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16/08/2010

Le Palais de Topkapı

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(Topkapı semble presque modeste -et discret- vu depuis les rives du Bosphore : Ce fût pourtant, et cela pendant près de 400 ans, le coeur du pouvoir de l'Empire ottoman)

C'est une multitude de posts qu'il faudrait consacrer à Topkapı, tellement le lieu est vaste, riche et définitivement unique : Sa visite est probablement le point d'orgue d'un séjour à Istanbul !

Avant d'aller plus avant dans cette très brève découverte du Sérail (l'autre nom donné au Palais), je voulais juste vous confirmer que ce n'est pas un "i" qui est à la fin de de Topkapı, mais bien un "ı" (sans point sur le dessus) : Il se prononce en turc (à quelque chose près), comme un "eu" : Topkap-eu- ! 

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(Maquette du site : Ci-dessus , la vaste enceinte avec en son centre le Palais. En rouge, j'indique l'emplacement de la Basilique Sainte-Sophie.
Ci dessous, le Palais proprement dit avec la seconde cour en premier plan et le "Divan", situé juste en-dessous de la "tour de la justice".
Sur le côté droit, les 10 cheminées des cuisines...) 
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Revenons au Palais : Construit en partie sur les vestiges de l'ancienne résidence impériale byzantine (après la prise de Constantinople par les ottomans en 1453), il va vite devenir la résidence principale du sultan, ainsi que le siège officiel du gouvernement.

Durant près de 400 ans, au gré des tremblements de terre, des incendies et des règnes successifs, il va prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Ce n'est qu'en 1853 qu'un sultan décidera d'aller habiter sur la rive d'en face, dans un nouveau palais plus en phase avec la "modernité" ! 

Bien plus qu'un palais, Topkapı est une "ville dans la ville" : En plus des appartements du Sultan et des salles officielles ou d'apparat, on trouvait là des bibliothéques, des cuisines (et près de 800 cuisiniers), des écuries, des salles de gardes, des dortoirs, des hammams, des écoles, des mosquées, même une fonderie,... et bien sûr d'autres bâtiments administratifs ou "techniques".

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(Porte "du Milieu" ou "du Salut" qui mène à la seconde cour)
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(Dans la seconde cour, la "Tour de la justice" qui surplomble le "Divan")
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(Intérieur du Conseil impérial, le "Divan")
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(Suite à des restaurations au début du 19ème, la décoration est parfois très "rococo")
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(La Porte de la"fécilité", à l'entrée de la troisième cour. A partir d'ici commençais le coeur du palais, exclusivement réservé au sultan et à sa famille)
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(Juste derrière la Porte de la Félicité, la bibliothèque d'Ahmet III)
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(La porte de la"fécilité", vu de la troisième cour)

Il y avait également le harem, indissociable de l'histoire des sultans : De 600 à 1500 femmes  vivaient là (de la simple servante à la favorite) dans des centaines de pièces qui leurs étaient réservées. Elles étaient veillées quotidiennement par les irremplaçables eunuques, généralement d'origine nubienne...

Topkapı abritait en temps normal près de 4000 personnes, un chiffre qui pouvait doubler à l'occasion des grandes manifestations et fêtes données au Palais. Tout ce beau monde vivait selon une étiquette plutôt très rigide et se partagait (chacun donc selon son rang) cet immense espace relié par des galeries et des passages secrets, ponctué de cours, de jardins, de terrasses, de bassins, de fontaines et autres kiosques ravissants.

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("La salle Impériale -ou du "trône intérieur", fût rénovée en style roccoco au 18ème)
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Pour le visiteur, il est parfois difficile de s'y retrouver parmi ces dizaines de bâtiments construit, agrandit ou redécorés à maintes reprise par les sultans successifs : Toutes les époques se superposent jusqu'au rococo le plus kitch ! Le vrai bonheur est donc de s'y promener un peu au hasard, et profiter ainsi au mieux de toute la richesse artistique qui nous est offerte...)
 
