Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/08/2009

Le Machu Picchu

 

DSC_5031bbb.jpg(clicquez sur la photo pour l'agrandir)

J'en avais si souvent rêvé, ... je le découvrais enfin !

A défaut d'avoir choisi la voie royale (le trek du Chemin de l'Inca), je tenais tout de même à "peiner "un tout  petit peu pour l'atteindre, comme si je devais le mériter !

C'est pour cette raison que je m'étais levé ce matin là à 3h30. C'était peut être un brin trop tôt, mais je désirais absolument arriver parmi les premiers devant l'entrée du site pour l'ouverture des portes (à 6h...).

Armé d'un petit sac à dos et d'une lampe frontale, je sortais du village (Aguas Calientes) en longeant le torrent. Il faisait nuit noire. Je commençais mon ascension en croisant quelques chiens errants (et un peu faméliques), ce qui n'était pas fait pour me rassurer. Mais quelle idée de partir seul ?

Après plus d'une 1h30 d'ascension, j'atteignais les portes du Machu Picchu, précédé seulement par une petite dizaine de jeunes marcheurs qui m'avaient doublé sur la fin de la montée !!!

05.jpg
06 machu picchu.jpg
07 machu picchu.jpg
(22 juin 2009)
08 machu picchu.jpg
09 machu picchu.jpg
10 machu picchu.jpg
On voit aisément sur cette photo les portes et les fenêtres trapézoïdale, typique des constructions incas.
11 machu picchu.jpg
15.jpg
Les assemblages de pierres surprennent toujours, mais j'avoue que ce "demi-escalier" m'a laissé coi ! D'aucun aurait totalement taillé dans le rocher pour y inclure l'escalier. Mais non !, on cherche là à respecter l'existant...
16.jpg
17.jpg
19 machu picchu.jpg
20.jpg
Le temple des "Trois-Fenêtres" : La seule construction vraiment "cyclopéenne"du site ! Les ouvertures sont taillés d'une manière parfaite dans d'énormes blocs...
21.jpg
21a.jpg

Malgré l'étendue du site, j'avais décidé de ne pas prendre de guide. D'une part pour ne pas à avoir à courir derrière lui (j'avais tout le temps), et d'autre part parce qu'il me semblait avoir déjà fait depuis des lustres le tour du propriétaire !

Je ne tenais pas vraiment non plus à entendre quelques nouvelles anecdotes ou théories oiseuses...

Car il faut bien l'avouer, si on commence à bien comprendre la vie au quotidien dans la cité, nul n'a pu déterminer de façon définitive l'utilité même de cette dernière. L'idée d'un ouvrage militaire ne tenant pas la route, les archéologues lui attribuent généralement deux fonctions : Résidence de l'Empereur, doublée d'un sanctuaire religieux... 

Peuplée de 300 à 1200 habitants selon les estimations, elle à tout d'un grand village. Ses 172 constructions (lieux de culte, habitations, réserves,..) sont répartis selon un schéma bien précis : Zone sacrée, quartier des notables, des artisans, des agriculteurs, etc... C'est souvent la qualité de la construction qui nous renseigne sur son usage.

22 machu picchu.jpg
Le Torreon (ou Temple du Soleil) semble être juste posé sur l'énorme rocher ; Au dessous se trouve le "tombeau royal".
La fenêtre du temple, orientée plein Est et sûrement ornée à l'époque d'or et d'argent, laissait passer le premier rayon de soleil du solstice d'hiver...
 24 machu picchu.jpg
Sous la tour, on trouve comme une sorte de caverne. On reste sans voix devant cet ensemble où se mêle à la fois la pierre naturelle brute, la roche taillée dans la masse et une maçonnerie presque irréelle !
25 machu picchu.jpg
26 machu picchu.jpg
27 machu picchu.jpg
(22 juin 2009)
28.jpg

Le Machu Picchu possède également de nombreuses esplanades et 16 fontaines, sans oublier les fameuses terrasses qui sont indissociables à la magie des lieux.

Et quelle magie !!!

Bien quelle ne soit pas la seule "cité perdue" (Choquequirao n'est qu'à 70km ! ), le Machu Picchu n'a cessé, depuis sa (re) découverte en 1911, de fasciner. Peut-être parce qu'il concentre à lui seul toute la grandeur et les mystères de la civilisation Inca.

Citadelle secrète et inexpugnable, bâtie sur une crête qui surplombe (à 700m) la rivière Urubamba, "la vieille montagne" est comme un joyau au centre d'un écrin de sommets encore plus hauts. En parcourant le site, on fini vite par oublier les grandes difficultés auxquelles ont du faire face les bâtisseurs, tellement on est impressionné par l'harmonie générale qui s'en dégage. Un peu comme si la ville avait été délicatement posée là, et le piton rocheux traité non comme un ennemi qu'il fallait vaincre, mais comme une entité respectueuse avec laquelle il fallait composer...

