escaliers en sentiers, parfois même en passant par des tunnels creusés dans la montagne !
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(Pisac, 25 juin 2009)
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La Vallée sacrée, située à une cinquantaine de kilométres au nord de Cuzco, possède un climat particulier et propice à l'agriculture. Elle est donc vite devenue un des "greniers à grains" de la capitale. De par sa situation doublement stratégique (cultures et voie d'accès vers Cuzco), la vallée fût vite dotée de forteresses afin d'assurer sa protection. D'où les citadelles de Pisac, Urumbamba, Ollantaytambo et autres...

Toutes les citadelles avaient peu près la même structure, avec leurs zones militaire, sacrée et agricole. D'impressionnantes terrasses (andennes) tapissaient les versants jusque dans la vallée, pour à la fois limiter l'érosion de la montagne, maximiser les ressources en eau et ne pas perdre d'espaces si bénéfiques à la culture.

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Terrasses
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La Zone sacrée se trouve au sommet de la crête, côté sud
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Les bâtiments rectangulaires, aux pierres parfaitement polies, étaient probablement les habitations des prêtres. Au milieu des constructions on retrouve l'Intiwatana (le Temple du Soleil), reconnaissable à sa forme en "fer à cheval", avec en son centre la pierre sacré en guise d'autel.
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(Pisac, 25 juin 2009)

08/08/2009

Inti Raymi à Cuzco, le 24 juin

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L'Inti Raymi (de Inti/soleil et raymi/fête) était la cérémonie religieuse la plus importante du calendrier Inca. La Fête se déroulait sur 9 jours, avec force de danses et de sacrifices. Le point d'orgue, le 21 juin, correspondait à la date du solstice d'hiver et au commencement de la nouvelle année (c'était aussi l'occasion de conforter les origines mythiques de l'Inca, qui avait fini par se considérer comme le fils du soleil !).

La population, venant des quatre Quartiers de l'Empire, se réunissait pour l'occasion à Cuzco et c'est l'Inca en personne qui présidait à la cérémonie (Ce qui fut le cas jusqu'en 1535). Officiellement interdite par les autorités en 1572 (qui la jugeait par trop païenne), elle survit clandestinement quelques années avant de tomber dans l'oubli.

C'est en 1944 que la première reconstitution eut lieu, jusqu'à devenir la fête folklorique et surtout touristique que l'on découvre à présent. En effet, exit le côté sacré ou spirituel de l'exercice, seul subsiste aujourd'hui la "parade" populaire, d'ailleurs pas toujours convaincante (dû à un manque cruel de moyens et de professionnalisme).

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Début de la cérémonie, au pied du Coricancha : Arrivent les musiciens, les prêtres, les nobles, les guerriers, les vierges, etc...
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(Coricancha, 24 juin 2009)
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L'Inca apparaît en haut du Coricancha
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(Coricancha, 24 juin 2009)
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A l'époque, la cérémonie commençait sur la grande place de Cuzco (la Plaza de Armas actuelle). Tous feux éteints, les participant attendaient jusqu'à l'aube que le soleil (re)apparaisse. S'ensuivait des célébrations au Temple du Soleil (le Coricancha), puis un retour sur la grande place.

Aujourd'hui, le spectacle commence vers 9h au Coricancha, continue sur la Plaza de Armas et se termine dans l'après-midi à Sacsayhuaman (le site qui surplombe la ville) avec un sacrifice virtuel de lama.

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Début de la parade depuis le Coricancha jusqu'à la Plaza de Armas 
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Le condor, le puma et le serpent avaient une place privilégiée au Panthéon des Incas : Il représentait le monde des cieux, et donc des dieux, le monde du milieu, celui des hommes et enfin le monde souterrain...
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L'épouse de l'Inca
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Momie d'Inca... enfin une reproduction !!!
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Le prêtre et ses quipu (cordelettes à noeux qui servaient à compter)
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L'Inca sur son trône en or

Si les "comédiens d'un jour" défilent à pied du Coricancha à la Plaza, c'est en bus qu'ils font la deuxième partie du parcours !

La parade est ouverte à tous dans la ville, mais la dernière partie est plus exclusive. Il faut en effet débourser entre 60 et 100 euros pour prendre place dans les gradins montés pour l'occasion sur la grande esplanade de Sacsayhuaman. Ceux qui ne veulent pas payer ce prix abusif (comme moi !) se rabattront sur les collines alentours, avec une chance .... de ne pas voir grand chose !

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La parade reste fait un arrêt sur la Plaza de Armas
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La foule se rend à Sacsayhuaman
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Ceux qui n'ont pas payé regardent le spectacle depuis les collines environnantes, les plus chanceux riches depuis les gradins...
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J'ajouterais enfin que se sont les mêmes comédiens (entre 150 et 200) qui officient tout au long de la journée, et que de fait les tableaux, les costumes et surtout la musique (live) sont terriblement redondants !

20 secondes en musique !!!

07/08/2009

Le Coricancha (ou Temple du Soleil de Cuzco)

Mon "expédition" au Machu Picchu (et surtout une trop courte nuit) m'avait un peu éreinté ; Je consacrais donc ma journée du lendemain à la visite de Cuzco.