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(Aperçu des bains du harem, en marbre souligné d'or)
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(Toilettes à la "turc". les bains et autres hammams sont partout présent dans le palais)

Classé "patrimoine mondial de l'Unesco", le palais abrite à présent, outre le "trèsor" (ici depuis des siècles), des salles consacrées aux reliques de Mahomet, aux armes et armures, aux carosses royaux, aux costumes, à la caligraphie, à la vaisselle impériale et à l'argenterie, aux miniatures, à la porcelaine chinoise, etc...

Le "trèsor" permet de découvrir (malheureusement sans pouvoir les photographier), des trônes d'or et de pierres précieuses, des armes "bijoux" et bien autres pièces exceptionnelles de joaillerie ou de décoration...

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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(Palais de Topkapı, 16 mai 2010)
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(La vue sur la mer, avec au fond le "premier" pont du Bosphore) 

13/08/2010

La Mosquée Bleue

 
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(Istanbul, 13 mai 2010)

Cinquante ans après Soliman le Magnifique, c'est au tour de son quatrième successeur, le Sultan Ahmet Ier, de prétendre laisser à la postérité "sa" mosquée ; elle sera construite entre 1609 et 1617...

Mais contrairement à son illustre devancier qui fait ériger la "Süleymaniye" avec le butin de ses victoires, Ahmet Ier lui, en peine de succés, puise largement dans le Trésor pour construire la sienne : Il espère de cette façon "apaiser" Dieu, et peut-être ainsi redonner un second souffle à sa "carrière" ; il mourra en 1917, l'année de l'innauguration de la mosquée.

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(La Mosquée bleue est facilement reconnaissable : C'est la seule à Istanbul à posséder 6 minarets...)
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(La majestueuse entrée de la cour)
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(La cour et la fontaine)

Le sultan décide de faire construire l'édifice à quelques dizaines mètres de la Sainte-Sophie, sur la place qui porte aujourd'hui son nom (Sultanahmet) et au prix de quelques destructions d'anciens palais centenaires...

Pour l'execution de cette oeuvre majeure, l'architecte va s'inspirer (sur ordre de son commanditaire) de la mythique basilique chrétienne voisine (car Ahmet Ier rêve en fait de surpassée la magnificence byzantine !), mais aussi bien sûr des précédentes réalisations de son illustre maître Sinan, telle la mosquée de Soliman

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(Istanbul, 13 mai 2010)
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(l'hallucinant espace ainsi que la multilication des fenètres...)
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(Les fameuses céramiques d'Iznik)

La mosquée Bleue va vite devenir célèbre grâce, en plus de son indéniable élégance, aux tuiles en céramique d'Iznik qui tapissent ses murs (plus de 20 0000 !).

Même si le camaïeu de bleu domine, le rouge, l'orange et le vert sont eux aussi largement présent, dans une véritable explosion de tulipes, de roses, d'oeillets et de lys... 

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(Istanbul, 13 mai 2010)

11/08/2010

Soliman aux abonnés absents !

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(La mosquée Süleymaniye depuis les rives de la Corne d'Or)

J'ai commencé, dans les premiers post sur Istanbul (et ceci dans un souci de lisibilité chronologique), par vous décrire les vestiges grecs, romains ou byzantin de la ville...

Mais dans les faits, pour le touriste qui la découvre pour la première fois, c'est définitivement la "Constantinople ottomane" qui capte en premier lieu son attention : Partout des mosquées, des souks, des madrasas, des mausolées, des fontaines ... sans oublier ces dizaines d'élégants minarets qui pointent vers le ciel.

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(Les minarets de Süleymaniye font seulement 4 mètres de diamètre, une finesse inégalée pour l'époque, et s'élèvent à 75 mètres de hauteur !)

De toutes les mosquées, deux sont particulièrement fameuses : Celle de Soliman le Magnifique, qui nous interesse aujourd'hui, et celle d'Ahmet 1er (la célèbre mosquée Bleue).

