19/02/2009
Mingun, ou le rêve pharaonique
L'emploi que je fait ici de l'adjectif "pharaonique" n'est pas le fruit du hasard. En effet, au cours de cette très agréable journée, qui nous fit remonter l'Irrawady jusqu'à Mingun (puis retour à Mandalay), j'ai plusieurs fois songé à la lointaine Egypte.
Le déclic fut assurément la vision au loin, depuis le fleuve, de cette montagne de brique, vestige du délire d'un roi mégalomane (Bodowpaya) qui désirait constuire ici le plus grand stûpa du monde. En la voyant, j'ai immédiatement pensé à la Meïdum d'Egypte (petite photo à gauche), que j'avais découvert en 2005...et qui, elle aussi, ne fut jamais terminée...
Il y a aussi ces deux lions collossaux qui, du bord du fleuve, devait indiquer de façon majestueuse l'entrée de la pagode. Ces mêmes immenses statues que l'on trouvait devant bon nombre de temples égyptiens ; Et puis ce royaume éphémère, ou le coeur du pouvoir vint sièger durant moins de 10 ans : il devenait Tell Armana, la capitale d'Akhénaton ! Enfin ce Nil, enfin je veux dire l'Irrawady, qui fût, de tout temps le fleuve-mère de tout les royaumes du Myanmar...
Bon, j'arrête là mes digressions ! Revenons à Mingun, et à au moins trois de ses curiosités :
La première est donc le stûpa innachevé dont je viens de parler. On ne découvre aujourd'hui qu'un tiers du projet initial qui devait culminer à 150 mètres. La construction commença en 1790 et fût définitivement abandonnée en 1819. Plusieurs tremblements de terre (dont celui de 1838) annihilèrent toute tentatives d'en achever la construction.
Du haut de la montagne de briques, on découvre le fleuve, le village et la pagode Myatheindan (1816) en contrebas, dont la blancheur tranche avec la dense et verte végétation. Les sept terrasses concentriques et superposées symbolisent les chaînes de montagne qui entouraient un mont sacré, le Méru.
A quelques pas de là, voici la cloche de Mingun, la plus grosse du monde "en état de sonner".
Elle pése 90 tonnes (exactement 90554 kg si l'on en croit l'indication portée sur la cloche -deuxième ligne- qui indique "55555", qu'il faut multiplier avec l'unité de poids traditionnelle, le Peik-thar, correspondant à 1,63kg !)
(La cloche du Kremlin, qui pése plus du double, est à terre depuis 1737, suite à un incendie qui lui fit perdre un petit morceau de 11 tonnes !!! Petite photo à gauche, Kremlin, mai 2004).
06:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, mingun, irrawady, myatheindan, cloche mingun, pagode mingun
18/02/2009
Sur la route...
13:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, mandalay, amapura
17/02/2009
Mandalay et les dernières cités royales
(Pagode Sandamani, 22 janvier 2009)
Après Yangon, me voici arrivé à Mandalay, deuxième ville du pays, remarquable pour au moins deux raisons : D'abord parce que les alentours comptent pas moins de 5 cités royales : Awa, Amarapura, Sagaing, Mingun et Mandalay, qui furent tour à tour le siége du pouvoir du 14ème au 19ème siècle, jusqu'à la chute de la royauté.
La deuxième raison, c'est cette impressionnante concentration de plus de 700 pagodes et monastères. Près de 100 000 moines et bonzes demeurent dans ces anciennes cités royales (sur les 400 à 800 000 -suivant les sources- que compte le pays !!!).
La ville surprend tout d'abord par son incessant ballet de deux roues qui sont, ici, autorisés. Ca change de Yangon !
Tout comme la capitale, elle est construite au "carré", vestige de la domination anglo-saxone.
Le coeur de Mandalay, c'est sans aucun doute son Palais Royal, dont il ne reste plus que l'impressionnant périmètre ainsi que les fortifications : Imaginez un carré de 1600 mètres de côté entouré de douves de 75 mètres de large !
Le palais, lui, fut totalement brûlé durant la Seconde guerre mondiale, et de nouvelles constructions tentent de lui faire retrouver sa spendeur.