On retrouve cette vénération de la nature dans la zone sacrée, dédié à Inti, le Dieu Solaire : Plusieurs temples dont le Torreon ("Temple du Soleil "ou "tombeau royal")  précèdent l'Intiwatana (à la fois observatoire et calendrier solaire) qui domine la cité (dont d'ailleurs toutes les constructions sont orientées plein Est !).

28a.jpg
 06a machu picchu intiwatana.jpg
Le fameux observatoire et calendrier solaire : L'Intiwatana (ou Intihuatana). Son nom signifie "le lieu ou l'on attache le soleil" ou "qui accroche le soleil...
Adolescent, j'ai longtemps pensé que cette mystérieuse pierre taillée (à l'aspect si "moderne") devait être une sorte d'autel sacrificiel...
28b.jpg
On devine sur cette petite roche (située près de l'intiwatana) les mêmes formes que les montagnes situeés au loin ! 
29.jpg
Tout bon marcheur désire gravir le Wayna Picchu, la montagne en forme de pain de sucre qui surplombe le site.
Il faut une petite heure de grimpette parfois ardue pour découvrir une vue magnifique de la cité, 300 métres plus bas !
36.jpg
39 machu picchu.jpg
On apperçoit la piste en lacet empruntée par les bus pour accéder au site. Encore plus haut, on devine le "chemin de l'inca" qui part du haut des ruines et rejoint la crête de la montagne...
39a.jpg
37.jpg
Les escaliers sont parfois abruptes et étroits, et donc passablement dangereux sous la pluie !
40 machu picchu.jpg
La rivière Urubamba coule au fond de la vallée, près de 1000 mètres plus bas !
41 machu picchu.jpg
La cité ressemble étrangement, vue d'en haut, à un volatile. On pense évidemment tout de suite au Condor !
Certains prétendent même que la ville (si on la regarde depuis les sommets opposés) a la forme d'un puma dont l'estomac serait la carrière et l'anus l'entrée de la cité (voir ICI) !!! Les mystères du Machu Picchu ont encore de beaux jours...
42.jpg
Comme souvent en milieu de journée, les nuages, qui ont réussis à passer au dessus des montagnes alentours, viennent se déverser sur le site. C'est le signe pour moi du retour, mais cette fois ci en bus !!!
43.jpg
Un visa de plus ! Je sais, c'est pas glorieux (ni même peut-être autorisé), mais je me suis laissé tenté :)

02/08/2009

En route pour le Machu Picchu (Cuzco-Ollantaytambo-Aguas Calientes)

03.jpg
Les terrasses Inca d'Ollantaytambo
02.jpg
(Ollantaytambo, 21 juin 2009)
04.jpg
Comme souvent au Pérou, 2 taureaux en terre cuite trônent sur le faîte des maisons. Accompagnés d'une croix et de divers autres colifichets (une bouteille de vin sur la photo ci-dessus ! ), ils sont les garants du bonheur de toute la maisonnée... 
 
DSC_4684b.jpg

Il en coûte de se rendre au Machu Picchu !

Financièrement et (ou) physiquement (pour ceux qui choisissent la version trek de 4 jours sur le Chemin de l'Inca !).

Les prix atteignent en effet ici des sommets (c'est le cas de le dire !) :

- De 300 à 400 euros minimum (tout compris) pour l'Inca trail (4 jours/3 nuits, sous tente) tout compris depuis Cuzco...

- Pour ceux qui viennent par le seul autre moyen, le rail (monopolisé par Perurail), les prix vont de 45 euros (version chip, aller/retour depuis Ollantaytambo) à 450 euros (version Orient Express depuis Cuzco !!!) 

- En plus de l'hébergement à Aguas Calientes, il faudra encore débourser 4 euros pour se rendre en bus jusqu'aux ruines (à 6 km du village, alors que je n'ai payé que 3,50 euros pour faire les 76 km de Cuzco à Ollantaytambo !), et pour finir les 30 euros pour entrer sur le site...

- Mieux vaut aussi ne pas avoir trop soif : La bouteille d'eau de 50 cl se retrouve ici à 2 euros, contre 70 cents les deux litres  six kilomètres plus bas !!!

Enfin, le seul hôtel qui se trouve sur le site, le Sanctuary Lodge, propose des prix qui démarent modestement à ... 722 euros !!!