La mosquée Süleymaniye (de Soliman), en plus d'être aussi "magnifique" que son commanditaire, est merveilleusement située sur une des collines de la ville et semble ainsi la dominer !

Malheureusement en pleine réfection (et ce, semble t'il, pour encore de longs mois), elle n'est pour le moment pas ouverte au public. Seuls sont accessibles au visiteur, au fond du jardin, les mausolées (türbe) de Soliman et de son épouse Roxelane, ainsi que celui de Sinan, le génie de ces lieux et de loin le plus grand des architectes ottomans.

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(Le mausolée de Soliman et son dôme en marbre blanc)
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(Le catafalque de Soliman dépasse en taille ceux des membres de sa famille)
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(Mosquée Süleymaniye, Istanbul, 13 mai 2010)

Depuis la chute de la ville en 1453, les turcs s'étaient contentés de convertir les églises chrétiennes au culte musulman. Puis, petit à petit, de nouvelles mosquées virent le jour...

En 1550, Soliman charge Sinan de lui construire un lieu de culte digne de l'éclat de son règne. L'ouvrage, indéniablement inspiré de la Sainte-Sophie (qui a alors déjà mille ans !), sera terminée sept années plus tard !

Süleymaniye est en fait bien plus qu'une simple (et magnifique) mosquée : C'est un véritable complexe "urbain" qui comprend des écoles coraniques et de médecine, des collèges de théologie, un hôpital et un hospice, un bain public, des soupes poulaires, des magasins, etc...

Cet ensemble harmonieux constitue un exemple significatif de la conception urbanistique des turcs qui atribuent une nature "sociale" à toutes leurs constructions religieuses...

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(Des annexes de la mosquée ont été transformées, à l'instar de ce restaurant qui offre un havre de fraîcheur pendant les grandes chaleurs)
***
 
3 courtes vidéos de Curiosphère.tv :
 

07/08/2010

Vestiges de Byzance

Nous avons découvert dans les posts précédents les quelques ornements qui subsistent encore de l'ancien hippodrome, ainsi que la Citerne-basilique et la merveilleuse Sainte-Sophie.

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(Aqueduc de Valens, Istanbul, mai 2010)
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On trouve ici et là, au gré des promenades dans la ville, d'autres vestiges de la Constantinople des premiers siècles (entre le 4ème et le 6ème) : Certains sont encore en très bon état, comme l'Aqueduc de Valens, d'autres, comme les imposants tronçons de la Muraille de Théodose laissent imaginer la grandeur de la cité.

03.jpgLes colonnes de Constantin et de Marcien sont, quant à elles, les dernières traces des forums qui structuraient la ville...

L'Aqueduc de Valens (ici en 3D), du nom de l'empereur qui régnait à la fin de sa construction,  date de 368 : C'est de fait le seul et le plus ancien ouvrage monumental du 4ème siècle encore debout dans la capitale. Il mesure quelques 1000 mètres de long pour une hauteur d'environ 20 mètres... 

Les ottomans ont donné le nom de Cemberlitas (la colonne cerclée) à l'unique monument subsistant du Forum de Contantin (ici en 3D). La colonne, composée de huit tambours en porphyre rouge et surmontée d'une statue de l'Empereur en Apollon fût érigé vers 326. Avec la statue, sa taille avoisinait les 37 mètres de haut. Ayant beaucoup souffert au cours des siècles (la statue mise à bas par un gros coup de vent fût remplacée un temps par une croix) on maçonna la colonne autour des tambours et on la cercla d'anneaux de fer peu esthétiques....

La Colonne de Marcien (ici en 3D et photo de gauche) date, elle, de 455.