Au coin nord-est du Palais s'élève Mandalay Hill, truffée de pagodes en tout genre, auxquelles on accéde par des dizaines d'escaliers couverts.
Du haut de cette colline, on découvre en contrebas les pagodes de Kuthodaw et Sandamani, dont les centaines de stûpas immaculés abritent chacun une stèle gravée de textes bouddhiques : C'est en somme le plus grand livre à ciel ouvert du monde !
En contrebas, on visite également la pagode Sataungpyai, qui accueille un monumental bouddha taillé dans un bloc de marbre, ainsi que le monastère Shwenandaw, unique vestige de l'ancien Palais Royal (il avait été déplacé avant les incendies). Ce bâtiment à étages est entièrement construit en teck, des fondations jusqu'aux merveilleuses sculptures qui ornent salles, toits et facades.
12:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, mandalay, kyauktawgyi, sataungpyai, kuthodaw, sandamani, shwenandaw
15/02/2009
Bouddhas : Entre dévotion et vanité
Des bouddhas, j'en aurais vu plusieurs milliers en 3 semaines (rien que 8000 dans la grotte de Pindaya, à la fin de mon séjour).
On en trouve dans des temples bien sûr, mais aussi parfois en pleine nature, dans la rue, dans les commerces ou chez les fidèles.
J'en aurais vu de toutes les matières (en marbre, en bronze, en briques, en pierre, en or, en bois, etc), dans toutes les positions (assis à même le sol, sur une chaise, debouts ou allongés) et dans toutes les formats imaginables... Des beaux et parfois (rarement) des beaucoup moins beaux !
Malgré tout, presque à chaque fois, la magie opère : On le trouve "tellement" différent des autres (et c'est souvent le cas), par sa facture, son emplacement ou son histoire. Et hop, une photo de plus :)
Dans cette multiplication effrènée d'effigies à la hauteur de la dévotion des fidèles, il s'est toujours trouvé des hommes qui voulaient faire encore mieux, encore plus grand. Chaque pays, chaque région, chaque roi voulait son bouddha géant, plus géant que tous les autres.
Ils se sont donc multipliés depuis des siècles, avec chacun sa spécificité : Le plus grand du monde indoor, outdoor, en bronze, en jade, sculpté dans la roche, debout, couché, le plus vieux plus grand, le plus grand plus beau, et j'en passe...
Tout le monde se souvient des bouddhas de Bamiyan (50m de haut), qui furent détruits par les talibans. L'un des plus prestigieux est aujourd'hui celui de Leshan en Chine (71m de haut et sculpté dans la roche ; il date du VI siècle) . Dans les plus récents, le Japon nous propose (ICI) la plus grande sculpture debout du monde : 120m de haut, soit plus du double que la Statue de la Liberté !. Enfin, pour terminer et toujours dans la démesure, en voici un (ICI) de 416 mètres de long qui se trouve aussi en Chine !!!
Mais revenons à la Birmanie...
La pagode Kyaukhtagyi à Yangon abrite, elle, un "modeste" bouddha couché de 63 métres de long !
23:24 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, yangon, bouddha, kyaukhtatgyi
14/02/2009
Le thanaka
Dès l'arrivée en Birmanie, on est vite intrigué par cette étrange "crème" beige que l'on découvre déposée sur le visage ou les bras de nombreuses femmes ainsi que sur ceux des enfants (plus rarement des hommes), et qui sera gardée tout au long de la journée...
L'impression est mitigée au premier abord car, je l'avoue, cette mixture n'étant pas appliquée selon nos critères "occidentaux", le résultat semble parfois manquer d'élégance : en effet, beaucoup appose le thanaka avec une brosse à dents ou juste avec les doigts...
Le rendu peut-être aussi d'une grande très finesse, mais bien souvent chez des femmes ou des jeunes filles qui sont en contact "photographique" avec le touriste ! Ou bien entendu à l'occasion d'un grand évènement.
Au quotidien le thanaka, dont les origines remontent à la nuit des temps (on a retrouvé du matériel datant de preque 2000 ans!), n'est donc pas un élément décoratif mais bien un soin pour la peau.