Tout ça ressemble fort à du racket organisé,  et avec ses 800 à 1500 visiteurs/jours, la "Vieille montagne" reste assurément une prodigieuse poule aux oeufs d'or...

05.jpg
(21 juin 2009)
06.jpg
07.jpg
 
Après moins de 2 heures d'un magnifique parcours à travers des vallées encaissées, le train arrive à Aguas Calientes (du nom des sources chaudes qu'on trouve à proximité).
Le Village sans goût et sans âme, que les autorités tentent de renommer, sans succès, "Machu Picchu Pueblo" (pour faire plus fun !), semble sortir d'un mauvais western, avec sa voie ferrée qui le traverse de part en part et fait office de rue principale...
 
09.jpg
(Aguas Calientes, 21 juin 2009)
10.jpg
11.jpg
(Aguas Calientes, 21 juin 2009)

26/07/2009

Cuzco, nombril du Monde

01 plaza de armas.jpg
La magnifique Plaza de Armas de Cuzco, avec à gauche la Cathédrale de l'Assomption (1559-1669) et à droite, l'Eglise de la Compagnie de Jésus (1570-1650)
-

La découverte de la ville fut un vrai coup de coeur. Peut-être parce que nous partions du postulat qu'étant le passage obligé pour accèder au Machu Picchu et aux autres sites de la Vallée Sacrée, l'ancienne capitale des Incas ne pouvait être qu'une cité archi-touristique et sans âme... Il n'en est rien.

02 cuzco.jpg
02a.jpg
Arcades autour de la Plaza de Armas
03 cuzco.jpg
(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
3a.jpg

On ne peut pas faire un pas dans la ville sans être immergé dans son passé. Des églises et des monastère s'égrennent le long des rues dont les fondations et les soubassements sont ceux des anciens palais et demeures incas !

C'est là la première découverte : La ville fut la capitale de l'Empire et cela se voit ! Les principales places, à commencer par l'incroyable Plaza de Armas, sont les mêmes qu'au moment de l'invasion par les conquistadors. Seuls les monuments qui les bordent ont changé, ...comme par exemple la Cathédrale de l'Assomption, construite en lieu et place du palais (détruit pour l'occasion) de l'empereur Viracocha Inca.

La seconde découverte, c'est que l'on se trouve au coeur d'une situation historique sans pareil : Les espagnols qui prennent Cuzco en 1533, c'est un peu comme si le Quattrocento italien avait débarqué directement dans la Rome des 12 Césars ! Deux mondes qui n'ont pas grand choses en commun, ...un choc des civilisations.

04.jpg
04c.jpg
05.jpg
L'eglise de la Compania (Compagnie de Jésus), construite elle aussi sur les fondations d'un ancien palais (celui de Wayna Capac)
06.jpg
Retable de l'Eglise de la Compania
08.jpg
12a.jpg
11.jpg
La cathédrale (au premier plan) et l'Eglise de la Compania
10.jpg
(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
 
12b.jpg
(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)
13.jpg
13a.jpg

Cuzco (qui vient de Qusqu, ce qui signifie nombril en Quechua) est une ville moyenne (300 000h) où il fait bon vivre. Ses 3300 mètres d'altitude lui confère un climat très agréable d'environ 20° (la journée) tout au long de l'année.

Elle fut, d'après la légende, fondée par Manco Capac (le Premier Inca) et sa soeur-épouse Oqllo, nés tout deux des eaux du lac Titicaca par le pouvoir de Viracocha, le Dieu créateur.

C'était entre le XI et XIIème siècle, soit moins de 500 ans avant l'arrivée des conquistadors ! 

Pendant quatre siècles, La cité fut le coeur religieux, politique et administratif du Tahuantinsuyu (l'Empire Inca) qui s'étendait de l'Equateur jusqu'au Sud du Chili.

Elle fut aussi le lieu de résidence des treize empereurs successifs !

14a.jpg
15.jpg
Cuzco, c'est enfin la magie de ces dizaines de murs incas que l'on découvre au gré de nos promenades et sur lesquels les conquistadors bâtirent leurs églises et leurs Palais.
L'agencement si particulier des blocs, qui n'existe que dans cette civilisation, ne cesse de nous impressionner. Au delà de la qualité de la taille et de la précision de l'execution, il se dégage de ces facades de la force et du mystère.
Pourquoi diable se donner tant de mal : La seul raison qui est avancée, c'est que c'était là le meilleur moyen pour que les constructions résistent aux séismes, fréquents dans la région.
Cela s'est avèré dès les premiers siècles de la Conquête, où la ville espagnole fut plusieurs fois très endommagée (voire pratiquement détruite, comme en 1650) alors que ces murs résistèrent ! 
 