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(Colonne de Constantin, Istanbul, mai 2010)
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Pour finir avec ces vestiges magnifique, voici enfin la Muraille de Théodose (en 3D ICI et LA), qui date du 5ème siècle. Elle à très vite succédé au mur de Constantin qui ne suffisait plus à contenir la ville. La muraille, dotée de nombreuses portes (dont la fameuse "Porte d'Or") s'étendait sur plus de 5 km. Avec l'ensemble des autres fortifications côté mer, la cité était ainsi totalement protégée. 

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(Murs de Théodose, Istanbul, mai 2010)
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06/08/2010

De retour à Paris...

De retour à Paris, après une semaine passée à Genève, Rome, Bucarest et enfin Sofia !

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Pour ce qui est de Genève, il n'y aura que cette photo, le temps pourri ne se prêtant pas vraiment à la baguenaude ! Pour ce qui est de Bucarest, il y a déjà les nombreux posts de mon séjour là-bas en mai dernier (voir colonne de droite).

Reste Rome et Sofia pour lesquels je vous reserve par contre un résumé dans les jours à venir...

04/08/2010

Business trip !

Je suis dans les airs depuis le début de la semaine... et pour encore quelques jours !

Quelques indices :

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(3 faciles et 1 plus difficile !)

01/08/2010

La Basilique Sainte-Sophie, joyau de l'art byzantin

 
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(Le Christ Pantocrator, sublime mosaïque du 13ème siècle ; basilique Sainte-Sophie, 15 mai 2010)

Sainte-Sophie est l'un des plus incroyables monuments qu'il m'ait été donné de visiter.

Si l'on considère à la fois son ancienneté (près de quinze siècles), sa taille impressionnante (sa nef mesure 70 mètres sur 80 et sa coupole, de 32 mètres de diamètre, semble flotter 56 mètres au dessus du sol !) et enfin tout simplement le fait qu'elle soit encore debout aujourd'hui, seul le Panthéon de Rome (construit près de quatre siècles auparavant) peut raisonnablement lui être comparé... 

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(La Sainte-Sophie vue depuis Galata. les quatre minarets érigés au 15ème siécle apportent un peu de légèreté à l'édifice )

La Basilique, dont Justinien souhaitait qu'elle surpassa par la splendeur le Temple de Salomon, restera pendant presque mille ans le plus grand sanctuaire du monde chrétien...

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(Basilique, ou Mosquée, ou Musée Sainte-Sophie : au choix !!!)

Tout s'embrouille un peu pourtant pour le profane : Avec ses quatre minarets, Sainte-Sophie ressemble au premier abord à une mosquée, et pour cause : Mehmet II, à la prise de Constantinople en 1453, la convertie immédiatement au culte musulman (les minarets seront eux ajoutés par ses successeurs). 

Etonnement, c'est cette basilique chrétienne du VIème siècle qui va alors devenir le modèle de toutes les grandes mosquées de Constantinople, ...et au delà des frontières, de toutes celles du vaste empire ottoman... 

La basilique devenue mosquée sera transformée en musée en 1934, à l'instigation d'Attatürk

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(Istanbul, 15 mai 2010)
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L'histoire, si longue, de la basilique est bien évidemment mouvementée !

Constantin (encore lui !) commanda en 325 une première basilique consacrée à la "Sagesse Divine" ("Haghia Sophia", d'où son nom actuel). L'édifice, agrandi par son fils Constance brûle en 404. Reconstuit en 415 par Théodose, il brûle de nouveau pendant la sédition de Nika (en 532) dont je vous ai parlé dans le post précédent.

C'est de cette époque que date la "troisième version" de la basilique, celle que nous admirons encore aujourd'hui. Justinien et sa femme Théodora souhaite alors un monument magistral, qui n'aura rien à voir avec les précédents. L'empereur va à cette occasion casser sa tirelire (ainsi que celle de ses sujets, il va sans dire !).

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Rien en effet n'est assez beau pour mener à bien son pharaonique projet : Le marbre sera prélevé aux quatre coins de l'Empire, et moult temples fameux fourniront les dizaines de colonnes nécessaires : Athène, Ephèse, Delphes, Delos et jusqu'au temple d'Osiris en Egypte, aucun site ne sera épargné !  