La crème, obtenue à partir d'un arbre (le thanaka, cqfd) que l'on frotte avec un peu d'eau sur une pierre ronde et plate, à des vertus rafraîchissantes et protège du soleil. Elle a aussi d'autres qualités comme, par exemple, son effet contre l'acné.
Au cours du voyage, je découvrirais que les hommes et les adolescents (surtout ceux qui travaillent en extérieur : Pêche, travaux des champs) n'hésitent pas eux non plus à profiter des bienfaits de cette crème magique...
23:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, thanakha
Shwedagon, la pagode d'or
La pagode Shwedagon à Yangon est de loin le plus important centre religieux Birman, un des plus beau d'Asie, et son stûpa central un des plus haut du Monde...
Pour la décrire, ce ne sont toujours que superlatifs, certains auteurs ne se privant pas d'en rajouter, que ce soit en tonnes d'or ou en milliers de diamant et autres pierres précieuses !
Peu importe en fait car l'ensemble est vraiment magnifique (malgré le délicat échaffaudage en bambou, présent pour encore une année) et c'est un véritable plaisir d'y passer plusieurs heures à errer jusque dans chaque recoin...
Les origines de la Shwedagon (shwe signifie or et Dagon est l'ancien nom de Yangon) remontent au VI siècle, même si la légende la vieillit de 12 autres siécles afin de la rendre contemporaine au Bouddha Gautama en personne (elle abriterait quatre cheveux de ce dernier !)
Une colline fut en partie arasée pour créer cette platforme de 5 hectares, à laquelle on accéde par quatre rampes de 200m de long. L'ensemble est dominé par le majestueux stûpa central dont le sommet culmine à environ 150 mètres au dessus de la ville (le stûpa de 100m + les 50m de la colline ; C'est à Bago, à 80km au nord de yangon que l'on trouve le plus grand stûpa de Birmanie : 114m)
Les stûpas sont érigés avec des milliers (voir des millions) de briques, et leurs stucture est pleine. Les plus petites ont parfois une niche pour y loger un bouddha.
Tout autour, des centaines de temples, pagodes, pagodons, stûpas et autres oratoirs ajoutent à la majesté du lieu, relevé aussi par l'or, les couleurs vives et le marbre blanc du sol.
Les batîments ont été remaniés (voir reconstruits) au fil des siècles, suite aux incendies, aux destructions (dues principalement aux tremblements de terre) et à l'usure du temps. L'ensemble tel que l'on découvre de nos jours remonte au 18 et 19ème siècle.
Une grande partie des stûpas sont recouverts de plaques d'or ou de feuilles d'or déposées sur un aprêt de stuc et de laque. Le sommet du grand stûpa s'orne d'ombrelles ou pendent des centaines de petites cloche d'or et d'argent et d'une girouette couverte de pierres précieuses. Tout en haut de la flèche se trouve un globe en or incrusté de milliers de diamants !
Quelques stûpas et autres décorations sont parfois juste recouvert de peinture dorée.
La pagode est à la fois un lieu de receuillement et de vie. Les fidèles viennent (seul ou en famille) y prier, proposer des offrandes, méditer, manger, et parfois même dormir !
10:55 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, yangon, pagode shwedagon
Apéro-dînatoire, hier à la maison...
03:42 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : perso, potes, soirée, gambetta
12/02/2009
Yangon au Myanmar (ou Rangoon en Birmanie)
Il y a 20 ans que la junte à officiellement rebaptisé et le pays et la capitale. Dans les faits, la communauté internationale continue d'employer l'un ou l'autre des termes, et les populations idem : On dit plus facilement "birman" que "myanmarais" !!!
De toute façon, Yangon (Rangoon) n'est même plus la capitale depuis 2007, date à laquelle les huiles de la junte ont préfèrés allez se planquer dans un petit village au centre du pays : Naypidaw... ou bien sûr personne ne se rend, puisque il n'y a rien à voir...
Le ton est donné, je me rend vite compte que Singapour est déjà loin.
Yangon est la plus grande ville (4 millions d'habitants), la capitale économique du pays et le passage obligé de tout touriste pour uniquement deux raisons : La première, c'est la quasi obligation administrative de rentrer au Myanmar par cette porte (et d'en sortir idem). La seconde, c'est la "Shwedagon" la plus grande pagode du pays (et l'une des plus belle d'Asie), avec son stupâ d'or qui s'élève à 150 mêtres de haut au dessus de la ville.