15a pierre a 12 angles.jpg

Ci-dessus, la fameuse pierre aux 12 angles, l'une des plus populaire de Cuzco, à donné son nom à la rue ainsi qu'a l'édifice qu'elle supporte : Hatum Rumiyoc (qui signifie "la grande pierre" en quechua). C'est ici que se dressait le palais de l'Inca Roca vers 1350...
16a.jpg
16b.jpg
18.jpg

Après l'arrivée des espagnols La ville resta quelques temps la plus importante du sous-continent : C'est par exemple à Cuzco que fut établi le premier évêché d'amérique latine qui couvrait à lui seul l'immensité des nouveaux territoires conquis.

20.jpg
(Cuzco, du 19 au 26 juin 2009)

15/07/2009

L'île de Taquile

Nous ne passerons que quelques petites heures sur Taquile, à notre plus grand regret...

amantani et taquile 20.jpg
(Taquile, 10 juin 2009)

A peine débarqué, nous prenons le long sentier qui mêne au village. Il n'y a aucune route, comme sur Amantani, et donc aucun engin motorisé (pas de vélo non plus et toujours pas de chiens !)

amantani et taquile 18.jpg
DSC_2850.jpg
amantani et taquile 21.jpg
(Taquile, 10 juin 2009)
amantani et taquile 22.jpg

L'île nous semble encore plus belle, plus verte et plus fleurie ; la belle lumière de ce mois de juin baigne les terrases entourées de petits murets ; On pourrait se croire quelques part en Mer Egée ! Nous croisons les habitants qui nous disent bonjour comme si nous étions voisins ; Ils sourient...

L'île respire vraiment la sérénité, ...et je n'ai pourtant pas abusé sur la coca !!!

amantani et taquile 19.jpg
Cantua ou fleur de l'Inca ; C'est la "fleur nationale" de la Bolivie, car elle se pare quelquefois des 3 couleurs du drapeau bolivien : le rouge, le jaune et le vert...

Sur le bord du chemin, notre guide nous explique que les traditions vestimentaires remontent pour la plupart à l'époque de la colonisation par les conquistadors, il y a près de 500 ans (d'ailleurs, un des premiers propriétaires de l'île fut un certain Comte de Taquila !). On s'y perd un peu entre l'espagnol et l'anglais, mais on comprend vite que tout est important : un véritable code ! Du premier regard, suivant le nombre de pompons dans les cheveux pour les femmes, la forme et à la couleur du bonnet pour les hommes et de plein d'autres subtilités, on sait si untel est marié, célibataire ou veuf...

L'île est également réputée pour son tissage (L'UNESCO l'a d'ailleurs ajouté à sa liste du patrimoine immatériel de l'Humanité (eh oui, ca existe !). On croise parfois sur les sentiers des hommes qui tricotent et il parait même que c'est indispensable afin de pouvoir se marrier !

amantani et taquile 26.jpg
amantani et taquile 23.jpg
(Taquile, 10 juin 2009)
amantani et taquile 24.jpg
La coopérative sur la place du village
DSC_2794b.jpg
amantani et taquile 26b.jpg
amantani et taquile 28.jpg
amantani et taquile 27.jpg
No comment :)

Tout comme sur Amantani, la plupart des travaux de l'île sont fait en communauté, les réalisations artisanales sont vendues à la coopérative du village et les prix ne prêtent à aucune discussion. L'ouverture des rares restaurants se fait également à tour de rôle. Sur l'île, pas de police. C'est un "Conseil", dont les membres changent régulièrement et de façon démocratique, qui gère les éventuels conflits. On fait aussi bien sûr appel aux anciens...

Un monde un peu à part, mais finalement pas si rare que cela et que l'on retrouve souvent à travers le monde, de l'Afrique à l'Asie...

C'est fou de voir à quel point un monde solidaire, respectueux de ces origines, des autres, mais aussi de la nature peut nous faire rêver...

Mais bon, sans Internet, sans chauffage l'hiver et les toilettes au fond du jardin... 

amantani et taquile 32.jpg
amantani et taquile 33.jpg
(Taquile, 10 juin 2009)
amantani et taquile 31.jpg
Ce "cabinet de toilette" gagne est à mon avis le premier prix pour sa vue panoramique !!!

14/07/2009

L'île d'Amantani

Ce sont deux magnifiques journées que nous avons passé sur les îles d'Amantani et de Taquile, situées à une quarantaine de kilomètres de Puno.

amantani et taquile.jpg
Un "ancien" -reconnaissable à son chapeau- attend sur le quai

Le tourisme de masse finira sans doute un jour par avoir raison de l'authenticité de ces communautés : D'un côté : 40 000 visiteurs chaque année ; De l'autre : moins de 6000 villageois répartis sur les deux petites îlots (5 et 10 km²). La messe est dite...