L'innauguration de la basilique a lieu en 537.

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(C'est le jeu de demi coupoles soutenant la grande qui donne à l'ensemble cette incroyable légèreté)
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(Les dizaines de fenêtres , 40 pour la seule coupole centrale, apportent une incroyable lumière)

Les architectes Anthémios de Tralles et Isodore de Millet avaient peut-être vu un peu grand : La coupole, déjà fragilisée par des seismes en 553 et 557, s'effondre totalement en 558 ! C'est Isidore le Jeune (fils du premier) qui s'attelle à sa reconstruction, et qui pour l'occasion fera venir de Rhodes des briques encore plus légères...

La basilique subira encore de nombreux incendies et seismes : En 989, la coupole s'écroule de nouveau, ...et est de nouveau relevée.

Si l'architecture intérieur de la basilique n'a pas vraiment changé depuis le VIème siècle (seule la coupole a un peu "rétréci" au fil des effondrements !) il n'en est pas de même vu de l'extérieur : On peinerait même à retrouver le plan primitif de l'édifice tant les contreforts massifs et les arcs-boutants, ajoutés contre les murs à la suite des nombreux tremblements de terre successifs, en ont passablement alourdi la physionomie. 

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(L'immense narthex de la basilique)
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(Le minbar -La chaire de l'imam-, qui date du 18ème siècle)
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(Une longue rampe mène jusqu'à la galerie supérieure)
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(Istanbul, 15 mai 2010)

Déja impressionné par l'immense narthex, je ne suis pourtant pas au bout de mes surprises ! Cherchant à rejoindre les touristes que j'apperçois aux balcons, j'emprunte à mon tour la longue rampe (probablement préfèrée aux marches pour faciliter l'accès des cheveaux) qui débouche sur la galerie supérieure, large et lumineuse.

Cet incroyable espace en forme de U, tout en colonnes de marbre et mosaïques, court tout autour du narthex (sauf au niveau de l'abside). De là, on a un très joli point de vue sur l'immense nef, mais également vers l'extérieur, sur la ville et la mer de Marmara... 

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(L'immense gallerie supérieure était réservée à l'Impératrice et à la Cour)
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(Chapiteau ciselé, en marbre blanc, typique de l'art byzantin)
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(Istanbul, 15 mai 2010)
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(Sur les grands macarons recouvert de peau de chameau sont inscrits en lettre d'or les noms d'Allah, de Mahomet et des quatre premiers califes)   

Qui dit monument byzantin dit aussi mosaïques ! Et celles de Sainte-Sophie sont parmi les plus réputées...

Je ne m'aventurerais pourtant pas ici à en donner le détail, tant leur histoire est variée ...et un brin compliquée !

D'abord parce que ces mosaïques, réalisées au fur et à mesure des règnes successifs sont, selon leur époque, de facture abstraite ou figurative. Ensuite parce que durant la période iconoclaste , des empereurs (chrétiens donc) ont choisi de détruire,  ou pour le moins, de cacher nombre d'entre elles. Enfin parce qu'à l'époque ottomane, certains sultans n'ont eu de cesse d'éliminer ces représentations impies tandis que d'autres, à l'opposé, tentaient de discrètement préserver un témoignagne si hautement artistique !

Entre ces divers "recouvrements" de peinture ou de stuc, ces destructions volontaires (chrétiennes ou musulmanes) ou non (incendie, infiltration d'eau,..) ces mosaïques ont bien souffert et seul un spécialiste peut vraiment s'y retrouver !

Pour faire simple, disons que celles qui ont réussi à traverser toutes ces vicissitudes et que nous avons le loisir d'admirer aujourd'hui datent d'entre le 6ème et le 13ème siècle... 