La capitale qui fût au début du XX siécle un modéle pour ses voisines (avec des infrastructures comparables à celle de Londres), s'est doucement endormie. Il ne reste de cette époque que le tracé des rues (à la new-yorkaise) et quelques batiments élimés. Les grandes avenues sont en bon état, ce qui est loin d'être le cas pour autres artères.
Peu de tours dans le paysage, quelques musées quelconques et beaucoup de relents d'égout...
Seuls les parcs de la ville, aménagés autour de grands lacs ont fière allure, mais sont pratiquement déserts puisque payant !
La rue est très animée de la fin de matinée au coucher du soleil, où elle se retrouve très souvent dans le noir suite aux coupures d'électricité quotidiennes. A 21 heures, c'est déja une ville morte qui s'endort au son de quelques groupes électrogènes.
Les rangoonais semble prendre tout leurs repas de la journée dans la rue, installé à même le trottoir sur des mini-tabourets en plastique de toutes les couleurs.
Autre particularité de Yangon : Les motos, vélos et rickshaws y sont interdits ! soit disant par mesure de sécurité (routière !). Ca ne facilite pas les déplacements quand on sait que l'essence est rationnée par le gouvernement...
Rationnement dis donc marché noir, comme c'est le cas pour la monnaie (Le Kyat -prononcé "chiate"). Le touriste attend donc patiemment de se faire aborder dans la rue et se voir proposer des espèces locales en échange de billets américains qui se doivent, eux, d'être pratiquement neufs !!!
Vu ainsi, tout ca ne semble pas donner envie, mais après un ou deux jours on prend ses marques et puis on s'habitue, comme partout :)
Cette ballade dans la ville m'a aussi permis de découvrir (de loin) mes première pagodes (et bouddha sait qu'il y en aura quantité d'autres au cours de ce voyage...
23:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, myanmar, birmanie, yangon, pagode shwedagon, pagode sule
Singapour, entre conservation et developpement
A singapour, tout n'est que paradoxe ; comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement...
Avec ses 650 km² (la taille de Paris et des 3 départements de la petite couronne), la cité-état, composée de 64 îles (dont celle de Singapour représente à elle seule 90% de la superficie totale), est avant tout le premier port du Monde en matière de traffic maritime !
De la multi-ethnicité (dominée toutefois par les chinois) découle quatres langues officielles : L'anglais, le chinois, le malais et le tamoul. La population dispose d'un très haut niveau de vie, et on ne ressent absolument pas ici les dérives "des très pauvres au service des très riches", comme cest le cas par exemple à Dubaï.
C'est aussi un pays de "mall", les taxes y étant particulièrement avantageuses, et certaines avenue ne sont que les vitrines d'un luxe mondial et globalisé !
C'est dans ce décor que Singapour continue à prospérer : D'une part en continuant d'attirer les entreprises du monde entier, tout en developpant son infrastructre touristique (parcs à thémes, marinas, complexes hôteliers, casinos...).
Dans le même temps, Singapour préserve son patrimoine naturel et un grand nombre de réserves (forêts, lacs, parc ornithologique) sont aménagées pour la promenade et la détente. Le patrimoine immobilier fait également l'objet d'une attention particulière et de nombreux anciens quartiers ont été réhabilités avec soins et respect).
Il y a enfin le front de mer idéalement organisés pour la détente (et pour tous) : ballades, plages, camping, pistes cyclables, lac artificiels, etc... La contrepartie : on a souvent une vue imprenable sur les centaines de bateaux marchands qui attendent au large !
00:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en asie, singapour
11/02/2009
Le Raffles et le Singapore Sling
Cet hôtel, édifié en 1887, est une institution à Singapour.
Le prix des chambres est à la hauteur de sa réputation, mais un passage au "Long bar" pour y déguster le fameux cocktail (Singapor Sling) créé ici même en 1915 reste toutefois accessible.
Particularité de ce bar, qui semble n'avoir pas changé depuis le passage de Somerset Maugham et de Kipling : on y offre des cacahuètes à discrétion dont toutes les coques finissent à même le sol !
00:47 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage en asie, singapour