J'ajoute que ce tourisme de masse n'existe seulement que depuis quelques années (15 tout au plus) et que l'argent qu'il génère n'a pas encore modifié fondamentalement la vie sur les îles. Mais il viendra le jour ou l'electricité aura ici toute sa place, puis ce sera la télévision et enfin des jeunes qui voudront découvrir la ville et le monde... et alors tout changera. 

C'est là mon point de vue, et il va dans le sens de l'histoire...

amantani et taquile 00.jpg
(Amantani, 09 juin 2009)
amantani et taquile 01.jpg

Mais revenons à aujourd'hui, ou l'on profite encore pleinemant de ce temps qui semble s'être arrêté...

C'est sur Amantani, la plus grande des deux îles qu'accostent généralement le bateau des touristes qui choisissent le séjour de deux jours /une nuit. c'est également sur Amantani qu'ils dormiront chez l'habitant.

Dés l'arrivée, on se rends compte que des règles communautaires régissent bien souvent les activités des villageois, à commencer par l'hébergement des visiteurs. En effet, les nuitées sont partagées à tour de rôle entre les familles de l'île, afin que chacune d'entre elle ait au final le même revenu !

amantani et taquile 03.jpg
Les hôtesses patientent pendant que s'établissent la partition des visiteurs... 
amantani et taquile 04.jpg
amantani et taquile 03b.jpg
On tricote en attendant...
amantani et taquile 05.jpg
Un paysan trie des tubercules...

La partition du groupe est faite par un responsable de la communauté et les touristes, par 4 ou 3, sont invités à suivre leur hôte d'un jour (très souvent une hôtesse !) jusqu'à la maison familiale. C'est dans la cuisine que nous prendront (très tôt) notre dîner bien frugal !

D'aucun aura peut-être la chance (suivant sa famille d'accueil) de déguster du poisson, ou, plus rarement, de la viande, mais tous auront droit à une soupe (maïs, lentille ou quinoa) et à diverses tubercules qui poussent sur l'île, à commencer par l'oca.

Cette dernière (l'oca) à d'ailleurs bien failli détrôner en Europe la pomme de terre, au milieu du XIXeme, quand le mildiou s'attaquant aux récoltes fut la cause d'importantes famines, comme en Irlande par exemple (Un traitement à base de sulfate de cuivre et de chaux fut découvert quelques années plus tard)...

amantani et taquile 06.jpg
Ci-dessus : de l'oca et du fromage de brebis frit
Ci-dessous : du maté de "mounia" (muna) qui a les mêmes effets bénefiques (contre les maux d'altitude) que le maté de coca
amantani et taquile 07.jpg

La fin d'après midi est généralement l'occasion d'aller admirer le coucher de soleil depuis l'un des deux sommets de l'île (encore une petite marche à 4000m !), près des temples (qui ressemblent plus à des enclos) de Pacha Tata ou Pacha Mama (Terre-père et Terre-Mère).

amantani et taquile 08.jpg
(Amantani, 09 juin 2009)
amantani et taquile 09.jpg
amantani et taquile 10.jpg
Au loin, côté bolivien, les sommets enneigés de la Cordilière Royale
amantani et taquile 11.jpg
(Amantani, 09 juin 2009)
amantani et taquile 12.jpg
Le Pacha Tata, au sommet de l'île
DSC_2640b.jpg
(Amantani, 09 juin 2009)
amantani et taquile 13.jpg

Traditionnellement, les villageois organisent en fin de soirée une fête "à touriste" à laquelle vous êtes conviés à danser en costume local (évidemment prêté par vos hôtes) ! C'est le moment "Disney" de la journée...

DSC_2708b.jpg
(Amantani, 09 juin 2009)
DSC_2724b.jpg

Après une nuit fraîche (sous trois couvertures) mais d'un calme absolu (il n'y a aucun engin motorisé sur l'île et aucun chien non plus !!!) et le petit-déjeuner (pancake et banane), nous redescendrons au port afin d'embarquer pour rejoindre Taquile.

13/07/2009

Le Lac Titicaca

Avant de continuer le voyage, quelques mots sur ce lac exceptionnel...

Il faisait évidemment partie des lieux que je voulais absolument visiter au cours de ce voyage, au même titre que le Machu Picchu, Tihuanako ou Nazca.