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(Le Christ et Saint Jean-Baptiste -la Vierge est derrière la colonne-, mosaïque du 13ème siècle)
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(La Vierge et l'Enfant, première mosaïque de la période post-iconoplaste se trouve tout en haut de l'abside. Elle date de 867)
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(L'Archange Gabriel)
 
Malgré le bonheur dont j'espère avoir fait montre à l'évocation de ce lieu unique, je finirais néanmoins ce post par une impression un peu moins positive : Devenu musée, cette église (ou mosquée, au choix) semble avoir perdu au yeux des hordes de touristes polyglottes et pressés la dimension spirituelle qui fût la sienne durant près de quinze siècles !
Sans le moindre respect, on court et hurle ici comme dans un hall de gare (le bâtiment en a malheureusement le gabarit !), ce qui, après deux ou trois heures de visite devient, a proprement parler, vraiment insupportable...
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(Un hall de gare, vous dis-je !)

29/07/2010

" Français, pour exister, parlez English ! "*

1468253084_small.jpgPour avoir employé le mot care pour son projet du " souci des autres ", Martine Aubry est attaquée d'une manière peu fair-play. Pendant ce temps, avant sa démission, le ministre Alain Joyandet voulait nous interdire de parler de buzz, de chat ou de lire des newsletters. Sans avoir peur du ridicule, Jean-Pierre Raffarin veut aussi limiter l'expression en anglais des patrons francophones du FMI, de l'OMC et de la BCE. Quant à la Commission générale de la terminologie, elle veut imposer " ordiphone " à la place de smartphone ou " encre en poudre " au lieu de toner. En publiant un ouvrage sur la culture mondialisée intitulé " Mainstream ", on aggrave son cas.

Faut-il s'excuser d'employer ces mots anglais ? Faut-il battre sa coulpe ? Non. Il faut au contraire les assumer et rejeter cette francophonie poussiéreuse et ringarde qu'on veut nous imposer.

* Par frédéric Martel

LIRE LA SUITE SUR Le Point.fr...

24/07/2010

La Citerne Basilique, cathédrale souterraine...

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(Istanbul, mai 2010)

Il est parfois un peu compliqué de s'y retrouver entre Byzance et Constantinople, et plus encore quant aux vestiges qui nous sont parvenus de cette époque

Pour être concis (!), disons que la cité s'appelle Byzance de 667 avant JC à 330 après JC, date à laquelle l'empereur romain Constantin Ier choisit d'en faire la capitale de son empire (L'unité de cet empire prendra fin en 395, à la mort de Théodose Ier et le partage du "monde romain" entre ses deux fils, Honorius et Arcadius. C'est ce dernier qui deviendra, à 18 ans, le premier Empereur romain d'Orient...

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(L'Empire romain en 395)

Depuis le 17ème siècle, c'est sous le terme "d'Empire Byzantin" que lon dénomera l'Empire romain d'Orient, et ce jusqu'à la prise de Constantinople par les ottomans en 1453.  

Des constructions majeures encore visibles dans l'Istanbul d'aujourd'hui, aucune n'est antérieure à 330, sauf peut-être l'Acqueduc de Valens dont la construction commença en 328 (!)

Les tremblements de terre et les incendies ont eux aussi passablement changé le visage de la cité. En 532, une révolte politique majeure (la Sédition Nika) marque un de ces tournants décisifs : Le trône de Justinien vacille et la ville, en proie aux flammes pendant trois jours, sera pratiquement rayée de la carte.

L'Empereur, en grande partie grace à l'énergie de son épouse Théodora, gardera finalement la main, et n'aura de cesse de reconstruire, à nouveau, sa capitale... C'est de cette époque que date la "troisième version" de la Basilique Sainte-Sophie, mais aussi celle du bâtiment qui nous interesse présentement...

En effet, à l'emplacement précis de la Citerne Basilique que nous pouvons visiter de nos jours, s'élevait une ...basilique : Non pas une basilique "religieuse", mais une basilique "civile" comme il en existait dans toute les villes romaines. Le bâtiment, généralement rectangulaire, couvert d'un toit supporté par de nombreuses colonnes était un peu comme une halle ou un marché couvert, et il s'y déroulait diverses activités de la cité.