D'abord quelques églises (j'avais déjà visité la Cathédrale, à ne manquer sous aucun prétexte !) puis différents petits musées sympatiques (bon point pour le musée d'Art précolombien)...

J'étais un peu déçu, je l'avoue, de ne pas trouver ici un grand musée à la hauteur du passé de l'ancienne capitale : Il faudra pour cela attendre d'être à Lima. 

Deux surprises m'attendaient pourtant :

La première, c'est le Musée d'Art religieux qui présente ses belles collections dans un ancien palais colonial, bâti sur une structure inca (au dessus du mur où se trouve la pierre à 12 angles ).

La seconde, et pour moi de loin la plus impressionnante, c'est le Coricancha.

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Vestiges (en gris foncé) de l'enceinte inca au dessus des terasses ; Au sommet, l'extremité sud de l'Eglise Santo Domingo
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Côté Est de l'Eglise Santo Domingo, construite sur le Coricancha
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Le Coricancha n'était rien de moins que le lieu le plus sacré de tout l'Empire ! ; Le seul et unique Temple du Soleil (tout les autres, ici et là, comme par exemple au Machu Picchu, n'étant en quelque sorte que des "annexes" du Temple principal).

C'est dans le Coricancha qu'avaient lieu les sacres, les mariages et les funérailles de l'Inca. C'est là qu'étaient conservées les momies royales, assises sur des trônes en or. Dans le Temple, dédié principalement à l'Inti (la divinité du soleil), on adorait également d'autres "idoles" : Viracocha, la Lune, le Tonnerre ou l'Arc-en-ciel... C'est dans le Coricancha enfin qu'avait lieu, en partie, la célébration de la Fête du Soleil, en présence de l'empereur.

Coriancha signifiant "enceinte (ou cercle, enclos) de l'or (ou doré)", de nombreux ouvrages (dont le Routard 2009/2010) le réduisent uniquement à un "endroit qui était un vaste dépôt d'or"(dixit le Routard, page 174), lui ôtant par là même son importance et sa symbolique infiniment plus primordiales.

Même si l'endroit regorgeait de trésors inouïs qui continuent d'enflammer l'imagination, cela restait avant tout "LE" Temple, le centre cosmogonique de toute une civilisation !

Les conquistadors le pillèrent consciencieusement dès leur arrivée et décidèrent de construire en lieu et place l'Eglise et le Couvent Santo Domingo. Les pierres d'origine servirent à la construction des nouveaux édifices, mais miraculeusement, une partie de l'enceinte inca ainsi que quatre bâtiments furent, pour des raisons inconnues, épargnés !

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Reconstitution du Coricancha (maquette du musée de Lima, 28 juin 2009)
Point jaune : Partie de la muraille qui a été conservé (et que l'on voit sur la première photo)
Points rouges : Les quatre structures incas encore visibles aujourd'hui de part et d'autre du cloître actuel (voir ci-dessous)
L'Egise Santo Domingo a , elle, été construite sur l'emplacement des deux bâtiments que l'on trouve à gauche des points rouges...
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C'est du haut de ce morceau de muraille, visible depuis l'Avenuda El Sol, qu'apparaîtra demain l'Inca pour donner le départ de L'Inti Raymi, la Fête du Soleil...

A l'intérieur, c'est encore plus surprenant : Le cloitre ayant été positionné au beau milieu des constructions incaïques existantes, de curieux mélanges architecturaux ont vu le jour, comme ces arches (inconnues des incas) qui viennent s'adosser aux murs typiquement précolombiens !

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Le cloître du couvent.
Au fond des "wiphala", drapeaux des communautés andines
Celui de gauche est généralement associé à l'Empire Inca, celui de droite au peuple Aymara (l'aymara qui était la langue des incas...)
On retrouve ces drapeaux (et leur variantes) de l'Equateur au Chili
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Construction inca, reconnaissable à la perfection de la taille des pierres, ainsi qu'aux portes trapézoïdales
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Arches hispaniques et mur inca
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Un des quatre bâtiments incas (dont personne ne connaît l'usage qui en était fait) ; Derrière, les arcades du cloître
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Reconstitution (assez libre) d'une des salles du Coricancha juste avant son pillage
(Musée à Lima, 28 juin 2009)
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Le Temple était le palais le plus richement orné de son époque. Les chroniqueurs espagnols parlent de richesses fabuleuses : Des murs recouverts de 700 feuilles d'or de 2kg chacune ; des corniches, d'or encore ; des encadrements de porte en métal précieux ornés de pierres toutes aussi précieuses ; des idoles d'or et d'argent, et même un jardin ou les arbres, les fleurs et les animaux étaient fait du même noble métal. L'Inca y plantait chaque printemps des épis de maïs en or afin de favoriser les récoltes !

Il probable que le Coricancha recèlait également des dons fait au Idoles ou à l'Inca, ainsi que divers tributs (prises de guerre, etc...)...

On ne connaîtra jamais vraiment l'étendue de ces richesses qui, une fois fondues, participèrent à propulser la Couronne d'Espagne au faîte de sa puissance...

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(Coricancha, Couvent Santo domingo, 23 juin 2009)