Le lac est véritablement la pierre angulaire de la cosmogonie andine (et donc Inca), le commencement de tout...

C'est de l'Ile du Soleil (Isla del Sol) que Viracocha, le dieu créateur, a fait surgir le soleil, ...puis la lune et les étoiles. C'est sur l'Ile du Soleil que sont apparus les premiers Incas, Manco Capac et sa soeur Mama Ocllo, qui allaient partir fonder Cuzco. C'est enfin sur l'Ile du Soleil que l'on trouve le "Roc du puma (Titi Karkha)" qui allait donner son nom au lac.

Sans être spécialiste des légendes Incas, on devine l'importance qu'il a acquis au fil des millénaires auprès des population andines. La majesté de l'immense étendue y est certainement, elle aussi, pour beaucoup. L'Ile du Soleil est encore de nos jours considéree comme un lieu sacré...

Le Titicaca est aussi, paraît-il, "le plus haut lac naviguable du monde (!)", ce qui ne veut rien dire pour moi : Il me semble qu'une petite barque peut aussi "naviguer" dans 3 mètres d'eau, sur un lac encore plus haut ! 

Trève de querelle de prédominance, le lac Titicaca reste évidemment hors norme : 3800 mètres d'altitude ; une profondeur qui peut atteindre 281 mètres ; 8562 Km² (soit la superficie de la Corse ou 15 fois celle du Lac Léman) ; Avec ses 204 km de long et 65 km de large, c'est aussi le plus grand lac d'Amérique du Sud (plus de 1000km de rivages !) ; C'est enfin un exceptionnel réservoir d'eau douce avec ses 893 milliards de m3 ! ...

Sur les 41 îles du lac, seules quelques unes sont habitées. Les plus connues sont donc au sud (côté bolivien) celles du Soleil et de la Lune, et au nord (côté péruvien) celles d'Amantani et de Taquile. Ce sont ces dernières que nous choisirons de visiter (il faut bien faire des choix...  :)

12/07/2009

Les Iles flottantes des Uros

puno 20.jpg
(Le port et la ville de Puno, 09 juin 2009)
puno 21.jpg

Je savais que j'allais ramer. Au sens figuré...

Un petit arrêt sur une de ces îles flottantes, ca allait ressembler un peu à une visite au Parc Astérix, avec ses irréductibles Aymaras !

Pire : On n'a pas vraiment le choix ! Tout les bateaux qui se rendent pour un trip de 2 jours (avec une nuit chez l'habitant) sur l'une ou les deux grandes îles au au large de Puno (Amantani et Taquile) font un arrêt obligé sur l'un de ces îlots...

titicaca.jpg

J'ai écouté ce jour là les explications oiseuses de notre guide (pas vraiment fameux) et n'ai eu de cesse à mon retour d'aller fouiller plus avant, afin de mieux comprendre ce qu'il nous avait été donné d'entrevoir...

Pour commencer, nous n'étions pas au bon endroit ! Les deux petites îles que nous avons visité se trouvent en plein milieu du lac, sur le chemin qui mêne à Taquile et Amantani ! Des créations de toute pièce, a t'on fini par nous avouer, afin de laisser en paix "les vrais habitants des vraies îles Uros". Moitié faux, car les "vraies" îles se visitent toujours, comme j'ai pu le constater sur certains carnets de voyageurs...

L'image (Google Earth) ci-dessous nous montre bien où se situent les "vraies" îles (une petite trentaine), à quelques kilomètres de Puno, et qui ne sont pas celles que nous avons visité... 

3.jpg
Sans titre2.jpg

Je suppute que les quelques îles factices sont à la fois une façon de gagner du temps sur le trajet minuté, mais aussi peut-être un moyen d'échapper à une sorte de "taxe de passage" imposées dans les vrais îles...

Dans ces "vraies îles", il existe semble t'il une vie (presque) normale de village, avec une école et une église et des petites maisons 2 pièces-cuisine. Les "fausses" îles tiennent plus du shopping center...

Je ne saurais jamais le fin mot de l'histoire, mais j'espère sincèrement que la plus raisonnable des raisons invoquées (le désengorgement des "vraies" îles, littérallement assaillies de touristes) soit à l'origine de la création de ces petites "reproductions"...

uros 01.jpg
(Ile flottante des Uros, 09 juin 2009)
uros 02.jpg
L'accueil personalisé... pour tout le monde et chaque jours de l'année...
uros 04.jpg
Les maisons en arc de cercle, une petite carte et une maquette et un long banc en roseaux attendent chacun des groupes de touristes pour un petit cours historico-ethnologique, ...suivi de 30mn chrono de shopping !
uros 05.jpg
uros 08.jpg
(Ile flottante des Uros, 09 juin 2009)
uros 06.jpg
uros 07.jpg
(Ile flottante des Uros, 09 juin 2009)
uros 09.jpg
Une naïve maquette pour nous expliquer la construction des îles...
uros 11.jpg
uros 09b.jpg
Pour un petit tour en bateau, il en coûte quelques euros supplémentaires ! ...
uros 10.jpg

L'autre interrogation concerne les origines de ces îles et leurs actuels habitants. L'histoire nous dit que les Uros, autour du 13siècle, créérent ce type d'habitat afin d'échapper à la l'emprise des Inca. Cela se passait à l'époque au sud du lac (côté bolivien actuel).