En lieu et place de la basilique originelle, détruite par l'incendie de 532, Justinien décida de construire la plus grande citerne souterraine de la ville. C'est probablement, avec la Sainte-Sophie, l'une des plus impressionnantes réalisations de son règne.

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(Le plan de la citerne, avec ses 336 colonnes avec, à l'extrème droite, l'escalier de 54 marches qui y mène !)

Les superlatifs manquent à l'évocation de l'ouvrage, et l'on pourrait se noyer (!) devant les chiffres : 138 mètres de long sur 64 de large (soit plus qu'un terrain de football !) . Les arcs et les voutes en briques sont soutenus par 336 colonnes monolithiques (28 rangées de 12) de 8 mètres de haut. La contenance du bassin est d'environ 78 000m3 (soit 78 millions de litres d'eau ou 26 piscines olympiques !!!).

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(Une des colonnes "disparates" : Selon les sources, on décrit le motif comme étant l'écorce d'un arbre ou bien des larmes d'esclaves ayant souffert durant la construction de l'édifice...)

Malgré une merveilleuse homogénéité de l'ensemble, on se rend vite compte que les colonnes n'ont pas toutes la même origine, certaines étant de marbre d'autre de granit. De même pour les chapiteaux, corinthiens ou doriques, c'est selon : Il y a évidemment eu là, habitude dèjà millénaire, un sérieux travail de récupération !

Devant les risques d'affaissement, certaines parties de la citerne ont également été, au cours des derniers siècles, définitivement maçonnées...

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(Istanbul, mai 2010)

Il n'empêche qu'une fois descendu les marches qui mènent à ce joyau, l'impresssion est saissisante ; et malgré ce que j'ai pu lire ici et là, ce n'est pas tant le fond sonore (de musique classique) qui m'ait le plus gêné, mais bien l'assourdissant défilé de touristes, peu enclin à apprécier l'atmosphère presque mystique de ce palais englouti... 

Tout à l'opposé de l'entrée de la citerne on trouve ces deux colonnes qui ont pour base des têtes de Méduse (l'une des trois Gorgones, et la seule à être mortelle). Bien que personne ne connaisse précisément leur histoire, le fait que ces têtes soient toutes deux renversées indiquent à tout le moins une raison ésotérique à leur présence ici...

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(Citerne Basilique, Istanbul, mai 2010)
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La Citerne a été oubliée pendant des siècles, les Ottomans préfèrant l'eau courante à l'eau "croupissante".

Débarrassée de 50 000 tonnes de boue puis réaménagée à partir de 1985, elle fut ouverte au public en 1987...

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(Les poissons, bien souvent des carpes, étaient les meilleurs témoins de la qualité de l'eau. Ils nagent aujourd'hui pour distraire le touriste qui, comme malheureusement un peu partout autour du Monde, jette sa monnaie dans le fond du bassin...)

21/07/2010

L'Obélisque "muré"

L'Obélisque "muré" (où bien encore la Colonne murée)", haut de 32 mètres, se trouve à quelques mètres de celui de Thoutmôsis III.

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(Istanbul, mai 2010)

Il a probablement été érigé sous Constantin Ier au IVème siècle.

Constitué de pierres grossièrement taillées, il fut ensuite recouvert par Constantin VII Porphyrogénète (au Xème siècle) avec des plaques de bronze doré, décorées de scènes représentant des fermiers et des pêcheurs .

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(Istanbul, Mai 2010)

Ces plaques, tout comme les Chevaux de Saint-Marc, furent "prélevées" moins de trois cent ans plus tard par les vénitiens, après leur victoire sur Contantinople et le sac de cette dernière.

A l'issue de cette quatrième croisade (1202-1204) et la victoire du Doge de Venise naîtra un éphémère "Empire latin de Constantinople"...