Pendant des siècles, les îles ont été déplacées par les Uros, probablement au gré de zones plus poissonneuses... Il semble que leur venue si près de Puno soit assez récente et qu'elle fût fortement incitée par les autorités locales afin, déjà, de developper le tourisme...

Les Uros n'existent plus. On affirme que la dernière descendante de ce peuple millénaire est décèdée en 1959. Entre temps, des indiens Aymara avaient pris la relève, reprenant à leur compte les us et coutumes de leurs prédécesseurs : On peut difficilement croire qu'entre les années 40 et 70 ce choix releva d'un quelconque calcul interessé : Le mot tourisme n'existant même pas, ici, à cette époque...

uros 13.jpg
(09 juin 2009)
uros 14.jpg

11/07/2009

Puno en fête !

Il nous faudra un peu plus de six heures de bus pour relier Aréquipa à Puno, ville de 92000h sans grand intêret, située au bord du lac Titicaca et passage obligé pour découvrir ce dernier...

Ce long trajet, comme tant d'autres, est un brin frustrant : Nous traversons des paysages grandioses entre (3500m et 4500m) sans jamais pouvoir nous y arrêter !

01.jpg
01b.jpg
02.jpg
03.jpg
03b.jpg
04.jpg
05.jpg
(Marché de taureaux)
08.jpg

Pour cette fois, j'avais une bonne place au devant du bus...

10.jpg
(Dans le bus...)
Nous arrivons à Puno vers 15h ; Recommencent alors nos recherches quasi quotidiennes : D'abord un lit, puis un billet pour le trip du lendemain (2 jours sur les îles du lac).
11.jpg
13.jpg
(Puno, 08 juin 2009)
12.jpg

Depuis notre arrivée dans la ville, nous entendions des pétards ici ou là. Nous croisons à présent une procession avec fanfare et lamas (On commence à s'habituer !) ...

14.jpg
15.jpg

La nuit est tombée, et le froid avec elle : Nous sommes à 3800 mètres tout de même ! La fête de semble pas vouloir s'arrêter et on à même droit à un modeste feux d'artifice. Nous décidons d'aller y regarder de plus près.

Une rue, pas loin de notre hôtel est totalement bloquée : La procession s'est arrêtée ici ! La fanfare joue à tue-tête et les verres circulent de main en main. Des tables et des bancs sont dressés autour des gens qui commencent à danser.

17.jpg
18.jpg
19.jpg
21.jpg
22.jpg
(Puno, 08 juin 2009)
20.jpg

Nous allons rester là plus d'une heure. Nous sommes les seuls étrangers et les habitants de Puno nous prouvent leur satisfaction en nous offrant quelques verres. Les dames, parfois quelque peu avinées, nous engagent à danser ; Le Nikon me sauve de ce mauvais pas (je peux pas, je fais des photos, etc....)

23.jpg

(Après coup, je me suis renseigné sur le pourquoi de cette manifestation très festive, et j'ai trouvé ceci : Le Senior de Ccoyllorrity (nom que l'on apperçoit sur les reliques de la procession et qui signifie en quechua "Seigneur de la neige qui brille") est le coeur d'une des plus importantes Fête andine. Tout les ans, autour du solstice d'hiver, des fidèles, partant de toutes les localités, se réunissent par milliers au sommet d'une montagne sacrée, à 300km de Cuzco et à presque 5000 mètres d'altitude, au milieu des neiges éternelles. Ce pélerinage spirituel à trait entre autre à la purification de l'âme...)

24.jpg
(Puno, 08 juin 2009)

10/07/2009

De Colca à Arequipa (le retour:)

canyon de colca 00.jpgSur le chemin du retour, et malgré notre retard certain (enfin, celui du bus !) nous nous arrêtons tout de même quelques minutes au bord de la route afin de profiter de la vue vue magnifique sur ces terrasses millénaires qui semblent partir à l'assaut des montagnes. 

canyon de colca 01.jpg
(Canyon de Colca, 07 juin 2009)
canyon de colca 02b.jpg
(Canyon de Colca, 07 juin 2009)
canyon de colca 02.jpg

(A propos des terrasses, "Le guide du routard" pour ne pas le nommer, nous assène sa vérité : Ces terrasses auraient été "sculptés dans la montagne par les indiens Colluhuas, une civilisation de 1000 ans plus ancienne que celles des Incas" (page 261 du guide 2009)

Curieux quant à cette tribu peu connue, j'ai cherché plus avant : aucune trace sur le Net, ni sur Wikipedia ou ailleurs. Rien de rien ; Nulle part ! 

Les uniques références sur lesquelles je suis invariablement tombé venaient toutes de blogueurs français en goguette au pérou qui, eux aussi, nous affirmaient sans le moindre doute, et dans le texte, que " Ces terrasses auraient été "sculptés dans la montagne par les indiens Colluhuas, une civilisation de 1000 ans plus ancienne que celles des Incas" !!! Il n'y a en tout cas pas à douter du guide qu'ils avaient choisi ! :)

Pour ce qui est de cette civilisation qui sort d'un chapeau, mystère !

Je n'ai rien contre Le Routard, dont je me sers aussi copieusement, mais je voulais juste montrer les éventuelles limites de l'exercice...

PS : Excusez moi à l'avance si, par le plus grand des hasards, je laissais à mon tour passer quelques inepties induement recopiées  :)

canyon de colca 05.jpg

Nous aurons moins d'une heure pour nous délasser dans les thermes d'eau chaude de La Calera, toute proche de Chivay (Il y a plusieurs piscines, car plusieurs sources à différentes températures !) avant de repartir vers Aréquipa.

la calera chivay 00.jpg
la calera chivay.jpg
(La Calera, Chivay, 07 juin 2009)

Nous traverserons à nouveau la pampa désertique, avec un arrêt de quelques minutes au Col de Patapampa (à 4800m !) sur lequel se dressent des milliers de caïrns, petits tas de pierre destinés aux divinités de la montagne...

DSC_2167b.jpg
DSC_2173b.jpg

Nous croiserons sur le bord de la route, dans ce qui ne semble être qu'un désert rocailleux, des lamélidés de toute sorte.

arequipa 08.jpg
 
(et petit tour à Aréquipa avant d'aller faire dodo :)
arequipa 09.jpg

09/07/2009

Parade au village

cabanaconde.jpg

La nuit a été plutôt glaciale : 3200 d'altitude et pas de lac pour tempérer !

Nous prenons le petit déjeuner chez nos hôtes (ambiance locale garantie !). Comme il y un peu de temps avant notre bus, le guide a prévu une toute petite ballade matinale pour aller découvrir le panorama de l'autre côté de Cabanonde : Superbe, il va de soit...

cabanaconde 00.jpg
(Cabanaconde, 7 juin 2009)
cabanaconde 02.jpg
cabanaconde 03.jpg
(Cabanaconde, 7 juin 2009)
cabanaconde 04.jpg
 

A notre retour, on apprend que le bus aura plus de retard que prévu (aléas des voyages...) et que nous allons passer une heure ou deux sur la Grand place. Pour notre plus grande chance, c'est jour de commémoration, et on commence a entendre à chaque coin du village des accords de trompettes et des roulements de tambours.

cabanaconde 05.jpg
cabanaconde 04b.jpg
cabanaconde 06.jpg
(Cabanaconde, 7 juin 2009)
cabanaconde 07.jpg

Après quelques dizaines de minutes, déboule de toute les rues de petites fanfares colorées. Si tout cela semble un peu brouillon, c'est pourtant bien organisé. Chaque formation, après avoir paradé au son de "SA musique", vient prendre place près des autres, sur un des côtés de la place.

Au vu des étendards, il s'agit des différentes écoles de Cabanaconde. L'ambiance est bon enfant et le "vacarme" agréablement entêtant...

cabanaconde 08.jpg
cabanaconde 10.jpg
cabanaconde 11.jpg
cabanaconde 16.jpg
Sans titre 2.jpg
cabanaconde 17.jpg
cabanaconde 15.jpg
Sans titre 1.jpg
cabanaconde 12.jpg
Salut à toi !!! :)

Les édiles se réunissent au milieu de cette foule d'enfants, et après quelques mots (??) vont lever les couleurs.

cabanaconde 19.jpg
(Cabanaconde, 7 juin 2009)
cabanaconde 20.jpg

Le spectacle nous réjouis, et nous ne savons pas encore que nous reverrons à maintes reprises ce type de manifestation...